Sakamoto - Pour vous servir ! Vol.1 - Actualité manga
Sakamoto - Pour vous servir ! Vol.1 - Manga

Sakamoto - Pour vous servir ! Vol.1 : Critiques

Sakamoto Desu ga ?

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 12 Août 2014

Chronique 1 :

En voilà un manga qui a su surprendre mondialement au cours de ces derniers mois. Deux volumes pour plus de deux millions d’exemplaires, tel a été le score de ventes de la série en plus d’avoir remporté de nombreux prix comme le prestigieux Manga Taishô Award. L’œuvre de Nami Sano était vouée à outrepasser les frontières nippones, et c’est Komikku qui a le plaisir de nous proposer ce titre !

Sakamoto est un lycéen pas du tout ordinaire. Charismatique, stylé, surdoué… ses multiples talents font de lui quelqu’un capable d’arrêter le dard d’une guêpe avec la pointe de son compas, ou encore s’attirer l’admiration de son entourage… mais aussi la jalousie de certains. Mais peu importe la situation, Sakamoto ne perd jamais son calme et utilise ses dons pour se sortir d’un mauvais pas ou venir en aide à son prochain.

Un lycéen beau-gosse et aisé dans tous les domaines, donnant des leçons de vie ou courant au secours de ses camarades dans le besoin… Voilà un synopsis qui aurait pu paraître lourd s’il était pris au premier degré, chose à ne surtout pas faire avec Sakamoto ! Nami Sano a créé un personnage incroyable, ultra-stéréotypé, à tel point qu’il se forge un décalage évident et qu’on est pris d’admiration pour le personnage. Car Sakamoto, c’est celui qui peut effrayer une racaille, celui qui se lie d’amitié avec ses agresseurs, mais aussi celui qui fait un avantage de toute situation néfaste. En outre, Sakamoto est l’être humain sans faille.

Le récit joue entièrement sur cette exagération, et on ne peut que rire de la manière dont le lycéen surdoué appréhende les évènements. Les chapitres, s’ils peuvent constituer une leçon de vie avec une morale stéréotypée, sont construits autour d’une grande dérision. Ainsi, peu importe les clichés, la recette fonctionne et Sakamoto fait rire à chaque page.

Le dessin de Nami Sano ne fait que confirmer cette exagération du récit à prendre au second degré. Plus qu’une idéalisation de Sakamoto, c’est une métaphore du divin qui est générée à chaque chapitre. Car Sakamoto, peu importe les circonstances, reste séduisant et scintillant, Sakamoto fait chavirer et apaise les esprits, telle une divinité qui traverserait chaque individu. Graphiquement, le personnage est construit autour de cette idéalisation : raie sur le côté et lunette de l’élève modèle, visage fin, apaisant et sans défauts, air taciturne, intrigant et séduisant, mimiques de poseur, silhouette fine et élancée… On ne pouvait pas faire mieux pour représenter le séducteur de ces dames dans un manga ! Et forcément, cette caricature sur pattes associée à de telles dispositions reflète une autodérision qui fait mouche à chaque fois.

Outre le chara-design du personnage de Sakamoto, le trait de la mangaka jouit d’une précision et d’une finesse étonnante pour un premier opus. L’auteure joue souvent sur des effets visuels réussis aboutissant à une narration exemplaire et parfaitement maîtrisée. En outre, Nami Sano génère un art graphique idéal pour ce récit comique au possible.

Du côté de l’édition, Komikku livre une excellente copie ! Nous ne reviendrons pas sur la traduction et l’adaptation qui sont fluides et sans bavures, les situations très bien retranscrites dans la langue de Molière et les quelques jeux de mots faciles d’accès et percutants, même pour un lectorat francophone. Le point épatant, c’est la couverture elle-même construire autour d’un verni sélectif, créant un effet de rayonnement divin, à l’image du personnage. Une très bonne idée de la part de l’éditeur qui n’en est pas à son coup d’essai, souvenons-nous de l’excellente dorure des tomes de Malicious Code.

Sakamoto est un titre qui avait de quoi inquiéter de par son histoire accumulant les clichés. Néanmoins, Nami Sano a un sens de l’auto-dérision évident et ce premier tome démontre une série à ne pas prendre au sérieux et qui s’avère hilarante à chaque chapitre ! Selon la durée de la série, le manga pourrait s’essouffler, mais pour l’heure, ne gâchons pas notre plaisir. "Because he’s Sakamoto, you know".


Chronique 2 :

Dans le registre pas évident du manga comique, il arrive de temps en temps que des ovnis débarquent. Véritable succès au Japon où le tome 1 s'est classé dans les meilleures ventes manga de 2013, Sakamoto desu ga?, première série de la jeune Nami Sano, arrive en France grâce aux éditions Komikku sous le titre de Sakamoto, pour vous servir !, le tout sans qu'on s'y attende vraiment, le genre comique étant plutôt dur à vendre dans notre pays. Votons donc de quoi il en retourne avec ce titre sur lequel l'éditeur français compte beaucoup, comme l'atteste une jolie campagne de pub, à l'image du héros de la série (un brin too much, par exemple avec cette sympathique idée de créer 48 marque-page différents).

Vous connaissez Chuck Norris ? Hé bien, Sakamoto est un peu comme lui, en encore plus parfait. Ce jeune lycéen de seconde possède une classe infinie, et réussit absolument tout ce qu'il fait. Ultra intelligent, beau comme un dieu et agissant toujours avec panache, il attire constamment tous les regards sur lui et finit toujours par conquérir le coeur de tout le monde. Ce que nous allons suivre, c'est sa vie quotidienne, ni plus ni moins.

C'est de cette simple base que part Nami Sano, qui reprend la figure du garçon parfait... pour mieux la détourner ! En effet, Sakamoto est un garçon parfait sur tous les points, y compris dans les situations les plus folles ou les plus ridicules, et c'est en exagérant absolument tous les traits de sa série que l'auteure fait mouche. Ecrire une lettre en grec ancien ? Repousser façon combat à l'épée un frelon géant avec la pointe de son compas ? Eteindre un feu avec la seule force de l'air émise par son corps ? Prendre élégamment une douche tout habillé avec un robinet de gym défectueux ? Rien n'est impossible pour Sakamoto, et il ne s'agit là que de quelques exemples de sa perfection et de sa classe à tout épreuve. On a beau essayer de l'humilier, de lui mettre des bâtons dans les roues, de le draguer, Sakamoto est toujours celui qui s'en sort, tout en réussissant à mettre tout le monde d'accord grâce à sa classe jamais entaillée.

Dès lors, difficile de ne pas voir en Sakamoto un sorte de parodie, d'image ultra exagérée des habituels beaux gosses de manga. La recette est d'une simplicité presque effarante, et marche plutôt très bien, car sur ce premier volume la mangaka parvient bien à renouveler ses chapitres, qui offrent à chaque fois un récit indépendant. Dans l'un Sakamoto doit retourner en sa faveur les tentatives d'humiliations de loubards jaloux. Dans un autre il fait face à Sera qui fait tout pour être le gars le plus populaire de la classe. Ici, il lui faudra subir avec son détachement presque divin les tentatives de drague de la mignonne Kuronuma. Là, il viendra en aide avec le plus grand naturel à un garçon racketté... On n'a là que des situations ultra classiques, que Nami Sano reprend à son compte en y exagérant tout.

De plus, Nami Sano peut s'appuyer sur des dessins d'excellente facture pour une toute première série. La mangaka possède un trait fin, assez profond et plutôt expressif qu'elle utilise très bien pour offrir à Sakamoto des postures ultra classes et stylées (alors qu'elles seraient totalement ridicules avec quelqu'un d'autre), elle parvient également à offrir des expressions faciales assez marquantes (notamment celles où l'entourage de Sakamoto est totalement sous son charme), et son découpage est généralement assez clair.

Seules ombres au tableau : des personnages secondaires qui, comme Sera ou Kuronuma, ont du potentiel mais sont totalement occultés (il faut dire que quand on a Sakamoto en face de soi, on devient forcément transparent), et des interrogations quant à la possible redondance, qui pourrait très rapidement apparaître si la série continue de ne se reposer que sur la même recette, sur Sakamoto et sur des chapitres indépendants. Mais pour l'instant, sur ce seul tome 1, il n'y a pas de quoi bouder son plaisir, et la série est apparemment prévue pour être courte, ce qui est plutôt rassurant.

Si l'on aime l'humour inhabituel, too much et parodique, Sakamoto, pour vous servir est sans conteste un titre à essayer, d'autant que l'édition proposée par Komikku est d'excellente facture ! Couverture aux effets vernis franchement réussis, traduction sans fausse note, papier et impression de qualité... Il n'y a rien à redire.
  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

14 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs