Nuits d'Aksehir (les) Vol.2 - Actualité manga
Nuits d'Aksehir (les) Vol.2 - Manga

Nuits d'Aksehir (les) Vol.2 : Critiques

Shiroi machi no yorutachi

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 15 Juin 2017

Depuis qu'elle s'est retrouvée à travailler à Aksehir, le petit restaurant turc tenu par Hodja, Ayako a déjà vu son horizon s'élargir, et a découvert des choses qui pourraient même l'aider à mieux trouver sa voie. La jeune étudiante, qui était si introvertie, tourmentée par la tentative de suicide de son amie d'enfance Yuki, et blessée par les propos de Riisa, commence ainsi à s'épanouir un peu plus à travers cette autre culture dont elle ne connaissait rien. Et pourtant, la situation peine encore à être claire à ses yeux, d'autant que Matsuo, un camarade d'école, lui a avoué être attiré par elle et l'a embrassée avant de s'enfuir !


C'est donc une Ayako encore tourmentée que l'on retrouve, coincée entre ses souvenirs de ce qui est arrivé à Yuki, sa relation avec un Matsuo qui l'évite et qu'elle évite, et ses incertitudes quant à son avenir... Hodja et Zakuro, même sans forcément en avoir conscience, ne pourraient-ils pas l'aider à y voir encore un peu plus clair ?


En effet, la jeune étudiante n'est pas la seule à connaître des problèmes, et dans ce deuxième volume l'heure est venue pour ses deux rencontres d'Aksehir de dévoiler leurs propres problèmes. Ainsi découvre-t-on le passé de Hodja dans un flashback qui, en plus de nous montrer qu'il a bien changé physiquement, nous permet de découvrir plus en détail sa relation avec sa femme et les blessures qui en ont découlé dans le présent. Pourquoi ne vit-il donc pas avec Kumiko ? Les deux époux ont beau sembler tous deux amoureux de la cuisine turque, leur vision de celle-ci n'est pas la même. Et ainsi, on découvre avec intérêt que Hodja, derrière sa bonhommie et son côté insouciant, cache lui aussi des problèmes. Quant à Zakuro, elle va devoir interroger sa façon de danser, pour savoir quelle direction donner à son Art.


Raku Ichikawa aborde avec beaucoup de richesse la cuisine turque, réputée comme l'une des meilleurs du monde, et charme tout autant dans son évocation de la danse orientale. Des univers que la mangaka marie bien en faisant ressortir la passion de ses personnages pour ceux-ci et en les utilisant finement pour pousser Ayako à continuer son initiation à cette culture riche qu'elle ne connaissait qu'à travers quelques clichés. Et c'est alors par elle-même que la jeune fille, devant réfléchir sur elle, s'en va visiter la mosquée de la ville, pour un passage très intelligent. Très intelligent, car il invite son héroïne et le lecteur à voir sous un jour bien différent des habituels poncifs la religion musulmane. Les quelques planches que l'autrice offre là-dessus sont emplies d'une spiritualité bénéfique.


Après un premier volume plaisant, Les nuits d'Aksehir confirme avec ce deuxième opus où les personnages, Ayako en tête, continuent de trouver des points communs dans leur culture et, surtout, parviennent à s'enrichir doucement de leurs différences culturelles. Une lecture très bénéfique par les temps qui courent, d'autant qu'Ichikawa n'y martèle aucun message très appuyé : elle raconte simplement une culture qui la passionne, le fait sans parti-pris exagéré et simplement avec un esprit d'ouverture et de découverte, et invite son lecteur à en faire de même.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs