Photographe (la) Vol.3 : Critiques

Le stage à Takarazuka a été couronné de succès pour le club de photographie du lycée Shibahama, qui a alors l'occasion d'aller participer au Kôshien de la photographie, concours national interlycées se déroulant en plein coeur de l'île de Hokkaidô. Accompagnées de leur professeur responsable du club, ce sont donc Ayumi, Madoka et Mikako qui s'envolent pour le bourg de Higashikawa, où se déroule le concours.

Jusque-là, la Photographe était un récit jouant surtout sur des courts chapitres indépendants, mais le deuxième volume laissait déjà envisager un fil rouge plus consistant autour de la possible participation d'Ayumi et de ses camarades au Kôshien de la photo. Ce fil conducteur se confirme dans ce troisième volume, quasiment entièrement consacré au voyage des trois demoiselles et de leur responsable sur l'île la plus septentrionale du Japon.

Concrètement, il est toujours possible de suivre les chapitres de façon indépendante, par petites doses, au gré des envies, simplement pour se détendre et découvrir. Mais le contexte du concours apporte assurément une petite continuité agréable. Celle-ci est ponctuée de quelques événements importants pour les jeunes filles : une blessure handicapante pour l'une, des retrouvailles attendues, mais pas totalement heureuses pour une autre, des interrogations sur ses propres qualités de photographe pour la troisième qui exerce depuis moins longtemps que ses deux compagnes... Ainsi, que ce soit Ayumi, Madoka ou Mikako, chacune des trois adolescentes y gagne un petit plus en consistance, e ton les suit alors avec encore plus d'attachement. Leurs expérimentations et idées pour leurs photographies du concours témoignent de leur passion, mais aussi de leur besoin d'encore progresser pour atteindre le niveau des meilleures, en cela Kenichi Kiriki conserve un réalisme plaisant. Mais ce sont aussi les différentes rencontres et retrouvailles avec d'autres personnages qui continuent de forger ces jeunes passionnées de photographie, qui en apprennent un peu plus au contact des autres participants ou des habitants de la région. Ce sens du contact avec les autres dégage quelque chose de très positif.

Dans ce contexte, l'auteur nous invite constamment à la découverte. On en apprendra par exemple plus sur certaines parts historiques de la photographie ou de la région où se déroule le concours. Et les recherches de sujets de photos de nos héroïnes sont à chaque fois de très bon prétexte pour nous inviter à découvrir des recoins de cette région de Hokkaidô, ce qui change agréablement de Tokyo ou de Takarazuka vus dans les tomes précédents. Ainsi, l'oeuvre se renouvelle sans mal, tout en conservant son identité.

Après trois volumes, La Photographe reste donc une jolie lecture, mêlant la fiction autour de ses héroïnes, à une réalité de chaque instant où il fait bon prendre le temps de découvrir. Le voyage proposé par cette série conserve tout son attrait.