Ryoma Vol.3 : Critiques

L'alliance entre le Chôshû et le Satsuma est proche ! Katsura et Saigô, les chefs des deux clans, se rencontrent enfin, et leur possible alliance placerait le shogunat en position d'infériorité... mais encore faut-il que l'alliance se fasse bel et bien et que les deux partis cessent de camper sur leurs positions. Quel stratagème Ryôma trouvera-t-il pour les convaincre de s'unir ?

Réponse dans une première partie de volume où les rêves de Ryôma apparaissent mieux que jamais : des rêves de liberté, voyant au-delà de la simple chute du shogunat, au-delà d'un Japon étroit. Se sentant comme enfermé dans une cage, notre héros risque encore d'emmener son entourage dans son sillage par la force de ses ambitions. Et cela, même s'il pourrait se retrouver à nouveau "enchaîné" par des liens amoureux ! Masaya Hokazono gère plutôt bien son récit en se focalisant avant tout sur ce rêve d'ouverture sur le monde de son personnage principal, et sur ses stratagèmes pour éviter de changer le Japon dans le sang. Hokazono offre une jolie vision d'un homme à la fois persévérant, fort et perspicace, autant capable de tenir tête à des samouraïs de haut rang que d'utiliser sa tête  plutôt que les armes pour faire évoluer le pays. Et cela, même si ça ne fait pas les affaires du marchand d'armes anglais Glover, qui reste plutôt bien campé dans son rôle de spectateur venu de l'extérieur. Egalement, malgré les enjeux, le mangaka continue de détendre les choses et d'offrir une ambiance un peu "bon enfant" via de réguliers moments d'humour, on pense ici à certaines expressions faciales, au collant Miyoshi, ou aux inquiétudes d'Oryô.

Malgré le rythme emballant du récit et du Ryôma "made in Hokazono", on regrette toutefois, à nouveau, une grande rapidité dans le traitement de certains événements. Ce qui risque le plus de diviser les lecteurs reste toutefois la fin, où Hokazono a fait le choix d'inventer une issue moins dramatique à Ryôma. En cela, l'auteur s'écarte totalement de ce que l'Histoire retient, pour inventer quelque chose qui aurait pu se tenir si ce n'était pas aussi vite expédié. Néanmoins, la beauté de cette fin est qu'elle permet enfin à Sakamoto d'atteindre ses rêves de liberté, d'ouverture et de découverte du monde.

Au final, Ryôma est une série loin d'être exempte de défauts, mais qui devient facilement sympathique à suivre, Masaya Hokazono ayant fait le choix d'offrir une vision un brin originale de cette personnalité historique.