Royaumes Carnivores (les) Vol.3 - Actualité manga
Royaumes Carnivores (les) Vol.3 - Manga

Royaumes Carnivores (les) Vol.3 : Critiques

Jasmin

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 19 Juillet 2017

Dans la forêt, le camp des chimpanzés veillait sur le petit de la Démone Blanche. Ayant découvert la nouvelle, la tribu des bonobos n’a pas eu de scrupule à prévenir Marsias, lion affamé qui n’a que pour objectif de dévorer le bébé. Buena, Mad et Baggio se lancent alors à sa poursuite.


Avec ce troisième tome, la série de Yui Hata s’achève. Déjà. On flairait sans grand mal la non fin de la série, le fait que celle-ci se soit arrêtée prématurément sans que le mangaka ait pu la développer comme il l’aurait voulu. Et c’est clairement qui est arrivé dans Les Royaumes Carnivores, la conclusion proposée n’étant pas digne de la qualité globale de l’œuvre.


Pourtant, dans ce qui est proposé, ce troisième tome est excellent dans sa globalité. La tension monte d’un cran avec la poursuite de Marsias, le lion qui ferait tout pour se mettre sous la dent le bébé de la Démone Blanche. Ce petit constitue alors tout l’enjeu de ce tome puisque sur ces quelques derniers chapitres, le mangaka a entretenu un rythme haletant et une bataille prenante qui met à contribution les principaux personnages de la série, à commencer par l’intrépide Buena, mais aussi les héroïques Baggio et Mad auxquels on s’est facilement attachés. Ainsi, ces animaux anthropomorphes ne nous ont jamais empêché de les considérer comme des êtres à part entière, avec leurs tempéraments et leurs qualités, si bien que les quitter à la fin du tome a quelque chose de difficile. Leur présence permet aussi d’entretenir une dynamique efficace dans tout le tome et de mener la série à l’un de ses objectifs : la Démone Blanche. Celle-ci est très présente dans ce volume et vole même la vedette aux personnages principaux, sans grand mal. Marsias, lui, apparaît toujours comme le prédateur sans scrupules, tout un casting qui contribue à rendre l’action prenante, amenant des moments tragiques, d’autres héroïques, tandis que certaines planches se révèlent aussi époustouflantes que les plus nerveux des nekketsu.


On perd alors peut-être de vue le discours qu’avait l’auteur sur le végétarisme. Pas de propos écologique ici, mais un sous-texte social important, notamment sur l’oppression des peuples et l’entente entre les ethnies. Car l’œuvre de Yui Hata est un récit guerrier, un titre qui montre l’absurdité de la guerre et l’importance de s’entendre avec son prochain, quand bien même celui-ci présenterait des différences de prime abord.


Toutefois, aussi prenant et bon que soit ce volume en tant que tome de fin d’arc, il ne constitue pas une conclusion convenable. Oui, c’est une fin d’arc narratif qui clôt Les Royaumes Carnivores. La quête de Buena n’est donc pas terminée à la fin de ce tome, bien au contraire même. La fine équipe nous est présentée comme la première étape d’un plan de révolte pour renverser le pouvoir des lions, mais celui-ci est toujours en place à la fin de la série. Le dernier chapitre soulève des points intéressants qui auraient pu générer d’autres développements, une révolte des hyènes par exemple. Ce ne sont donc pas les idées qui manquent pour Yui Hata qui avait à cœur de développer son œuvre, comme en atteste sa postface qui évoque la surprenante origine de la série, née d’une saga de films d’animation estampillée Dreamworks. Mais tout porte à croire que la chance de poursuivre son œuvre ne lui a pas été laissée, aussi la série restera inachevée. Frustrant étant donné son excellence, ses partis-pris par ses animaux anthropomorphes, et ses multiples thématiques sociales exploitées en seulement trois tomes. Mais bien que cette fin soit un gâchis, on relira volontiers ces trois tomes, d’une traite, avec un certain plaisir.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs