Ressentiment Vol.2 - Actualité manga

Ressentiment Vol.2 : Critiques

Ressentiment

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 23 Janvier 2015

Au moment où Takuro revient dans Unreal pour sortir Tsukiko de la maison close, le Neuvième Empire attaque les lieux pour éliminer Kanzaki ! L'issue est assez dramatique, puisque Kanzaki disparaît. Mais Tsukiko est sauve, et l'occasion est idéale pour Takuro, qui va pouvoir essayer de donner un nouveau tournant à sa relation avec elle...


Après ses désillusions vis-à-vis d'Unreal, Takuro revient en pleine confiance, en ayant enfin l'opportunité de ravir le coeur de sa Tsukiko. Mais pour cela, il va malgré tout lui falloir ruser, et s'il parvient à conquérir peu à peu son coeur et à aller plus loin avec elle, cela se fait sur les bases de certains mensonges peu flatteurs...


Quoi qu'il en soit, l'idylle est désormais au rendez-vous pour notre personnage principal. Tandis que le mangaka Kengo Hanazawa continue d'exploiter habilement son univers virtuel, notamment via le cadre de l'école où Takuro et Tsukiko vont pouvoir s'épanouir, le couple se consolide. Cela permet de toujours mieux entrevoir les différences de Tsukiko, vraiment à part par rapport aux autres filles virtuelles puisqu'elle est moins facile, moins conciliante et plus jalouse que les autres... Elle ne veut Takuro que pour elle seule ! Et forcément, cela touche notre antihéros, même si celui-ci est ravi d'avoir pour la première fois de sa vie du succès auprès des autres filles.


La vie sourit enfin à Takuro : la popularité, l'amour, le sexe, les sorties en amoureux sont enfin à sa portée, il a l'occasion de rattraper dans le virtuel les années gâchées dans la réalité... si bien que la réalité s'éloigne de plus en plus de lui, que le virtuel prend totalement le dessus, pour une frontière de plus en plus floue entre les deux. Pour continuer de vivre au mieux dans le monde d'Unreal, le voilà qui s'endette auprès de Nagao, ne va plus au travail, ignore son ami Daisaku... Le virtuel devient une drogue, et Kengo Hanazawa en souligne très bien les différentes dérives.


Mais une personne semble être en mesure de le rappeler à la réalité : Maria Nagao, a qui il a emprunté de l'argent, et qui va se révéler toujours plus dans la dernière partie de la série, où Hanazawa concrétise tout ce qu'il a mis en place : la confrontation entre réalité et virtuel via l'opposition entre les deux femmes tournant autour de Takuro (qui, décidément, n'a jamais eu autant de succès de sa vie), et la menace du Neuvième Empire, dont le leader Ehara se dévoile pleinement et qui continue l'exécution de ses plans visant à faire du virtuel la nouvelle réalité.


Dans cette dernière ligne droite, il est impressionnant de voir à quel point Kengo Hanazawa a su auparavant distiller tous les éléments de son scénario, qui se rejoignent pour former un tout cohérent et passionnant tant le rythme est là et l'immersion est totale. Réel et virtuel s'opposent dangereusement, mais n'ont pourtant jamais été aussi proches. L'auteur concrétise ses dernières thématiques, notamment la question de l'identité (un héros qui ne distingue plus le vrai du faux, le fait de camoufler son véritable soi dans le virtuel...), et offre un ultime rapport réalité/virtuel étonnant, car assez ambivalent. Tsukiko et Nagao restent aussi touchantes l'une que l'autre et aucune des deux n'est parfaite ni ne vit dans un univers parfait, Takuro reste joliment tiraillé et ambigu jusqu'au bout (sa réussite dans la réalité pourrait simplement dépendre de lui et de ses efforts : soigner un peu son apparence faire un régime, en somme faire quelques efforts sous l'impulsion de Nagao... Mais peut-il seulement effacer d'une traite tout le bonheur qu'il a vécu dans Unreal ces deux derniers mois ?), et ce sont bien les derniers choix de ces trois personnages qui amènent une conclusion imprévisible, inattendue et riche de sens.


Si bien qu'au bout du compte, il est difficile de ne pas ressortir un peu secoué par la lecture, pour peu qu'on se laisse happer par le style de l'auteur qui reste toujours aussi particulier. Mais que l'on y accroche ou pas, on ne peut enlever à Ressentiment un récit très bien pensé d'un bout à l'autre, soulevant de nombreuses questions autour du thème réel/virtuel avec brio. Le tout, quelques années avant la salve de mangas centrés sur ce thème, et sans doute avec plus de pertinence et de richesse que ces derniers.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs