Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 19 Septembre 2016
L’assassinat de Bolic a provoqué des insurrections dans les contrées autour de l’Empire, révolte qui atteint progressivement la capitale. Occupée à contrer les insurgés, Esdeath et son armée ne peuvent répondre présentes pour protéger la Capitale. C’est alors que le Ministre voit son fils, Shura, revenir avec à ses ordres une troupe de manieurs d’armes impériales dotés de personnalités psychopathes : les Wild Hunt, autoproclamée « police secrète » de l’Empire. Alors que le Night Raid se remet de sa dernière bataille, ce nouveau groupuscule sème la terreur chez les civils innocents de la Capitale…
En neuf tomes, Red Eyes Sword avait maintenu un rythme de croisière en proposant une succession de combats rythmés, sanglants et surprenants dans ses rebondissements bien souvent, mais ne faisant jamais progresser l’intrigue globale. Mais les choses semblent changer avec ce tome dix, un peu trop même puisque les premières pages de l’opus nous apprennent que subitement, l’issue de la dernière bataille en date a permis aux peuples du pays de se soulever contre les pouvoirs qui les oppressent… Certes, il y a une certaine logique dans cette progression, mais elle semble soudaine, à tel point que l’Empire se retrouve acculé, faisant alors entrer en scène ses derniers atouts… Décidément, ce n’est pas vraiment sur l’intrigue que le scénariste, Takahiro, cherche à insister, mais plus sur le sensationnel.
Et de ce côté, ce dixième volume se montre captivant. De manière quasi inédite, le Night Raid se retrouve sous la touche (ou presque), donnant le beau rôle aux Jaegers d’Esdeath qui sont les véritables héros de ce volume face à une nouvelle bande d’ennemis, le Wild Hunt. Le procédé narratif utilisé s’avère très classique, mais efficace puisque dans un premier temps, le récit insiste sur les méfaits de ces nouveaux adversaires, écœurants au possible par leur sadisme, avant que les hostilités commencent. Classique et peu recherché dans la forme, mais efficace puisqu’on découvre pour la première fois les Jaegers sous un angle nouveau, ces derniers apparaissant plus nobles que jamais. Tout en jouant sur le manichéisme des nouveaux ennemis, les auteurs annihilent les stéréotypes de ceux qui étaient les ennemis jurés du Night Raid, un procédé très habile tant on en vient à prier pour le salut de ceux dont on espérait la mort jusqu’ici… Le tout remet alors en question les relations entre les deux factions principales qui, finalement, agissent pour des objectifs similaires. En somme, rarement l’intrigue de Red Eyes Sword ne nous aura tenus en haleine !
En ce qui concerne le Night Raid, ce volume cherche à enrichir les héros d’une dimension sentimentale nouvelle qui pourrait avoir des répercussions sur les prochains opus. Dans l’immédiat, le tout est peu développé, mais sachant que Tatsumi est un bourreau des cœurs, difficile de croire qu’il n’y aura pas de rebondissements dramatiques lors des prochaines batailles.
Ce dixième tome est donc déroutant puisque d’un côté, son évolution scénaristique est brutale et les procédés utilisés pour introduire les nouveaux ennemis très classiques. Mais cela n’empêche jamais l’opus d’être palpitant par le changement de point de vue opéré et par les ouvertures que Red Eyes Sword s’est octroyées. En termes de divertissement pur, la réussite est totale.
12/04/2018 