Monster Friends Vol.3 - Actualité manga
Monster Friends Vol.3 - Manga

Monster Friends Vol.3 : Critiques

Tomodachi x Monster

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 21 Février 2017

Critique 2


Riko a fait le choix de devenir une meurtrière, pensant bien faire pour assurer sa survie. Un acte qui n'est que le premier pas vers sa déchéance : désormais prête à tout pour survivre, elle n'hésite pas à faire tomber Wataru dans un piège, le livrant en pâture aux membres du Carnaval des Enfants. Encerclé, mais épaulé par son buddy Biff, le jeune garçon pourra-t-il s'en sortir.

Voici déjà qu'arrive la conclusion de Monster Friends, sorte de Pokémon plus réaliste et donc plus trash qui s'avérait plutôt sympathique sur ses deux premiers opus, et qui continue sur une voie plutôt honnête ici. Dès lors que l'on a accepté le changement de camp un peu rapide de Riko dont la psychologie n'est pas ou peu présentée, on a droit à un récit toujours aussi rythmé et laissant la part belle à l'action ! Face à Wataru se dressent plusieurs nouveaux enfants avec leurs propres buddies, créatures qui une nouvelle fois sont essentiellement inspirées de choses communes : un arc, un rocher, une goutte d'eau... Et Yoshihiko Inui parvient sans mal à bien en utiliser certains pour offrir quelques moments tendus et sanglants du plus bel effet grâce à un découpage parfois très impactant et à une utilisation immersive des décors (comme la forêt). C'est prenant... mais dans tout cela, on commence déjà à redouter quelque chose qui s'annonce précipité, avec certains enfants et buddies ennemis clairement sous-exploités, des rebondissements semblant sortir un peu de nulle part (comme la seringue que se prend Mei, idée intrigante et qui aura son importance par la suite, mais qui semble sortie d'un chapeau magique), et des idées tout bonnement inutiles (les biscuits-animaux...). C'est d'autant plus inquiétant que les pages filent, nous rapprochant inexorablement de la dernière ligne droite...

Et les craintes se confirment alors dans des tout derniers chapitres qui, tout simplement, partent en vrille, la faute à une succession de révélations et de rebondissements tirés par les cheveux.
Certaines idées, comme l'évolution ultime tirant parti du lien entre l'enfant et son buddy, restent classiques, mais avaient de quoi amener un final honnête. Seulement, le mangaka, au-delà de ça, choisit de développer une réponse invraisemblable quant à ce que sont les buddies. Invraisemblables, car cela sort là aussi de nulle part et n'entre pas en cohésion avec certains événements passés... Tout est expédié : l'apparition du méchant prof dirigeant les enfants du Carnaval qui amène en bloc ses révélations, l'ultime combat bâclé, l'idée du réel pouvoir de Biff (qui, elle, est sans doute l'élément le plus expédié et improbable), les dernières pages expéditives, et la toute dernière page parvenant à être incohérente avec ce qui a été présenté juste avant.
L'autre frustration vient clairement de l'inutilité de plusieurs personnages. Quid d'Emily, qui aurait pu être intéressante dans son lien avec sa défunte soeur, mais qui finalement apparaît à peine ? D'Erica, jeune fille très intrigante dans les premiers volumes et qui ici ne fait pas une seule apparition ?

Le problème de ce dernier volume de Monster Friends est donc évident : probablement à cause d'un manque de succès, Yoshihiko Inui a dû expédier vite fait son oeuvre en seulement quelques chapitres. Il tente vaillamment de s'en sortir en cherchant à apporter une vraie conclusion, mais ses différentes révélations et justifications ne se tiennent pas et font l'effet d'un gros pétard mouillé. Si vous vous sentez aptes à passer outre ces derniers chapitres ratés, cette courte série reste dans l'ensemble plutôt divertissante, visuellement efficace et ponctuée de bonnes idées même si elles n'ont pas toutes été exploitées. Dans tous les cas, c'est avant tout la déception qui domine.


Critique 1


Riko annonce à Wataru sa surprenante décision : elle compte rejoindre le Carnaval des Enfants, car à leurs côtés, elle n’aura plus à craindre pour sa vie. Pour prouver sa fidélité au groupe, elle tend un piège au héros en l’attirant là où l’ennemi l’attend… Face à cinq adversaires, Wataru pourra-t-il s’en sortir ?

Avec ce troisième tome, Monster Friends touche déjà à sa fin, chose improbable étant donné qu’après les deux bons premiers opus, la série avait tout juste planté son casting de héros et sa troupe d’antagonistes aux desseins aussi malveillants que mystérieux. Alors, ce dernier volet parvient-il à clôturer la série dignement ? Pas du tout et comme chacun pouvait le redouter, il semblerait bien que la série de Yoshihiko Inui fasse partie de ces œuvres qui ont dû trouver une fin subite, peut-être par manque de succès…

Pourtant, ce dernier opus est loin d’être avare en action, bien au contraire. Dans son schéma, il respecte parfaitement le déroulement d’une intrigue du genre avec une certaine montée en puissance, la révélation des grands ennemis de la série et même une finalité qui permet d’affirmer que l’œuvre est bel et bien achevée. Mais cela ne suffit pas à faire une bonne fin, notamment parce que le tout s’avère précipité à chaque instant, l’auteur n’ayant jamais le temps de développer les différents éléments de son histoire. Alors, chaque scène et chaque retournement de situation arrive un peu comme un cheveu sur la soupe, dans le seul but de permettre à l’histoire d’atteindre sa conclusion, une conclusion qui est d’ailleurs sans originalité aucune… Et puisque la série est précipitée, inutile de dire que les personnages ne sont absolument pas exploités, y compris Emily dont le rôle pouvait s’avérer intéressant étant donné son lien fort avec Airi.

Au-delà de tout ça, on pourra se questionner sur les choix scénaristiques du mangaka puisque la tournure de Monster Friends se trouve bien loin de l’hommage à Pokémon qu’il cherchait à rendre. Alors oui, l’idée du lien entre l’humain et le Buddy est au centre de l’intrigue, il constitue même un enjeu phare. Mais en plus d’être utilisé comme une facilité scénaristique, il se trouve éclipsé par bien des autres idées de l’auteur qui, par exemple, donne une origine aux monstres et des idéaux aux ennemis… Honnêtement, difficile de croire que tout n’est pas improvisé de telle manière à proposer une fin assez rapidement tant chaque choix semble éloigné de ce que le titre a su proposer jusqu’à présent. En atteste la capacité improvisée de Biff, capable de… manier le temps. Oui, tout n’est que facilité pour amener la série à son final, on aurait alors presque préféré que la série reste en suspens, mais fidèle à elle-même, plutôt que nous faire croire que les Buddy ne sont finalement que des Stand. Notons toutefois un semblant d’idée derrière les origines des créatures, peut-être une volonté de l’auteur de nous dire que tout cet univers fictif est et ne restera qu’une part de notre âme et notre imaginaire, mais étant donné l’esprit de rush de ce dernier tome, difficile de croire que les réflexions de Yoshihiko Inui sont allées jusque-là.

Tout n’est pourtant pas à jeter. La surenchère dans laquelle opère le récit sur sa phase finale cherche peut-être à exaucer les fantasmes des fans de ces sagas de monstres qui espèrent, parfois, des combats plus sérieux, gore et dantesque – les hémoglobines signant leur grand retour dans ce tome -, mais ce n’est malheureusement pas ce qui pourra sauver ce tome. Au final, Monster Friends, qui a présenté des débuts très bons, aura été un gâchis, sans doute la faute à un système éditorial qui a imposé une fin rapide pour la série, bien que tout cela ne reste qu’hypothèses…

Notons au passage que Komikku, dans son adaptation, a cherché à sa façon à rendre hommage à Pokémon dans les noms des Buddy qui renvoient fortement aux créatures de la première génération. Geste sympathique, certes, mais qui aurait trouvé plus de sens si les noms en questions n’avaient pas été des quasi-plagiats des noms officiels français.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

8 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
7 20
Note de la rédaction