Ki-itchi VS Vol.1 - Actualité manga

Ki-itchi VS Vol.1 : Critiques

Ki-itchi VS

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 25 Avril 2012

Il y a maintenant quatre ans, nous quittions Ki-itchi en pleine enfance, après neuf volumes où il commençait tout juste à faire parler de lui. Il faut bien avouer que l'on n'espérait que peu voir débarquer un jour sa suite, Ki-itchi VS, et pourtant, Akata nous l'amène enfin sur un plateau, pour notre plus grand plaisir. Alors, êtes-vous prêts à retrouver l'univers taillé à la serpe du plus charismatique des gamins ?

Ki-itchi VS démarre de la plus étrange des manières : quelque part dans le Japon, un homme erre seul avec sa vieille mère, rendue faible et dépendante à cause de sa sénilité. L'homme s'est vu inculquer des valeurs fortes par ses parents : l'importance de la famille, ne jamais abandonner les siens... ainsi sacrifie-t-il tout pour honorer les dernières paroles de son père, lui demandant de bien s'occuper de sa mère. Pourtant, dans un pays où l'entraide semble ne plus exister, où les gens ne se soucient guère plus de ce qui les entoure, l'homme risque de tomber de haut, et de chuter toujours plus... Le prologue de Ki-itchi VS oppose un homme rendu attachant de par ses valeurs humaines à une société qui les a perdues depuis des années. Une société que Hideki Arai va se faire un plaisir de décortiquer de manière critique via les différentes étapes de la chute de cet homme. Ici, chaque étape est décortiquée avec une précision méticuleuse, et à chaque fois, la société en prend un peu plus pour son grade sur différents points : égoïsme des personnes croisées, désintérêt des administratifs suivant à la lettre les règles... Le ton est donné.

Cet homme et sa mère semblent perdus, et pourtant, au dernier moment, le salut pourrait bien venir par l'intermédiaire d'une société grandissante : la Ki-itchi Company...

S'étalant sur 75 pages, le prologue de Ki-itchi est habile, très habile, et introduit doucement le sujet principal qu'est la naissance de la Ki-itchi Company. Depuis les événements de Ki-itchi, dix années sont passées. Ki-itchi est désormais un jeune adulte, et fait toujours parler de lui, divisant les foules. Ici, Hideki Arai prend le temps de reposer le nouveau contexte, en proposant quelques petites historiettes dénonçant divers aspects critiquables de la société japonaise, tout en réintégrant au fur et à mesure chacun des personnages ayant eu un rôle fort dans Ki-itchi : de Kai à Akipon en passant par le journaliste Ishizuka, chacun trouve sa place, son rôle, dans la Ki-itchi Company ou dans son entourage. A vrai dire, seul le personnage de Misato laisse pour l'instant assez circonspect, son caractère ne collant pas forcément aux horreurs qu'elle a vécues par le passé, du moins de prime abord. Attendons de voir ce que Hideki Arai en fera.

L'auteur prenant le temps de réintégrer l'un après l'autre chacun des protagonistes, le lecteur n'ayant pas suivi Ki-itchi peut sans trop de difficultés s'immerger dans Ki-itchi VS. Néanmoins, on ne peut que conseiller vivement de lire avant Ki-itchi, ne serait-ce que pour mieux cerner les différents personnages et pour mieux comprendre ce qui les a amenés à participer à la Ki-itchi Company. Pour le reste, les fans de la première heure risquent néanmoins d'être légèrement déçus face à un ton pour l'instant un peu moins rentre-dedans que dans Ki-itchi. A vrai dire, il ne s'agit là que d'une introduction présentant la Ki-itchi Company via quelques problèmes sociétaux, une introduction que le mangaka détaille de manière méticuleuse. De ce fait, son récit gagne en précision là où il perd légèrement en percussion. Le message de Ki-itchi, lui, reste bel et bien là, rappelé à la moindre occasion : vis spontanément, écoute ton coeur, ne te laisse pas avoir par la société corrompue.

Si ce premier volume n'est qu'une introduction, retrouver Ki-itchi, l'enfant terrible, est un plaisir, surtout à l'heure où les élections présidentielles de notre cher pays ne laissent transparaître qu'hypocrisie et n'inspirent que dégoût... Quand l'heure est à la recherche du profit et à la favorisation des riches, Ki-itchi Vs brise ce tabou en sautant dedans à pieds joints, véhiculant dans ce premier volume des idées pourtant logiques : pour créer une société plus harmonieuse, plus égalitaire, les riches se doivent de payer pour les personnes qui ont besoin d'argent, et se doivent de faire attention à leur prochain. Qu'on se le dise, Ki-itchi et Ki-itchi VS sont des oeuvres vraies et universelles, et nul doute que Ki-itchi VS continuera de nous le prouver par la suite.

Encore un peu mou par rapport à ce que Hideki Arai nous a offert par le passé, ce premier tome n'en reste pas moins une petite claque, annonçant une suite encore plus forte, encore plus ambitieuse.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs