Pact Vol.2 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 14 Avril 2017

Porté par la promesse faite à Machi de nettoyer le monde, Nagi poursuit l'opération de désamorçage des bombes à azote placées dans l'océan par les mystérieux terroristes. Et après la neutralisation de la première bombe sous-marine où rien ne s'est déroulé comme prévu, la deuxième étape risque d'être tout aussi imprévisible et marquante.
En compagnie de Yuzu, de Kuro ou encore du sergent Kanzaki pour le désamorçage de la deuxième bombe, Nagi semble totalement insensible à ce qui se déroule, comme si les autres n'étaient pour lui que des marionnettes, et ses compagnons le lui font bien comprendre, tandis que la stupeur règne après la découverte sous l'eau d'une reproduction trait pour trait du QG de l'EOD. C'est alors dans une ambiance plus pesante que jamais que démarre l'exploration des lieux. Une exploration qui va vite virer au cauchemar...

Le premier volume de Pact surprenait par sa manière de s'intéresser beaucoup plus au drame humain qui se jouait plutôt qu'à l'action pure, et Shinnosuke Kuji ne change aucunement de cap dans un deuxième volume riche et en flux tendu.

Pourtant, le parfum de danger permanent et l'action sont au rendez-vous, car les lieux ne sont évidement pas dépourvus d'adversaires. Adversaires à la fois redoutables, car leurs armes font bien des dégâts, et mystérieux, que ce soit via leurs masques "crânes de lapin" ou leur façon d'apparaître soudainement alors que juste avant ils n'étaient pas là... Qui sont-ils ? Comment font-ils ? Nagi et les autres n'ont pas vraiment le temps de se poser la question, tant la mort plane. Et de ce côté-là, le style de l'auteur continue de faire des merveilles : l'ambiance sous-marine est très bien rendue, avec un cadre sombre, des mouvements rendus lents et limités par l'eau, et la sensation suffocante qu'il est quasiment impossible pour les personnages de s'échapper. Certains scènes, comme celles où les mines avancent doucement vers leur cible de façon inéluctable, confèrent une atmosphère où le désespoir n'est jamais loin. Dans ces profondeurs marines, on a l'impression que tout peut arriver n'importe quand, que n'importe qui peut mourir à tout moment. Et ça ne manque pas.

C'est dans ce parfum de mort et de drame permanent que l'auteur continue de s'appliquer à décortiquer le fond de ses personnages, que ceux-ci soient secondaires ou principaux. Alors que Nagi est presque passif, choquant en s'inquiétant plus pour un objet que pour les gens agonisant près de lui, peut-être sera-t-il secoué par certaines autres personnes qui ont de profondes raisons de vouloir protéger ce monde... Via un personnage comme Kanzaki, la recette est classique, mais Kuji la met parfaitement en avant : le mélange de courage, de désespoir et de volonté du sergent, qui puise sa source dans son amour paternel, ressort bien au fil d'une mise en scène où tout l'aspect tragique est travaillée, entre les images de ce père ne pensant qu'à protéger celle qu'il chérit, et celles de la fillette attendant avec le sourire son papa sur la terre ferme.
Pourquoi Nagi est-il là ? Pourquoi avait-il un lien aussi fort avec la petite Machi ? Après le cas Kanzaki qui accentuait encore la tension et le drame, l'heure est venue de découvrir le passé de notre héros, passé marqué par la tragédie. On comprend alors parfaitement pourquoi le jeune homme est ainsi, pourquoi Machi était si importante à ses yeux, mais l'auteur est malin en sachant aussi en profiter pour nous faire découvrir un peu plus la fillette et le triste statut qu'elle devait occuper, isolée à cause de son statut de génie.

Surtout, les révélations sur le traumatisme passé de Nagi mettent un peu plus en valeur une chose : la manière dont les personnages sont ballottés par les événements, par des drames qui les conditionnent. Parfait pour nous amener sur des révélations de toute fin de volume jouant sur le même créneau, en nous révélant qui sont sûrement ces terroristes apatrides, sans attache, qui ont été rejetés quand ils avaient besoin d'aide... Là-dessus, on peut se dire que le mangaka sait toucher là où il faut, ses révélations ayant quelque chose de très actuel dans notre réalité.

Après un premier tome immersif et surprenant tant il jouait sur un créneau que l'on n'attendait pas forcément, le deuxième volume de Pact confirme. Déployant une atmosphère visuelle saisissante et sachant pour l'instant parfaitement où il va dans son histoire, Shinnosuke Kuji bluffe surtout par sa volonté de dépeindre un drame humain à grande échelle. Un drame où les choses pourraient encore complètement se retourner, au vu de la révélation de la dernière page...

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction