Naruto Gaiden - Le 7e Hokage et la Lune écarlate - Actualité manga
Naruto Gaiden - Le 7e Hokage et la Lune écarlate - Manga

Naruto Gaiden - Le 7e Hokage et la Lune écarlate : Critiques

Naruto Gaiden: Nanadaime Hokage to Akairo no Hanatsuzuki

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 24 Janvier 2017

Critique 2


Alors que le manga-fleuve de Masashi Kishimoto s'est terminé après 72 tomes, que la fin a fait couler pas mal d'encre, qu'elle a déplu à nombre de lecteurs, comment en terminer réellement avec une telle saga?
Que ça plaise ou non, désormais Naruto fait parti des classiques pour lesquelles une véritable conclusion apparaît presque impossible, à l'instar de Dragon Ball ou encore de Saint Seiya! Le filon va continuer à être exploité encore un bon moment, et tant que le public ne se lasse pas, pourquoi arrêter?
Avant de voir débarquer la suite de Naruto, qui s'intéressera au fils de ce dernier prénommé Boruto (dessiné par un autre auteur), Kishimoto nous livre ici un ultime tome sur sa grande saga, presque l’œuvre d'une vie, qui servira ici parfaitement de transition entre les deux séries, celle du passé et celle du futur!

Bien des années ont passé depuis la fin de la dernière Grande Guerre Shinobi, le monde vit désormais en paix et tous les pays collaborent! Naruto est désormais à la tête de Konoha, il a accompli son rêve de devenir Hokage en succédant à Kakashi! Et désormais ses occupations sont des plus sérieuses, ce qui lui laisse peu de temps pour s'occuper de son fils, le turbulent Boruto!
De son côté Sakura vit une vie paisible avec sa fille Sadara, une jeune fille qui espère revoir son père, Sasuke, sans cesse en mission. Entrant dans l'adolescence, la jeune fille commence à émettre des doutes sur sa filiation...Sakura est elle vraiment sa mère? Elle décide de partir à la recherche de son père pour avoir les réponses qu'elle désire, mais cela tombe au moment où une nouvelle menace vient peser sur Konoha, une menace dont Oroshimaru et le clan Uchiwa ne sont pas étrangers... Elle entame alors un court périple avec Naruto en personne!

Avec ce one shot Kishimoto veut visiblement se faire plaisir une dernière fois et surtout il en profite pour nous faire plaisir une dernière fois également, un peu comme s'il voulait conjurer le sort et se rattraper de la fin proche du catastrophique de Naruto!
Et pour cela quoi de mieux que de repartir sur de nouvelles bases? On découvre donc une toute nouvelle génération, les enfants des héros qui nous ont accompagnés pendant si longtemps, ceux qui ont grandi en même temps que le lectorat, ils sont désormais adultes et ont tous désormais des contraintes qu'ils n'avaient pas avant, des responsabilités, ne serait-ce que de s'occuper de leurs enfants!
Et si ce one shot n'est pas tant le lieu pour développer dans les grandes lignes l'héritage transmis par la génération précédente (Boruto s'en chargera sans doute très bien), il y est tout de même question de transmission...et non pas celle concernant ce même Boruto, il aura droit à sa propre série; ici on s'intéressera plutôt à la jeune Sawada!

Fille de Sasuke et Sakura, le couple improbable de la série précédente, Sawada doute du fait que Sakura soit bien sa mère, en effet, elle se trouve un air de ressemblance plus marquée avec Karin, l'ancienne membre des faucons aux côtés de Sasuke...
On découvre donc une nouvelle génération de héros, au même âge que celui qu'avaient Naruto et ses compagnons au début de la première série. D'ailleurs il est amusant de noter les parallèles que fait l'auteur, comme autant de symboles que seuls ceux ayant lu les tous premiers chapitres de Naruto peuvent comprendre: le jeune Boruto qui fait les 400 coups, poursuivis par le Hokage qui le réprimande, comme Naruto en son temps... Des clins d’œil amusants qui permettent d'ancrer ce one shot dans une continuité.

Ainsi si on retrouve certains personnages bien connus, parmi ceux qu'on a suivis pendant 72 tomes, ici l'auteur s'attardera davantage sur la jeune génération. Bien entendu les clés du problème se trouveront entre les mains des aînés, notamment le trio de départ de la première série, devenu maintenant des monstres de puissance et des références dans le monde ninja, mais tout ou presque sera vu du point de vue des plus jeunes.

