Peace Maker Vol.16 : Critiques

Pour protéger Philip Crimson, le jeune Cole Emerson fait face aux tueurs envoyés par la société Zora, et plus précisément à leur chef Bosz Barreto, considéré comme le plus redoutable des mercenaires. Bien que s'appuyant sur quelques grosses ficelles côté action, Ryôji Minagawa parvient à bien exposer un affrontement de plus en plus dense dans les visuels, où Cole se pare d'une aura sombre confirmant en lui la naissance de celui qui deviendra le dieu du tir... Un nouveau statut qui ne fait que se confirmer dans la fin de cet assez long flashback, où nombre de choses se voient éclairées. Cole Emerson, principal antagoniste de la série jusqu'à présent, en ressort plutôt changé dans l'esprit du lecteur, tant désormais on cerne mieux le rôle qu'il s'est imposé après la mort de Philip Crimson, ses idées, et la manière dont il est devenu l'homme le plus haï. En filigrane, on voit aussi le titre du manga prendre plus de sens que jamais, et on a la confirmation que chacun des 5 derniers combattants du Guns of Domination ont tous un passé commun avec Cole...

C'est en prenant tout cela en compte qu'après une grosse soixantaine de pages, le Guns of Domination reprend ses droits dans le présent. Et bien que le schéma de cette dernière ligne droite s'annonce linéaire et plutôt prévisible, il tire bien parti du flashback pour entretenir la tension et présenter l'ambivalence des personnages.
Sont donc à l'honneur dans la suite du tome, les deux premiers challengers de Cole : Atra Crimson, l'assassin aux mille mystères, et Hyman Elpton, l'ancien commandant des armées d'Aquatarkus. Deux personnes ayant leurs propres raisons de vouloir la mort de Cole.
Concrètement, le passage sur Atra, bien que ponctué de quelques planches d'action intenses, s'avère assez rapide, car on a déjà bien cerné le personnage, et ici le focus effectué sur elle sert surtout à lui offrir une sorte de rédemption en tant que mère d'Adrian.
La suite du tome se fait plus intéressante en se centrant sur Hyman, peut-être le visage que l'on connaît le moins bien parmi les 5 "finalistes", et sur qui Minagawa, avant d'entamer le duel, choisit donc d'offrir un flashback au déroulement très classique, mais qui permet d'éclairer efficacement cet homme finalement très charismatique et lui aussi porté par de nobles ambitions. Après cela, on a hâte de voir se dérouler le duel dans le prochain volume.
Ces deux premiers face-à-face contre Cole s'avèrent également intéressants pour ce qu'ils apportent à l'univers global de la série, les deux cas nous montrant bien tout l'impact qu'a eu sur les personnages et sur le monde la disparition de Philip Crimson et la succession prise par le dieu du tir. Une preuve que Minagawa sait rester cohérent dans la gestion de son background et qu'il parvient encore à offrir des éléments de développement à un univers qui en a parfois trop manqué.

Tout ceci offre un volume prenant, dense et intéressant à plus d'un égard, qui vient un peu booster la dernière ligne droite juste avant la conclusion de la série dans le prochain tome.