Ino-Head Gargoyle Vol.1 - Actualité manga

Ino-Head Gargoyle Vol.1 : Critiques

Ino Head Gargoyle

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 01 Octobre 2015

En cette rentrée 2015, l'un des plus emblématiques auteur de Pika Edition fait son retour : Tôru Fujisawa, via une triple actualité dont la première se nomme Ino-Head Gargoyle, série qui offre enfin le premier rôle à l'un des meilleurs personnages de l'univers GTO : Saejima !

De délinquant déjanté, brutal et fort dans Young GTO, Saejima était devenu dans GTO un rôle secondaire, un flic corrompu jusqu'à la moelle qui, de temps à autre, venait en aide à Onizuka de façon rarement louable. C'est dans ce rôle de flic qu'on le retrouve ici, et il n'a pas vraiment changé. Celui qui était surnommé dans ses jeunes années le "Chien enragé de Kamakura" possède toujours sa tête de gargouille qui repousse toutes les filles, ainsi que son goût pour les prostituées moches (de toute façon, il ne peut rien se payer de mieux), son parler très fleuri, et sa tendance à vite s'emporter et à se faire avoir, notamment quand il y a dans les parages son collègue, un beau gosse fils à papa qui ne cesse de lui donner des leçons en matière de filles, puisque lui les fait toutes tomber comme de mouches !

Bref, vous voyez quel genre de gars est Saejima ? Pervers, agressif, effrayant, corrompu... Vous pensez vraiment qu'il n'est que comme ça ? Dans ce cas, vous ne le connaissez pas totalement ! Car derrière ses allures, Saejima est un coeur tendre, qui cherche désespérément le grand amour (ou, au moins, qui cherche à coucher gratuitement, ça, c'est sûr) ! Il rêve de tomber sur LA jolie fille qui ne sera pas effrayée par lui... et celle-ci semble enfin apparaître devant lui en la personne de Shizuka, une jeune femme dont la beauté n'a d'égale que le voile de mystère... Car si Shizuka se rapproche de Saejima, ce n'est eut-être pas innocent. Que cache-t-elle ?

On vous laisse découvrir ça dans un premier tome qui, dès les premières pages, donne clairement le ton : préparez-vous à une lecture qui ne fera certainement pas dans le bon goût, et encore moins dans la dentelle. Après tout, on est dans un manga de Tôru Fujisawa, et l'auteur assume pleinement les choses.
Toutefois, il faudra clairement passer outre certains points. Loin d'être connu pour sa finesse, notamment au niveau des femmes qu'il croque, le mangaka passe ici encore un cap dans la vision de la gente féminine qu'il offre, entre les pauvres filles moches reléguées au rang de prostituées-aliens par un héros qui leur montre peu de respect, les jolies nanas qui tombent hyper facilement dans les bras du beau gosse Okita comme autant de filles faciles, où Shizuka qui est si subtilement surnommée "la femme aux mille encoches". Bref.
Mais une fois cela passé, tout fan de l'auteur devrait se prendre facilement au jeu de ce divertissement régressif à souhait, où Saejima, dans sa volonté de sauver Shizuka des dangers qui la guettent, ne va cesser de tomber de mal en pis et de se mettre dans des situations aussi dangereuses qu'improbables... sans jamais laisser tomber. Cela vous rappelle un autre héros de l'auteur ? C'est tout à fait normal ! Car Saejima a clairement plus d'un point commun avec Eikichi Onizuka : une certaine idiotie, un caractère pervers et un parler vulgaire qui le rendent parfois irritant ou antipathique, un côté gaffeur et "coeur tendre" qui le rend plus humain, et une détermination qui le pousse à toujours foncer tête baissée face au danger, ce qui lui confère à plus d'une reprise un charisme insoupçonné. Et quand on voit dans quelle situation il se met dans ce premier tome, on est très curieux de lire la suite !

Alors que, dès qu'il sort de l'univers GTO, Tôru Fujisawa transforme quasiment tout ce qu'il touche en croûte souvent inachevée, il parvient encore à offrir du divertissement efficace dès qu'il revient à son univers-phare. Ici, pour passer un bon moment sur cette lecture qui ne vole clairement pas haut, mais qui est capable d'être assez jouissive dans son genre, les seules conditions sont d'adhérer à la fameuse "patte Fujisawa" adulée ou détestée, bien sûr, mais aussi d'accrocher au style un peu plus explicite que sur GTO (la série a été prépubliée dans le Young Magazine, magazine orienté seinen, donc le mangaka peut se lâcher un peu plus).
Au Japon et sur la couverture française, Ino-head Gargoyle est indiqué comme terminé en cinq volumes. Espérons que ce soit réellement le cas, et que nous n'avons pas ici une énième série inachevée.

A part ça, comme toujours sur les séries dont il attend beaucoup, l'éditeur Pika nous offre un papier assez épais et souple, agréable à prendre en main. Le travail sur les choix de police et sur le sous-titrage des onomatopées est très correct, la traduction fleurie est bien dans le ton, le synopsis en quatrième de couverture annonce bien la couleur... Bref, il n'y a pas grand-chose à reprocher.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
13 20
Note de la rédaction