Last Hero Inuyashiki Vol.5 - Actualité manga
Last Hero Inuyashiki Vol.5 - Manga

Last Hero Inuyashiki Vol.5 : Critiques

Inu Yashiki

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 07 Septembre 2016

Critique 2


Face à sa mère, le seul être qu'il semble aimer de tout son coeur et qu'il vient de guérir d'un cancer, Hiro Shishigami s'est fait une promesse : repartir à zéro et ne plus tuer personne. En dévoilant une part d'humanité dans le précédent tome, l'adolescent n'a pas manqué de nous déstabiliser et de nous faire ressentir un malaise, tant il est impossible d'effacer les meurtres ignobles qu'il a pu commettre, notamment dans le deuxième volume. Et quand on commet de tels actes, on finit forcément toujours par le payer : malgré la promesse faite à lui-même, Hiro ne peut que voir l'étau se resserrer autour de lui, et la police fait irruption en pleine nuit chez sa mère pour l'arrêter... Hiro parvient à fuir, laissant derrière lui sa mère complètement désemparée. Mais cet événement aura des conséquences capitales...

Hiroya Oku continue de narrer en parallèle les événements autour d'Inuyashiki et ceux concernant Hiro. Cette fois-ci, c'est de nouveau le lycéen qui est au coeur du tome, au détriment du cinquantenaire complètement absent. On retrouve un Hiro en pleine fuite, mais trouvant vite refuge chez Shion, lycéenne venue à sa rencontre, qu'il ne laisse pas indifférente, et qui décide de l'héberger chez elle. Mais tandis qu'il découvre une certaine bonté chez cette adolescente qui vit seule avec sa grand-mère, Hiro ne peut qu'être marqué par le sort que ses actes réservent à sa mère : la voici prise pour cible par les journalistes, conspuée par les réseaux sociaux où les plus violentes voix vont jusqu'à souhaiter sa mort. Une situation terrible pour Hiro bien sûr, mais aussi pour le lecteur, tant on a en mémoire cette femme qui, dans le tome précédent, véhiculait tant d'amour familial et tant de courage dans sa volonté d'être une bonne mère malgré les affres de la vie et de la société. Et forcément, face à une telle situation, ce qui doit arriver arriver, poussant Hiro dans de nouvelles horreurs... face à des personnages quelque part aussi horribles que lui de par leur méchanceté.

Tout au long du tome, Hiro Shishigami ne cesse de nous faire passer par toutes sortes de sentiments.
Sa volonté de rédemption nous laisse sur un sentiment impossible à déterminer précisément tant les meurtres qu'il a commis restent en mémoire, son désespoir face au sort de son innocente mère montre bien qu'il garde une part d'humanité, et sa rencontre avec Shion sera ô combien déterminante pour faire à nouveau apparaître cette part d'humanité au moment le plus critique. Car face à elle, Hiro finit par dévoiler toute une partie de son mal-être dans cette société, mal-être accentué depuis qu'il a été touché par la météorite. Une question le taraude : comment se prouver qu'il peut encore ressentir des choses humaines et qu'il n'est pas devenu une simple machine ? Ce face-face avec Shion, visuellement, est brillamment retranscrit, grâce aux gros jeux d'ombre sur le visage impassible du garçon, visage finissant par redevenir un peu plus humain vers la fin du tome. Au bout du compte, c'est bien l'innocence de Shion face à lui qui le pousse à prendre une décision inattendue et radicale par rapport à ce qu'il a commis dans les tomes précédents... et encore dans ce tome.
Car même s'il y a volonté de rédemption chez Hiro, la société ne fait pas de cadeaux, et c'est bien celle-ci qui va repousser le jeune garçon dans ses pires côtés. Tout en offrant de brillants moments de mise en scène exploitant efficacement une autre facette du pouvoir de Hiro capable d'interagir avec les objets électroniques (ordinateur, téléphone), et en nous faisant ressentir un sentiment très contrasté (avouez : qui n'a jamais eu envie de pouvoir traverser un ordi pour aller mettre une bonne grosse mandale à un troll ? Mais Hiro, lui, va beaucoup plus loin...), Hiroya Oku offre une vision critique assez forte des choses négatives que peuvent véhiculer ceux qui restent bien planqués derrière leur ordinateur. L'adolescent, lui redevient terriblement effrayant durant ce passage meurtrier où il réapparaît déshumanisé.

Tout en contrastes, le parcours de Hiro Shishigami et ce qu'il nous révèle de la société continue d'effrayer, de captiver et d'intriguer à la fois, le mieux étant qu'on ne sait toujours pas quoi penser précisément de ce garçon. Mais une chose est sûre : le prochain tome risque à nouveau d'être puissant, tant la dernière page est annonciatrice de nouveaux bouleversements.


Critique 1


Après avoir guéri sa mère d’un cancer, Hiro atteint la rédemption et décide d’abandonner les atrocités qu’il a perpétrées en assassinant des familles innocentes. Seulement, la police découvre se trace et afin de ne pas être arrêté, Hiro s’enfuit et se réfugie chez sa camarade de classe, amoureuse de lui, et sa grand-mère. Condamné à ne pas sortir, il assiste toutefois aux informations télévisées dont il fait la une et, à son plus grand désarroi, c’est une mère honteuse de son fils qu’il découvre sur les petits écrans, un nouveau choc émotionnel qui va avoir raison de Hiro…

Last Hero Inuyashiki continue d’être un yoyo narratif. Après des volumes qui s’intéressaient, presque au cas par cas, à Ichiro Inuyashiki puis à Hiro avant de réunir les deux pistes, ce nouveau tome se consacre au tueur en série et permet de faire avancer l’intrigue de son point de vue après les rebondissements qui ont marqué le tome précédent. La force de cet opus est alors sa grande maîtrise narrative tant Hiroya Oku nous mène sur différentes pistes sans que l’on puisse deviner la destinée qui attend Hiro. Celui-ci va-t-il continuer à tuer, ou cette leçon va lui octroyer une véritable rédemption ? Si la planche finale du volume nous permet de nous faire une large idée sur la suite du récit, les différentes étapes du tome jouent volontiers avec nos nerfs, présentant une ambiance parfois oppressante quand des massacres ont lieu, mais aussi apaisante quand on pense assister à de réels chamboulements chez le personnage antagoniste de la série.

Et si ce cheminement se montre efficace, outre le fait que le dessin et la mise en scène du mangaka y contribuent grâce à leur réalisme et à leur efficacité, c’est bien le travail sur le personnage de Hiro, star du volume sur bien des points. Afin de faire de lui une figure complexe et pas un simple psychopathe que ce cher Inuyashiki devrait arrêter, Hiroya Oku développe largement son état d’esprit sur ce tome, Hiro étant un être doué de sentiments, mais aussi victime d’un grand malaise en partie apporté par la société. La critique sociétale de l’auteur est toutefois légère ici puisque le récit s’intéresse à l’état d’esprit du personnage plus qu’aux raisons précises de son dérangement, mais cela suffit à le rendre intéressant et humain. Finalement, c’est presque le lecteur qui devient le véritable criminel du tome puisque malgré les horreurs qu’il a commises, Hiro continue de nous attendrir à certains moments, et ce même quand on commence à lui accorder notre pardon. L’auteur joue très bien sur ce terrain puisqu’outre certaines actions bienveillantes du personnage, c’est la terreur qu’il continue de répondre, le mangaka cherchant alors à nous questionner sur sa légitimité en dénonçant les dangers d’internet où chacun est en sécurité derrière un écran et donc libre de blesser autrui à distance…

Nous voilà alors avec un volume digne de la série. Toujours aussi bien menée, l'oeuvre joue admirablement avec le schéma cliché de l'oeuvre en apportant un amas de surprises scénaristiques, toutes synonymes d'enrichissement de l'antagoniste qu'est Hiro. Et si la dernière page en dit long sur la tournure de la série, qui ne pouvait évidemment pas rester sur cette voie indéfiniment, le récit se montre suffisamment efficace pour rendre impatient son lecteur à l’idée de découvrir les richesses que la suite apportera.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

16.5 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs