Sex medecine : Critiques

Sae est une jeune femme qui a tout pour être heureuse : un bon poste de médecin dans un hôpital où elle travaille avec sa soeur infirmière et son beau-père directeur, une belle maison où elle vit avec le, mais qu'elle aime et, là aussi, son beau-père... Mais le fameux beau-père, en qui Sae avait pourtant toute confiance et admiration, finit par dévoiler sa vraie nature le jour où il fait chanter la jeune femme : sa soeur a fait une énorme erreur au travail en provoquant la mort d'un patient, et si Sae veut éviter qu'elle soit renvoyée, elle devra subir un chantage lui demandant de payer de con corps. Chantage qui ne sera que le début de manipulations psychologiques qui l'emmèneront toujours plus dans la déchéance...

Sex Medecine est le deuxième livre (le premier à paraître en France) de Ryuichi Hoshino, un auteur exerçant depuis une quinzaine d'années. Après le retour le mois dernier d'un Yamatogawa en pleine forme avec Vanilla Essence, Taifu Comics nous propose cette fois-ci un recueil d'un tout autre genre, où les relations saines et complices n'auront certainement pas leur place. Car autant vous le dire clairement : Hoshino n'est pas le genre d'auteur à faire dans la tendresse, et ses récits ont un goût très prononcé pour le chantage, la soumission, l'humiliation et le lavage de cerveau de ses personnages féminins. L'auteur ne fera que le confirmer avec les deux histoires courtes qui viennent compléter le recueil, où le viol et la manipulation sont aussi de la partie. Au fil des pages, l'auteur va crescendo dans la déchéance de ses héroïnes, passant notamment par la drogue, l'expérimentation d'ustensiles contre le gré de Sae, l'infidélité, les partouzes forcées, le sexe entre soeurs, et même des orgies sur des femmes enceintes. Vous voilà prévenus : défenseurs de la gent féminine, passez votre chemin (ou hurlez), car le mangaka n'est absolument pas tendre avec ses héroïnes et les relègue au rang d'objets sexuels souillés et dégradés.

Reste que si l'on prend uniquement en compte le style visuel de l'auteur, on ne peut pas dire que ce soit folichon. Ayant toutes des poitrines très opulentes qui ressemblent plus à des ballons de baudruche qu'autre chose, des expressions faciales peu variées, et des silhouettes assez lisses où es trames ne font pas très bien leur job, les femmes de ce recueil ne s'avèrent guère très sensuelles, et ne sont vraiment en définitive que des sacs à f*****. On ne peut pas dire non plus que Hoshino soit très précis dans le dessin des organes ni dans les décors qui restent très pauvres et ne véhiculent pas vraiment d'ambiance. La narration lisse et le découpage sans imagination n'aident pas non plus à offrir de réelles atmosphères. Pour comparer avec un autre hentai sorti chez Taifu et jouant aussi la carte du viol et du malsain, Erect Sawaru parvenait très bien dans Sex Infinity à créer une ambiance malsaine, une atmosphère pesante, notamment grâce à certaines trouvailles de mise en scène et à une narration qui faisait monter peu à peu la tension. Ici, c'est beaucoup moins le cas.

Avec notamment ses quatre premières pages en couleurs, l'édition de Taifu Comics reste dans les standards de qualité de la collection Hentai sans interdits. Mais pour le reste, Sex Medecine est un recueil qui divisera beaucoup, de par le rôle très dégradant que les femmes y occupent. C'est un style qui aura sans problème ses amateurs, et c'est à vous de voir si vous êtes un adepte. Mais pour nous c'est un non.