Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 07 Avril 2016
L’Ala Alba lance l’assaut sur la forteresse de Fate et après moult obstacles, voilà la troupe confrontée à un adversaire inattendu : Zazie. La discrète élève de Negi était-elle donc dans le camp de Fate depuis le début ? La bataille s’annonce difficile sachant que grâce à son pouvoir, Zazie peut rendre sa cible victime d’un sortilège dont il est moralement difficile de se défaire…
Nous sommes en plein cœur de la bataille finale de l’arc du monde magique, et c’est pour mieux nous surprendre que Ken Akamatsu a sorti une élève de son chapeau pour en faire un adversaire de taille : Zazie. Vous ne vous en souvenez plus ? C’est normal, car la série semble l’avoir volontairement mise sur la touche pour mieux l’utiliser plus tard, permettant alors à l’auteur de nous surprendre… Fort heureusement, cette surprise narrative n’arrive pas toute seule et quelques explications sont données sur la jeune fille et la nature de l’adversaire, tout comme on découvre de nouveaux personnages sous un autre jour. La classe de Negi n’est décidément pas banale et c’est normal étant donné les origines du campus Mahora. Grâce à ce fait, Ken Akamatsu peut faire ce qu’il veut de ses personnages, sans créer d’incohérence majeure.
Le volume étant consacré à la première partie de la bataille finale, on retrouve tous les ingrédients qui peuvent donner à un dernier acte sa saveur et son intensité. Il n’est ici question que de bataille, ou presque, les amies de Negi entrent dans l’action une à une face à des adversaires qui se dévoilent aussi à leur tour. Les mystères autour de Dynamis commencent ainsi à s’éclaircir tandis que Fate reste dans l’ombre et que des doutes subsistent encore. Mais au-delà de ça, le mangaka a clairement les idées pour conclure son arc : il est maintenant question d’un combat d’idées et de solutions pour sauver le monde magique plus que d’une simple guerre « gentils contre méchants ». Tout est donc dynamique et maîtrisé, l’auteur conserve le schéma typique des récits d’action consistant à opposer les personnages secondaires aux sbires de l’ennemi en attendant le grand duel final entre Negi et Fate, et tout fonctionne à merveille.
Il est un passage très particulier dans ce tome qu’il est difficile de traiter sans le dévoiler. L’auteur utilise une ficelle mettant Negi à rude épreuve sur le plan moral, ceci afin de présenter un peu plus le « monde parfait » que veulent créer Fate et les siens. On perçoit même une inspiration de l’anime Gurren Lagann qui a usé de cette même ficelle dans son avant-dernier épisode, et c’est particulièrement habile ici tant la question des parents de Negi et de ses rapports à ses géniteurs est cruciale. Cela apporte aussi un zeste de fan-service, un aperçu de ce qu’aurait pu être l’histoire si elle avait pris un tournant différent, un « et si » dont on est toujours friand à condition que ce soit traité de manière intelligente.
On jubile donc toujours autant devant Negima ! depuis quelques tomes. Le final de l’arc se fait en grande pompe, assez simpliste dans son schéma, mais efficace dans ses rebondissements, dans la maîtrise de ses personnages et dans la présentation de l’action. L’intensité ne fait que monter d’un cran page après page, en particulier dans le fameux chapitre 300 qui est révélateur des sentiments d’Asuna. Difficile de s’arrêter en si bon chemin, et courageux seront ceux qui ne céderont pas à la tentation de plonger immédiatement dans le trente-quatrième opus…
15/04/2015 