La menace qui pèse sur le village n'est pas la plus grande qu'on ait vue, elle ne pouvait pas l'être sur un seul tome, mais elle l'est suffisamment pour nous intéresser et apparaître crédible. Et là encore l'auteur tient compte de tout le passif conséquent de sa série en créant encore davantage de liens, telles des passerelles entre les générations et les deux séries.
Une fois encore les Uchiwa seront au centre de l'intrigue, qu'il s'agisse de l'héroïne ou de la menace...
Et heureusement que l'auteur a proposé un antagoniste, parce que la quête d'identité de Sawada n'est pas ce qu'il y a de plus passionnant! Outre le fait que la résolution de la question soulevée par Sawada soit évidente, le faux suspens distillé par l'auteur ne fonctionne pas réellement, à tel point que Sawada se montre particulièrement agaçante...l'auteur souhaite nous présenter une jeune fille perdue, le lecteur n'y voit qu'une pré-ado capricieuse peu supportable...en termes de présentation de personnages, on a fait mieux.
A cela s'ajoutent toutes les maladresses de l'auteur, presque des dérapages; à commencer par le fait qu'alors que les hommes sont tous en mission ou en train de travailler, Sakura n'est présentée qu'en train de faire le ménage ou la vaisselle... Une fois devenus adultes, voilà comment se répartissent les missions chez les ninjas...bravo les clichés.
Le personnage de Chocho, qui se veut être l'élément comique du volume, ne sert à rien, est se montre elle aussi particulièrement agaçante...un running gag qui fonctionne une ou deux fois, mais certainement pas quinze!
Et après cela tient à des détails, mais l'accumulation vient nuire à la crédibilité (Karin qui prend soin de Sawada alors que cette dernière ne la connaît pas; la relation peu crédible, quand on a passé 14 ans, de Sakura et Sasuke...)

Il y a donc beaucoup de défauts dans ce tome, et pourtant, on prend un réel plaisir à le lire!
Tout d'abord pour cet aspect transitionnel, ce passage de flambeau entre les générations, ce volume ayant pour objectif de repartir sur de nouvelles bases pour mieux relancer la saga après des égarements qui auraient pu lui être fatals, mais surtout cela apporte énormément de fraîcheur, on retrouve les sensations des débuts de Naruto, d'où l'importance des parallèles que fait l'auteur...

Un volume loin d'être parfait, mais pourtant vraiment très agréable!


Critique 1


Naruto, le manga d’action et d’aventure de Masashi Kishimoto qui a marqué toute une génération du shônen, s’est achevé après 72 tomes… ou presque. Le plan qui entoure une licence si fructueuse ne pouvait s’arrêter aussi précipitamment , aussi l’épopée de Naruto est suivie par celle de la nouvelle génération de ninjas de Konoha que l’épilogue du manga d’origine nous a dévoilé, mais aussi un film d’animation centré autour de Boruto, le fils de Naruto. Si Masashi Kishimoto a passé le flambeau à Mikio Ikemoto en ce qui concerne la version manga de Boruto, il s’est chargé d’effectuer toute la transition entre les deux ères avec ce one-shot. Sobrement intitulé Naruto Gaiden, celui-ci a la charge de faire un lien entre les deux générations à travers un court récit qui se suffit à lui-même.

Les années se sont écoulées depuis la 4ème Grande Guerre Ninja, et Naruto est devenu le chef de son village, le septième Hokage qu’il rêvait d’être. Si après de dures épreuves il a acquis la reconnaissance de son village, être Hokage n’est pas de tout repos et la paix reste difficile à entretenir. En parallèle, une toute nouvelle génération de ninja est en train d’évoluer. Boruto, le fils de Naruto, est un apprenti ninja espiègle et ne montrant que peu d’attachement envers son père tandis que Sarada, bien au contraire, accorde beaucoup d’importance à Sasuke, ce père qu’elle n’a jamais vraiment côtoyé, au point qu’elle doute elle-même de son hérédité. Tandis qu’un danger menace Konoha, Sarada décide de partir en quête de son père et de son identité.

Ce projet de one-shot était un véritable défi puisque celui-ci se devait de traiter aussi bien la précédente génération de shinobis qu’est la nouvelle. Naruto Gaiden propose alors de suivre le chemin croisé de ces jeunes ninjas que nous avons vus évolués à travers 72 tomes et qui sont désormais devenus adultes, comme leurs lecteurs jadis enfants, endossant alors des responsabilités qui le les concernaient pas tant autrefois, et une toute nouvelle génération de ninjas qui, elle, se montre aussi téméraire que ce que furent Naruto, Sakura et leurs compagnons des années auparavant. Dans cette optique, Naruto Gaiden accomplit son objectif. Les nouveaux ninjas de la saga sont mis en évidence et il ne nous faut pas beaucoup de temps pour nous familiariser avec eux, tandis que les principales têtes de la génération précédentes nous sont représentées efficacement. Bien-sûr, Kishimoto choisit volontairement une poignée de personnages, les plus importants à nos yeux, mais il réussit à correctement les dépeindre en tant qu’adulte et non plus en tant qu’adolescent partant à l’aventure et au combat.

Et c’est justement un sujet central de ce volume : la manière dont ces adultes endossent leurs responsabilités d’humains matures aux côtés de leurs rejetons qui entament, pour la plupart, une véritable quête identitaire. Boruto aura pleinement le temps de développer plus largement cette thématique, comme nous l’a montré le très bon film autour du fils de Naruto, aussi ce Gaiden nous présente davantage la descendance de Sasuke et Sakura : Sarada Uchiwa. Alors, Masashi Kishimoto a tout le loisir de traiter une nouvelle facette d’un thème qui lui tient à cœur, celui de la famille. Et si ce sujet avait abouti à des passages d’une émotion incroyable en ce qui concerne les origines de Naruto, l’auteur fait preuve d’un peu plus de maladresse en ce qui concerne Sarada. Ainsi, difficile de prendre au sérieux la quête de la demoiselle qui n’est finalement qu’une adolescente dans la fleur de l’âge, défiant l’autorité parentale. Le scénario cherche à nous faire douter des origines de la jeune fille, mais n’y parvient finalement pas. A la place, on s’intéresse bien plus aux tourments de Sakura et Sasuke en tant que parents, mais cela vient bien sûr du fait qu’un nouveau personnage pourrait difficilement éclipser ceux que nous avons suivis durant 72 opus. Concernant l’héritier des Uchiwa, ce one-shot redore quelque peu un blason qu’il avait perdu à cause de son traitement laborieux. En tant qu’adulte, c’est un Sasuke nouveau et charismatique que nous découvrons, un bien qu’on ne pouvait que souhaiter au personnage. Notons aussi que la fille de Chôji joue un rôle dans cet amas de drames familiaux, mais la demoiselle sert avant tout ce ressort comique pour signaler qu’une grosse ne pourrait qu’être la fille d’une grosse, un message peu raffiné, mais qui, heureusement, ne prend pas le pas sur le reste.

Pour traiter ces différentes histoires de famille, Kishimoto choisit d’introduire un nouvel ennemi non sans lien avec le grand adversaire de la saga Naruto : Akatsuki. Plus que de présenter un énième adversaire à la puissance démesurée, l’auteur a une démarche très claire. Le nouvel antagoniste n’est donc pas un monstre de puissance malgré la menace qu’il représente s’il n’est pas vaincu, mais il met en avant les aspects négatifs d’une paix qui a affaibli les personnages en termes de puissance. Si le message qui en découle est intéressant puisqu’il sous-entend que les personnages devraient vivre le conflit en permanence pour rester ce qu’ils sont, il est dommage que la pensée sur la guerre et la paix développée par l’auteur n’ait pas le temps d’aller au bout des choses et demeure ainsi très simpliste.

En définitive, Naruto Gaiden n’a pas la prétention de relancer toute la machine Naruto, mais simplement diriger la licence vers la nouvelle génération en développant, ici, un des aspects de cette succession et la dualité entre les anciens héros désormais adultes et les nouveaux shinobis, bien que le récit se concentre surtout sur la lignée Uchiwa. Si on note quelques maladresses comme le personnage de Sarada qui se montre vite irritante, l’auteur parvient à donner un vrai intérêt à son one-shot en montrant comment les adolescents d’autrefois sont devenus des adultes souffrant de nouveaux tourments. Après avoir suivi ces personnages sur leur enfance puis leur adolescence de ninjas, ces réflexions sont légitimes et surtout passionnantes, et c’est bien l’un des principaux aspects qui nous poussera à découvrir l’épopée de Boruto. Notons qu’en attendant la version manga, le film d’animation d’ores et déjà disponible se place dans la continuité de ce Naruto Gaiden.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Erkael

14 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs