Ki-itchi VS Vol.9 - Actualité manga

Ki-itchi VS Vol.9 : Critiques

Ki-itchi VS

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 12 Septembre 2014

L'enlèvement des trois sommités corrompues a réussi et ne fait que sonner le début de la révolte. Pendant quelques jours, cette affaire d'enlèvements est étouffée auprès de médias qui se plient sans mal à cette demande, et le Premier Ministre Kuga doit faire face non seulement aux pressions américaines, mais aussi au ras le bol qui s'accentue un peu face à ses promesses d'élection non tenues. C'est cet instant précis que choisit Ki-itchi pour poursuivre son plan et mettre un grand coup dans la fourmilière. Il retrouve Kaï, son plus fidèle allié d'enfance, avec lequel il organise une "formation" d'enfants déjà désabusés à leur âge, avant de préparer un passage télévisé en forme de coup d'état médiatique.


Après avoir un peu trop étiré les enlèvements, Hideki Arai revient en force en abordant de front et sous de nombreux angles des problèmes sociétaux qui doivent être brisés si l'on veut changer les choses avant qu'il soit trop tard. Mais l'auteur n'en oublie pas pour autant de s'intéresser à ses personnages eux-même. Ainsi, en plus du retour aux côtés de Ki-itchi d'un Kaï fiable et fidèle maintenant que la Ki-itchi Company n'est plus, on retrouve un Ki-itchi qui confirme ses changements intérieurs. Certains disent qu'il n'a plus son aura d'avant, mais il a simplement changé en se trouvant une raison de se battre plus personnelle et, peut-être, plus égoïste, en tout cas plus humaine.


Ki-itchi est redevenu un être humain presque normal... à ceci près que lui n'a rien perdu de sa volonté de changer ce qui ne va pas, ce qui suffit largement pour le démarquer. Il continue d'agir, mais à une autre échelle. Il sait qu'il ne pourrait rien changer en profondeur tout seul, et, de ce fait, se tourne vers les solutions les plus logiques et prometteuses. L'ouverture vers la jeune génération, vers des enfants déjà rongés par la société pourrie comme Hiro et Yagi, souligne l'importance de ces gosses qui sont l'avenir et devront à leur tour faire bouger les choses sans rien lâcher. Le coup d'état médiatique, après avoir permis à Kaï de balancer à la figure des médias leurs intérêts communs avec les politiques et leurs silences coupables, offre surtout une opposition-choc entre des enfants qui ont plus conscience des choses que les adultes se contentant de se taire et de profiter du système.


Face à des adultes qui, dans un premier temps, les écoutent à peine, se moquent d'eux et ne réfléchissent pas, les enfants balancent avec clarté et avec leur manière enfantine des vérités qui font mouche, autour du fonctionnement du Japon via un schéma très évocateur qui peut s'appliquer à beaucoup d'autres pays, puis à travers une analyse limpide du problème lié à la vache folle, où chacun en prend pour son grade.


Au bout du compte, la dernière partie du volume est un choc qui sonne le début d'une véritable révolte. Ki-itchi le sait désormais, il ne peut changer le monde seul, et c'est en offrant une conscience des choses aux plus jeunes et en réveillant les ardeurs d'un peuple resté trop longtemps inerte que les choses pourront bouger. Pour ça, évidemment il faut parfois braver les lois, mettre de côté ses intérêts personnels, et sortir de son confort factice, à la manière de Ki-itchi et de Kaï qui n'ont pas eu de véritable enfance de par leurs choix, mais le jeu en vaut sans doute la chandelle. En tout cas, avec ce ton résolument révolté et ce parti pris accusant tout le monde - autant haut placés que citoyens - le message de Hideki Arai est fort et clair, et la dernière ligne droite de la série promet d'être passionnante !


Quel dommage alors, que le traitement réservé à la série par les éditions Delcourt soit aussi calamiteux ! Non pas que le papier soit de mauvaise qualité ou que la traduction soit faible (bien au contraire, elle est limpide et prenante), mais celle-ci est plombée par un nombre assez hallucinant d'erreurs d'inattention. A de nombreuses reprises, on se retrouve avec des erreurs basiques singulier/pluriel (oubli de s, s en trop, conjugaison au pluriel pour un singulier...), des mots manquants ou doublés, et de pures aberrations ("j'aimeraiw"...). Juste un peu de relecture pour éviter le plus gros de ces erreurs, ce serait pas mal.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs