Negima - Le maitre magicien Vol.36 : Critiques

Le combat entre Negi et Fate atteint son climax et chez ce dernier, de grandes réflexions naissent… serait-il une création défaillante ? L’issue du monde magique est proche et s’annonce positive… A moins qu’un autre ennemi ne surgisse de l’ombre. La course pour la libération de la princesse Asuna est plus importante que jamais, et d’elle dépendra le sort du monde.

L’affrontement entre Negi et Fate arrive à son terme et plus que la confrontation musclée entre les deux personnages, c’est bien la psychologie de Fate qui va ici importer. Et à ce titre, ce volume continue de développer l’antagoniste, ici par le biais d’un flashback qui vient préciser sa « déviance » par rapport aux plans du Grand créateur, ce qui permet aussi d’expliquer la présence des nombreux Fate. On pourrait penser que la finalité du combat est assez simpliste, mais elle reste finalement cohérente par rapport à tout ce que les derniers opus ont su expliquer, et par conséquent convaincante.

L’arc du monde magique aurait très bien pu s’arrêter là et simplement éclaircir les dernières zones d’ombre, mais la volonté de Ken Akamatsu en est toute autre et pour le coup, elle est très maladroite. Un rebondissement assez prévisible frappe alors le cœur de ce volet, relançant les hostilités, et ce dans le but de dépeindre un dernier combat certes très rythmé, mais confus sur le plan scénaristique. Le vrai ennemi sort en effet de l’ombre, mais on ne sait pas trop comment, de même qu’on ne sait pas qui il est vraiment, et ce tome ne nous dira rien de plus à ce sujet. C’est d’autant plus décevant que l’auteur glisse un énième twist à propos du père de Negi, sans jamais rien révéler à ce sujet…

Heureusement que le tome cherche à se rattraper avec l’enjeu phare de sa deuxième partie : le retour d’Asuna. L’auteur continue de développer une symbolique autour de la 3ème A et met tout en place pour créer un des derniers hommages aux élèves du professeur Negi. Dans l’intention, c’est louable et ça nous mettrait même la larmichette à l’œil, sauf que Ken Akamatsu n’a aussi pas su totalement gérer son initiative. D’une manière globale, il cherche à expédier beaucoup trop vide la fin de son arc, tant est que les derniers retournements de situation paraissant trop simples, aboutissent à des retours de personnages d’une facilité déconcertante, et à une fin de combat qui ne nous laisse pas le temps de frétiller. La couverture, très révélatrice, laissant croire à un grand retour du duo Negi/Asuna, mais celui-ci dure finalement le temps de quelques pages, pas plus…
C’est d’ailleurs toute la conclusion de l’arc qui est jetée sur le papier comme si l’auteur n’en avait pas grand-chose à faire. Que ce soit le traitement du personnage d’Asuna, qui n’a pas bénéficié de plus de développement que ça par rapport à ses véritables pouvoirs, ou la résolution de toutes les problématiques liées au complot de Fate, il ne faudra qu’à peine plus d’un chapitre au mangaka pour tout conclure, ne développant jamais le retour à la paix des deux mondes. Alors qu’on attendait cette conclusion d’arc au tournant, difficile de ne pas être frustré.

Le tome clef de la série est finalement en demi-teinte. D’un côté, de nombreux points intéressants sont mis en place comme l’issue logique du combat entre Negi et Fate, la réunion des élèves de Negi ou encore le retour d’Asuna qui, par sa puissance démesurée, a bien fait d’être mise à l’écart au cours de cet arc. Néanmoins, l’auteur accumule ici les facilités scénaristiques, expédie son affrontement final et toute la conclusion de l’arc, sans jamais expliquer les tenants et les aboutissants concernant l’ennemi, son identité et ses projets. La déception est au rendez-vous, mais gageons qu’il reste encore deux volumes à la série pour éclaircir bien des points, que ce soit les mystères restants de l’intrigue ou les projets de Negi pour sauver le monde magique.