RiN Vol.6 : Critiques

Aux côtés de Muto, à Tokyo, la soirée s'annonce riche pour Fushimi, qui va rencontrer dans un bar pour adultes plusieurs auteurs renommés, ainsi que des membres de la maison d'édition de Taurus. Une expérience qui risque de l'émouvoir en profondeur, d'autant que certains visages ne manquent pas de charisme... et que d'autres brisent littéralement l'image idéalisée que notre héros s'en faisait !
Quoi qu'il en soit, dans cette ambiance vivante, plutôt rigolote et portée par de sacrées têtes, comme Harold Sakuichi sait si bien les faire, Norito se voit proposer par Mutô un nouveau cap à franchir : tenter la Coupe Young Blue, un concours permettant ensuite une publication régulière. Et c'est à nouveau sur un manga érotique que l'adolescent est chargé de plancher... Mais pourra-t-il avoir totalement la tête à ça dans l'immédiat ?
Tandis qu'il réfléchit difficilement à un scénario, et que ses rapports avec la belle Asuna Honda peinent à vraiment bouger, il continue de s'interroger en profondeur sur l'étrange expérience d'hypnose qu'il a vécue, et durant laquelle, en remontant dans le temps, il a fini par croiser l'image d'une fille ressemblant trait pour trait à Rin. A cela, il lui faut bientôt ajouter une nouvelle séance de prédiction avec la fausse voyante Lou, qui lui confirme qu'il devra dénicher sa muse entre les deux filles de son entourage... sachant que l'une des deux pourrait le conduire à la mort.

Quelle est cette étrange image passée d'un sosie de Rin que notre héros a aperçue en hypnose ? Quel crédit doit-il accorder aux prédictions de Lou ? L'image du corbeau Yata n'est-elle réellement que le fruit de son inconscient ? Alors que les premiers pas de mangaka de Norito se poursuivent, les interrogations se bousculent, autant chez notre jeune héros que chez un lecteur que Sakuichi parvient toujours à garder accroché, grâce à l'expressivité de son trait et à la limpidité de son récit. Et alors que l'adolescent, en compagnie de Taki et Nishiguchi, s'apprête à se rendre au festival Kônomori sur l'île de Rin où il ne tarde pas à revoir la jeune fille, il ne sait pas encore que son destin pourrait se jouer là-bas. Car l'île regorge de mystères, notamment autour des origines du festival, bien moins glorieuses et plus sanglantes qu'on ne le pense... C'est essentiellement par l'intermédiaire d'un nouveau personnage truculent, Higeta, mangaka raté et fan d'occultisme animant beaucoup les pages, que le mangaka amène pas mal d'interrogations quant à l'île, son passé, ses dieux, ses possibles malédictions, et les familles régissant les lieux sacrés... Sans alourdir plus que de raison l'ambiance, Sakuichi parvient réellement à instaurer une sorte d'aura mystique et inquiétante à ce coin de terre perdu, tout comme il réussit habilement à créer l'attente autour de certains personnages précédemment mis en place (les Inui en tête), et de ce que Norito risque d'y apprendre. L'image du corbeau Yata n'a jamais semblé si proche...