Miaou ! Big-Boss le magnifique Vol.3 : Critiques

Avec son physique costaud, sa force à la bagarre et sa balafre sur l'oeil, Big-Boss est craint par beaucoup de ses pairs félins. Et pourtant, dès lors que l'on fait l'effort d'aller au-delà de son apparence, on découvre en ce gros matou une vraie bonté ! En l'invitant chez sa maîtresse, Risette semble l'avoir déjà bien compris. Il en est de même pour Automne, la mère de Moustic qui lui apprend difficilement à chasser, ou pour Tata Casse-Croûte qu'il protège toujours. Et ici, chaque nouvelle aventure ou tranche de vie mettant en scène ce gros chat bourru montrera à nouveau qu'il est en réalité très loin de la première image qu'il renvoie.

On pense notamment à l'épisode de la chasse à la grenouille, où au lieu de chasser sa proie Big-Boss finit par la protéger, dans un élan naturel où il veut préserver les plus faibles. Sa rencontre avec Mocaccino, un camarade de Roy, est elle aussi un très bel exemple de sa gentillesse, ce nouveau félin d'abord effrayé par son congénère étant vite amené à cerner son bon fond qui lui rappelle d'ailleurs Roy par plusieurs aspects.

"La bouffe et les bagarres c'est pour les forts... Les faibles restent en retrait. Mais... je crois qu'on pourrait vivre mieux que ça."

Prononcée par Big-Boss, cette phrase est riche de sens dans la mesure où elle montre bien tout ce que pense en réalité ce matou pataud qui, au-delà de l'effroi qu'il suscite, souhaite surtout veiller à sa manière au bon fonctionnement de la petite société de chats du quartier où il vit.

Alors, après Risette, Automne, Mocaccino ou Roy, d'autres se rendront-ils enfin compte de la gentillesse de Big-Boss ? Le félin balafré ne le sait pas encore, mais peut-être est-il déjà beaucoup plus apprécié qu'il ne le pense... Et Moustic lui aussi, au bout d'une sombre affaire de disparitions de chats, pourrait bien le réaliser mieux que jamais !

Miaou! Big-Boss le Magnifique reste décidément un très bon dérivé du Quotidien de Moustic. Minori Kakio parvient à poursuivre l'évolution du regard que les humains et animaux portent sur Big-Boss et fait bien comprendre à ses lecteurs jeunes ou moins jeunes que les apparences peuvent être très trompeuses. De plus, le message d'égalité que véhicule parfois le récit reste bien dosé, les différentes aventures amènent régulièrement de petites informations appréciables (sur l'enfance de Big-Boss, le passé de Roy quand il est arrivé dans le quartier, l'origine des mangeoires...), la palette de personnages hauts en couleur reste bien utilisée, et l'humour est toujours aussi présent pour offrir une lecture aussi drôle que fraîche et maligne.