Last Hero Inuyashiki Vol.6 - Actualité manga
Last Hero Inuyashiki Vol.6 - Manga

Last Hero Inuyashiki Vol.6 : Critiques

Inu Yashiki

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 31 Octobre 2016

Critique 2


Alors qu’il était sur le chemin de la rédemption, Hiro est frappé par un nouveau drame : le domicile de Shion la camarade qui l’héberge et le cache, est découvert et devient la cible des forces armées. De nouveau, le jeune homme se trouve empli de colère et fait de la police son ennemi…

Le changement de mentalité de Hiro n’allait pas durer, nous nous en doutions. Ainsi, ce sixième opus fait basculer de nouveau le jeune homme vers la folie, et c’est sur ses nouveaux massacres que l’intrigue se penche à travers de longues phases où le tueur s’en prend à la police sans aucune retenue. Enième volume de boucherie sans fond ? Pas du tout, loin de là. Le développement de Hiro est évident et désormais, l’adolescent en pertes de repères ne tue plus pour s’amuser, mais davantage dans un esprit de vengeance contre le monde entier. L’écriture du personnage, aussi classique qu’elle soit, reste donc cohérente et plaisante puisque désormais, Hiro devient un mal qui ne se retient pas, et s’oppose plus que jamais à la bonté incarnée que représente Ichiro Inuyashiki.

Cette nouvelle descente en enfer pour Hiro s’accompagne de planches-chocs sur le plan visuel. Les séquences de massacre sont longues et détaillées à souhait, aussi Hiroya Oku ne laisse que rarement sa mise en scène au hasard. Il lui suffit alors de dessiner un cadre large pour représenter Hiro au milieu de l’ensemble des cadavres, une manœuvre qui, associée au détail et au réalisme des environnements de la série, glace le sang. L’auteur voulait créer un antagoniste certes manichéen, mais symbole du mal et de la folie, il a parfaitement réussi.

Dans sa volonté d’en découvre avec les dérives de notre société, Hiroya Oku parsème son récit de quelques détails très critiques, notamment par rapport aux technologies actuelles. Il est dommage qu’un vrai propos ne soit pas développé et que cette idée survienne de manière spontanée et pas sur le long terme. On comprend ainsi le message du mangaka qui condamne l’allure passive du monde quant aux événements dramatiques ainsi que la course au sensationnel au point que les graves faits divers deviennent du grand spectacle par le biais des médias et des technologies, un message qui impacterait d’autant plus le lectorat français depuis quelques mois, mais il mérite d’être plus explicite et de se doter d’un véritable fond.

À côté de ça, Ichiro Inuyashiki se montre en retrait, on serait même surpris de voir qu’il ne cherche pas à agir outre mesure de manière immédiate. A la place, ce tome se concentre parfois sur le quotidien du héros, notamment par le prisme de sa fille, Mari. Celle-ci, inexistante sur le plan narratif jusqu’à présent, gagne soudainement en consistance, le récit allant jusqu’à la relier aux plans de son père, subtilement. Il est difficile de savoir comment l’intrigue compte exploiter le personnage, mais cette mise en avant de la demoiselle permet, doucement, de présenter Inuyashiki sous son allure de père de famille. On reste alors captif à l’évolution du récit puisque le mangaka compte faire évoluer son œuvre sur différents tableaux.

Last Hero Inuyashiki fait ainsi progresser son intrigue par la revanche de Hiro, un traitement convenu, mais efficace par le talent de mise en scène du mangaka qui dépeint une ambiance efficace sur son lecteur. À côté de ça, les nouvelles pistes lancées dans le récit nous laissent curieux, aussi on espère quelques surprises pour la suite de l’œuvre.


Critique 1


En apprenant le suicide de sa mère, Hiro est retombé dans sa quête meurtrière, à la fois désespéré et avide de vengeance, et cela s'est achevé par la mise à mort des internautes et autres journalistes ayant poussé à bout Mme Shishigami. Pourtant, sa folie meurtrière semble de plus en plus contenue par la présence à ses côtés de Shion et de sa grand-mère, qui l'ont accueilli avec bonté. Au point qu'il s'est confié à la jeune fille, et que celle-ci parvient à le pousser à changer sa vision des choses : désormais, il devra réparer ses horribles erreurs en sauvant autant de vies qu'il en a prises. Le projet est louable... mais peut-il suffire à faire oublier toutes les atrocités que Hiro a commises ? La police et le SAT ne l'entendent pas ainsi...

Le cinquième tome de Last Hero Inuyashiki se refermait sur des dernières pages très tendues, le SAT ayant retrouvé la trace de Hiro et s'apprêtant à attaquer la maison de Shion lourdement armé. Et après l'espoir, c'est de nouveau le désespoir qui s'abat, dans un grand amas de violence plutôt efficacement rendu, notamment grâce à une utilisation très impactante des onomatopées de tirs. Le volume s'ouvre ainsi avec fracas et en laissant une impression assez forte, tout en signant un nouveau revirement dans le comportement de Hiro. Car, évidemment, la violence appelle la violence dans une boucle qui semble sans fin...

Et c'est précisément ce dernier aspect qui déçoit un peu dans ce tome : à force de s'enfoncer dans une violence sans fin, où désormais Hiro va reprendre son parcours meurtrier en massacrant les hommes de la police et du SAT par dizaines, Hiroya Oku peine ici à renouveler un déroulement qui, pendant la majeure partie du volume, se résume aux dits massacres. Concrètement, le massacre s'étire inutilement, et s'avère moins inspiré que d'habitude côté mise en scène (ça tire et tue dans tous les sens, via des utilisations finalement abusives des mêmes procédés, et basta). Et même côté fonds, cela s'avère moins travaillé, à l'image de l'une des dernières pages où Hiro, apparaissant sur un écran géant, entame un discours : alors qu'ils devraient bouger d'une case à l'autre, les passants dans la rue restent fixes pour ceux étant plus petits : vive le copier-coller de photo pas assez retravaillé. Mais on reste tout de même intéressé par certains éléments : l'ironie d'une situation où les rafales de balles n'ont aucun effet sur Hiro tandis qu'un simple "pan" de sa part suffit à tuer tout le monde, le sort réel de Shion et de sa grand-mère qui confirme une bonté de Hiro envers ces deux-là, le léger portrait critique d'éléments malsains comme l'apparition de sites de fans de Hiro et de faux-comptes twitter... ou, bien sûr, ces dernières pages en forme de déclaration de guerre loin d'être rassurante.

Heureusement, Hiro Shishigami n'est pas le seul acteur de ce tome, et ce qui se passe ailleurs s'annonce intéressant, à commencer par l'évocation d'un astéroïde se dirigeant vers la Terre (nul doute que cela jouera un rôle important plus tard), et par un début d'approfondissement de Mari, la fille d'Inuyashiki, dont on découvre un peu plus certaines facettes, et qui pourrait bien renouer une forme de lien avec son paternel. On a clairement hâte de voir ce que cette dernière piste donnera.

Mais en attendant, ce sixième volume déçoit un petit peu par rapport au très bon niveau des précédents tomes, essentiellement à cause des rallonges autour de la quête meurtrière de Hiro. Il reste néanmoins plusieurs pistes très prometteuses, conservant tout notre intérêt pour la suite.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

15.5 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
12.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs