School Judgment Vol.3 - Actualité manga
School Judgment Vol.3 - Manga

School Judgment Vol.3 : Critiques

Gakkyû Hôtei

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 07 Décembre 2016

Abaku Inugami, figurant parmi les trois meilleurs avocats du monde, poursuit les uns après les autres ses procès au sein de l'école, ce qui lui a permis non seulement de lier d'importantes relations dont celle avec Tento Nanahoshi qui est devenu son assistant, mais aussi de retrouver sur sa route Kotarô Sarutobi, un ninja qui est aussi l'un des trois meilleurs avocats mondiaux et qui, plus qu'un rival, pourrait devenir un précieux allié. Ainsi que Pyne Hanzuki, princesse procureur qui sous ses airs de petite pimbêche a fini par révéler un réel attachement pour l'école où elle séjourne depuis désormais plusieurs semaines.
Au fil de ses procès où il a dû démêler le vrai du faux avec succès, Abaku a également laissé transparaître son véritable but : retrouver la trace du "démon rouge", l'auteur du terrible procès sanglant. Et alors qu'il semble peu à peu se rapprocher de sa cible, la dernière affaire qu'il va devoir résoudre s'annonce plus terrible qu'aucune autre : une tentative de meurtre sur la belle et douce Reiko Shiratori ! Au-delà de cette affaire, pourra-t-il enfin entrevoir l'identité du "démon rouge" ?

L'affaire de la tentative de meurtre sur Reiko part sur des chapeaux de roue, non seulement pour sa mise en scène très soignée lors de la découverte du corps inerte de la jeune fille, mais aussi pour d'autres éléments : le côté "meurtre en chambre close"(le corps inconscient de Reiko est retrouvé dans l'enclos des lapins, qui est fermé de l'intérieur...) notamment, mais aussi le fait que Tento se retrouve en principal accusé, et surtout l'entrée en scène de la dernière des trois meilleurs avocats du monde. Cette dernière, Yui Kijima, est bien dans le ton un peu décalé de l'oeuvre, puisqu'à l'instar de Kotarô elle possède un caractère et un look bien marqués et orientés sm.
Avec tout cela, le procès s'avère bien animé et reste plaisant à suivre... alors même que son déroulement fait appel à des éléments plus que jamais tirés par les cheveux, avec nombre de coïncidences. Pourtant, difficile de vraiment bouder son plaisir en découvrant le fin mot de cette affaire, qui au-delà de ses malheureux hasards en pagaille offre une vision intéressante de la façon dont une sorte de psychose collective s'est vite installée.
Bon, après, à part ça, les personnages auraient juste pu attendre que Reiko se réveille pour lui demander ce qui s'est passé. Mais bon.

Reste qu'au bout de ce procès, c'est le déclic concernant le fil rouge de l'oeuvre, à savoir la vérité sur le "démon rouge" et sur le procès sanglant ! Et qu'on se le dise, c'est une vérité surprenante que Nobuaki Enoki a souhaité concocter. Il y a malheureusement quelques incohérences secondaires (par exemple, euh, vu qu'ils possèdent leur photo de la classe du procès sanglant, pourquoi Abaku et ses compagnons ne l'ont-ils pas regardée en détail ? ils auraient tout de suite reconnu dessus la tête d'une personne qu'ils connaissent bien...), mais dans l'ensemble il y a vraiment de quoi être séduit par la voie choisie par le scénariste, qui n'était pas la plus simple, qui trouve toutes les justifications attendues, et qui s'avère plus mûre que ce que l'on pourrait croire au premier abord tant elle cherche à nuancer psychologiquement ses personnages. On a clairement une vraie conclusion, qui parvient à surprendre, et où on ressent tout le désir du scénariste de bien finir une série qui lui tenait visiblement à coeur (si l'on se fie à ses nombreuses explications qui ont parsemé les trois tomes).

Reste que malgré toute l'application du scénariste, un autre point vient chagriner en dehors des petites incohérences : bon Dieu que tout va trop vite ! Si depuis le début School Judgment est une série au rythme soutenu, sur ce dernier tome on a le sentiment que certaines choses ont été un peu précipitées, à commencer par le "déclic" de Yui qui sort un peu de nulle part. Ce sentiment vient aussi du fait que certains personnages n'ont clairement pas eu le temps de montrer tout leur potentiel, à commencer par l'adulte au rôle très important qui apparaît à la fin, ou même par Yui et dans une moindre mesure Kotarô dont les personnalités excentriques sont finalement un peu sous-exploitées. C'est dommage, car même si l'on sent dans l'avancée globale que School Judgment était prévu pour être une série courte, il aurait suffi de quelques chapitres en plus pour effacer cette impression de précipitation.

Au final, School Judgment est une petite série qui a incontestablement pas mal de petits défauts (petites incohérences et facilités, précipitation, explications fouillis sur l'univers même des tribunaux scolaires et sur leur mise en place...), mais qui se révèle être dans l'ensemble un divertissement réussi, très vivant, un peu décalé, au concept plutôt fun, et pleinement porté par l'envie d'Enoki de bien faire.

Notons que ce dernier tome achève l'histoire à ses deux tiers, le dernier tiers proposant de découvrir la première version de School Judgment, écrite et dessinée par Enoki. Le résultat est évidemment très différent du style visuel de Takeshi Obata, mais pas déplaisant, et la possibilité de découvrir les origines de l'oeuvre est agréable.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
13 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs