Mariage mode d'emploi Vol.1 - Actualité manga

Mariage mode d'emploi Vol.1 : Critiques

Ai dake sagashite irarenai

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 07 Juillet 2015

Le printemps, c’est la belle saison des amours ! Et c’est sans doute la raison qui a poussé Soleil à nous proposer Mariage mode d’emploi, une courte série en trois tomes qui, on l’espérait, traitement de la vie de jeune mariée, des événements que ce statut amène, sur un ton plus ou moins humoristique. Mais que neni ! Mariage mode d’emploi, c’est surtout un manga sur la vie de trois trentenaires…

Elles sont trois, trois jeunes et fougueuses trentenaires qui se voient contraintes de faire face à une vérité lorsque leur amie se marie : Elles n’ont toutes trois aucun plan d’avenir. Haruka est un mannequin jovial et en couple depuis six ans, son couple s’étant ancré dans la routine et la banalité. Kanuma est un leader d’entreprise déterminée et au mauvais caractère. Et Miho, secrétaire médicale, se plait à fréquenter de manière quotidienne ses sex-friends.

Il est d’abord à noter que bien que Mariage mode d’emploi ai intégré la collection Shojo de l’éditeur, le titre de Mitsuru Fujii n’en reste pas moins un josei, ce qui faisait naître chez nous certaines attentes quant à la maturité du ton et des idées exploitées. Des idées, certaines sont en effet plaisantes, principalement le fait de suivre trois trentenaires différentes et les obstacles quotidien qui les empêche de trouver l’âme-sœur, celle avec laquelle elles pourront fonder un foyer. Le fait d’avoir trois héroïnes est aussi une très bonne chose et permet aux trois chapitres qui composent ce volume de se focaliser sur chaque cas, un par un, et proposer de thèmes qui diffèrent d’une histoire à l’autre. En fait, mis à part les retrouvailles régulières des trois amies au restaurant du coin, chaque chapitre se lit presque indépendamment et les histoires ne se recoupent pas vraiment.

Puis la déception arrive. Car si on met de côté tous les bons points évoqués ci-dessus, points qui tiennent finalement du squelette de l’intrigue plus que de son traitement, on se retrouve avec une lecture banale à souhait, voir fade à certains moments.
Le quotidien des trois trentenaires aurait pu être une excellente idée s’il n’avait pas été traité de manière si superficielle. En effet, chaque aventure proposée n’aura pas vraiment d’impact sur la psychologie de chaque demoiselle. Bien-sûrs, quelques micro changements ont lieu ci et là, mais aucune piste qui pourrait mener chacune d’entre-elles au mariage, ce qui était pourtant l’idée phare de cette histoire. D’ailleurs, parlons-en de ces trois héroïnes, Mis à part Kanuma qui fait bien son âge par son statut professionnel et ses préoccupations premières, les autres ne semblent finalement être que de simples adolescentes qui ont passé le stade du lycée. Haruka est une mannequin qui voit son couple se désagréger petit à petit et a des réactions plutôt puériles tandis que Miho nous fait bien comprendre qu’elle ne veut vivre que du sexe, même si pour cette dernière un monologue de sa part vient heureusement justifier son personnage de manière plus ou moins convaincante.

L’autre souci majeur vient du manque de thématiques traitées, mais surtout le ton global du récit. De ce côté-là, on navigue entre tout et n’importe quoi, allant du mauvais goût total (« Ho oui, je sens bien ta XXX »… la grande classe) aux dialogues insipides et niais comme si on avait affaire à un simple shojo pour collégiennes ce qui, pour un titre ciblant à l’origine les lectrices plus matures, pose un gros gros bémol.

Et cerise sur le gâteau, vous aurez fini votre lecture aux trois quarts du volume. En effet, le dernier chapitre est un one-shot intitulé « La fiancée des Shiba », une intrigue qui cette fois se centre sur le mariage (un mariage certes particulier et complètement saugrenu dans son idée mais passons) entre deux adultes qui se connaissaient depuis l’enfance (bah tiens) et que tout semble séparer. Ce qui est contestable, c’est la présence d’un tel récit sur le tout premier tome de la série, celui qui est pourtant déterminant pour l’œuvre entière, mais aussi son arrivée comme un cheveu sur la soupe, sans petite présentation préalable de la mangaka ou de l’éditeur français, si bien qu’on pense même avoir affaire à un spin-off de la série en cherchant désespérément le personnage ciblé ! Mais non.

Concernant le dessin, nous sommes dans un trait vraiment classique, fin mais néanmoins raffiné avec quelques excentricités qui donnent aux personnages leurs caractéristiques. Rien de très folichon à ce niveau-là, mais rien de déplaisant non plus.
L’édition de Soleil, elle, demeure néanmoins très soignée. La traduction est réussie et on retient aussi cette jolie couverture aux allures de mariage avec un titre qui bénéficie d’un effet de dorure. Bon, ça ne fait que renforcer le contraste entre le titre français et le contenu de l’œuvre, mais le livre tel quel est des plus jolis, Soleil ayant le don dernière de proposer des titres aux couvertures accrocheuses comme l’éditeur nous l’a montré avec Arachnid dernièrement.

Mariage mode d’emploi parait d’une très bonne idée, mais ce premier volet constitue une véritable déception pour ne pas aller de l’avant, ne pas chercher à être mature et devenant finalement qu’un simple titre type shojo, le tout sur un ton superficiel, plat, et qui a bien du mal à nous faire vivre le réel quotidien de trentenaires en mal d’amour (excepté pour le personnage de Kanuma). Attendons de lire les deux derniers tomes pour voir si la série saura se tirer vers le haut et proposer une véritable avancée pour les trois jeunes femmes mais pour l’heure, Mariage mode d’emploi ne nous enthousiasme pas.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
8 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs