Moonlight Act Vol.17 : Critiques

Cela fait déjà plusieurs tomes que Moonlight act est engagé dans la voie des révélations concernant son personnage principal. Qui est Gekko ? D'où vient-il ? Pourquoi possède-t-il cette force surhumaine ?
Ce tome 17 devait être celui de la levée des secrets, faisant définitivement entré le manga dans une nouvelle sphère, celle des très grands. Rappelons que Karakuri circus, la précédente série de Fujita, dont l'édition fut stoppée en plein milieu par Akata-Delcourt, n'explosait vraiment en qualité (jusqu'à en faire le meilleur shonen jamais créé, c'est mon avis) qu'à partir des tomes 23-24, pour ceux qui ont eu la chance d' avoir accès à ces tomes inédits. Au vu du passif de l'auteur et de la montée en puissance de sa série précédente, on était en droit de croire que ce tome 17 de Moonlight act consacré aux révélations allait pousser la série sur le chemin de l'excellence absolue. Alors, ces réponses ?! Et bien, il s'avère que c'est un peu plus compliqué que prévu...
L'auteur nous fait repartir dans le passé : Gekko se souvient... il se souvient de qui il a été, mais ce tome 17 n'évoque pas (encore ?) comment il est « devenu » Gekko. Cette chronique étant garantie sans spoils, vous n'aurez peut-être pas toutes les cartes en mains pour comprendre pourquoi ce tome reste insatisfaisant, mais voici quand même quelques éléments montrant que Fujita aurait pu et devra faire bien mieux par la suite. Oui, la vraie identité de Gekko est révélée, cela ne fait plus guère de doute. Pour autant, le processus qui a mené à cette identité reste tout à fait flou. Si l'auteur ne revient pas sur ce processus dans les prochaines tomes, et il n'y a pas de raisons qu'il le fasse, on ne pourra que dire qu'il a choisi la solution de facilité dans ce dix-septième opus : le « comment » de l'identité de Gekko est très clair, mais le « pourquoi » reste en suspens... Au-delà de cette problématique, l'auteur se permet de remettre une couche avec de nouvelles questions qui se posent. Même si les nouveaux personnages sont très bons, du professeur à la superbe Tsuyu Takase, il faudra nécessairement que Fujita nous en dise plus sur eux. Il faudra soigner le background ! Celui de ce tome 17 souffre d'un certain bordel, avec des réponses partielles, et des questions inattendues bien que surprenantes donc agréables.
Ajoutons à cela un combat plutôt classique, pas franchement haletant, un comble pour ce manga qui nous a toujours proposé le nec plus ultra du délire total dans ses affrontements avec les personnages de contes frappés par un coup de lune, et vous obtenez un tome dont on ne peut tirer que des impressions mitigées. Il y avait tellement mieux à faire avec le classique Blanche-Neige et ses nains, ainsi qu'avec l'autre conte évoqué, le Prince Heureux. Même si le sens de rythme et le découpage dynamique sont bien là, l'aspect dramatique de ce volume tombe un peu à l'eau, du fait justement des nouvelles questions qui se posent et de nombreux dialogues – oui, ce tome est trop bavard – qui font oublier le reste.
Dans son contenu, ce tome risque donc de diviser.
Notons que la forme, quant à elle, constitue incontestablement le point fort de ce tome : au vu du nombre de tomes sur le marché (très faible, on le rappelle avec regret, mais qu'attendez-vous pour vous lancer ?!) l'édition de Kazé est au top. Les effets sur la couverture sont superbes, le papier de très bonne qualité, l'encrage sans faute, la traduction appropriée aux délires, les coquilles absents (pour une fois). Joli tour de force de Kazé qui, malgré le niveau de vente incompréhensible de cette série, maintient une qualité d'édition de haut niveau...mais ne proposera le prochain tome qu'en fin d'année 2016, sur un nouveau rythme de 2 tomes par an. Cruelle loi du marché...