Red Dragon Vol.1 - Actualité manga
Red Dragon Vol.1 - Manga

Red Dragon Vol.1 : Critiques

Red Dragon

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 06 Octobre 2017

Masahiro Ikeno est un auteur que nous avons découvert en 2013, en France, avec Malicious Code, shônen fantastique sympathique, mais interrompu en cours de route. Dernièrement, c'est l'adaptation animée de son premier titre, Dive !!, qui a été diffusée, bien que l’œuvre originale reste encore inédite en France. Mais c'est par l'un de ses mangas en cours que l'auteur nous revient. Avec Red Dragon, Masahiro Ikeno nous offre un titre totalement différent de ce qu'on a connu sous son crayon, à savoir un récit historique qui se déroule sur le territoire en phase de devenir la Chine, avant la naissance de Jésus-Christ.


Vers 209 av. J.-C., le pays qui allait devenir la Chine est soumis à l'autorité de la dynastie des Qin : les lois ne servent qu'à profiter aux plus riches et aux plus puissants, et la famine se fait de plus en plus ressentir dans les foyers les plus modestes. Face à ce pouvoir corrompu, deux figures se dressent : Liu Bang et Lu Wan. Le première est fin stratège, mais un poil égoïste, et le second combattant et a le cœur sur la main. Amis d'enfance, tous deux sont à la tête d'une petite troupe qui part en guerre contre les armées de la dynastie des Qin, à l'aube où d'importants changements allaient bouleverser l'ensemble du pays.


Avec Red Dragon, Masahiro Ikeno s'inspire grandement de l'histoire de la Chine et interprète ses fondements dans l'optique de proposer un récit d'action et médiéval. La portée historique du titre peut donc aussi bien attirer que rebuter, tout en sachant que cet aspect se montre bien traité par l'auteur dans ce premier opus. Il est inutile de cherche une retranscription pointilleuse de l'Histoire avec Red Dragon, pourtant, Ikeno contextualise de manière assez fluide le contexte d'époque et ses grandes notions, sans jamais perdre le lecteur. Au contraire, les moins renseignés sur le sujet apprendront quelques petits éléments d'histoire dans ce début de récit, tandis que le contexte contribue largement à l'identité très appuyée du titre.


Il est donc question de la rébellion d'un groupe de guerrier face à la dynastie des Qin qui domine un pays qui deviendra, plus tard, la Chine. En dehors de toute idée historique, le titre propose un pitch plutôt intéressant et dont le contexte médiéval basé en Chine change de ce qu'on peut trouver dans le paysage classique du manga d'aventure (bien que Kingdom, titre populaire au Japon, mais inédit en France, soit une figure majeure du genre et exploite une période historique très proche). L'ingrédient phare du récit vient alors de ses deux protagonistes, Liu Bang et Lu Wan, diamétralement opposés, mais totalement complémentaires. Le tome va justement brillamment jouer sur l'opposition entre les deux figures principales, leur manière d'appréhender le conflit et les batailles à venir, n'hésitant pas à mettre en avant et à tour de rôle chacun des deux protagonistes. Si Liu Bang est le cerveau de l'armée révolutionnaire, et principalement représenté comme la figure majeure de Red Dragon, il ne vole pas la vedette aux autres personnages. Cet équilibre constitue la première force de ce début d'intrigue tant Masahiro Ikeno dose efficacement l'importance donnée à chaque personnage, les deux héros bien sûr, mais aussi les figures plus secondaires qui entreront progressivement en scène.


A cette habilité s'ajoute l'efficacité du scénario. Le mangaka semble utiliser des données historiques assez précises, et les interprète efficacement de manière à rythmer son intrigue. Ce premier tome n'a donc rien de linéaire, bien au contraire même puisqu'à deux reprises, le récit se trouvera chamboulé, de manière à redéfinir totalement les enjeux de la lutte pour le pays. Cette manière qu'a le scénario à se renouveler le rend alors particulièrement addictif, on sent alors que l'auteur n'a nullement l'intention de tourner en rond, et que sa volonté est bien de raconter une progression qui a du sens, de manière à ne pas trop dénaturer l'Histoire, aussi.


Pourtant, Red Dragon reste un shônen d'action et d'aventure, un titre où les conflits entre factions sont nombreux et où les coups de sabre pleuvent. Outre la dimension historique du titre, les intentions du mangaka sont claires : créer un récit pêchu et captivant dans les joutes proposées. Si du côté de Lu Wang ce sont de spectaculaires combats au sabre qui nous attendent, affrontement sublimé par le style et la mise en scène ultra-efficace de l'auteur, Liu Wang amène une dimension plus tactique et appréciable, justifiant la montée en puissance de son groupe et la légitimité de son combat contre la dynastie des Qin. Dans les grandes lignes, rien de révolutionnaire, mais chaque ingrédient se révèle parfaitement dosé, sans excès et tout en évitent les gros stéréotypes du genre, ce qui aboutit à une lecture prenante d'un bout à l'autre. Rares sont les titres d'action à captiver aussi rapidement, et Red Dragon réussit cette prouesse.


Du côté du dessin, Masahiro Ikeno est assez reconnaissable. Ses séquences d'affrontement sont très dynamiques, et on sent que le mangaka a encore fait des progrès de mis en scène depuis Malicious Code tant certaines planches sont bluffantes d'efficacité. On reconnaitra aussi son art pour dessiner quelques demoiselles dévêtues ci et là, surtout sur la fin de tome, une patte toutefois assez modérée, mais efficace pour dépeindre des personnages féminins élégants et sexy, mais toutefois partir dans la vulgarité.


L'édition de Glénat, elle, est fidèle à ce que l'on sait de l'éditeur depuis quelque temps : le papier est très fin, souple et de qualité moyenne, mais au moins, l'encre ne reste plus sur les mains. On apprécie la présence de quelques pages couleurs ainsi que la traduction très efficace de Djamel Rabahi, un travail certainement loin d'être simple étant donné la portée historique de l’œuvre.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs