Illegal rare Vol.3 - Actualité manga

Illegal rare Vol.3 : Critiques

Illegal rare

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 14 Avril 2016

La nouvelle mission de la cellule de protection des espèces rares est des plus importantes : Axl et Kawasaki doivent protéger Day Shade, leader d’un luxueux magasin, d’un chasseur redoutable, capable de dissimuler sa présence. Le combat s’annonce corsé, mais Axl n’a pas dit son dernier mot…

Nous voilà déjà rendus au troisième tome de ce shônen d’action gothique, mais aussi l’avant-dernier de la série, faute du succès de cette dernière et de la politique impitoyable du Shônen Jump. Après deux premiers opus assez mauvais, ne pesons pas nos mots, on espérait que la série propose du mieux en s’éloignant  des clichés stupides de l’univers gothiques dont nous a abreuvés Hiroshi Shiibashi.
Et, surprise, certains points sont particulièrement plaisants dans ces pages, à commencer le soutien d’une intrigue plus solide et ne consistant pas à faire se succéder des histoires anecdotiques autour des rares, permettant de renforcer la mythologie autour des Vampyr et donner un réel enjeu à la série. On assiste à une certaine montée en puissance de l’intrigue, jouant notamment sur les différents personnages qui sont déjà apparus jusqu’à présent dont le charmant Romance, ce qui augurait de bonnes choses, du moins un récit convaincant, pour ce volume.

Hélas… La série ne s’éloigne jamais trop de ses défauts, tout en renforçant d’autres points noirs qui sont surtout dus aux qualités de conteur du mangaka. Car c’est d’abord la présentation confuse de l’action qui marque en début de volume, dans l’affrontement entre Axl et Awoga, puis vers son milieu lorsqu’une bataille de plus grande ampleur se présente. Néanmoins, l’auteur disposant en dehors de ça d’un coup de crayon efficace et cohérent par rapport à son univers, le dessin hors combat reste convaincant, seul son travail sur l’action reste discutable.
Là où tout tombe à l’eau, c’est bien dans la présentation de la mythologie des Vampyr, véritable axe central de la série, qui est racontée beaucoup trop vite, présentant alors des notions confuses qui ne permettent pas de vraiment comprendre le fond de l’affaire. Peut-être est-ce parce qu’Hiroshi Shiibashi avait déjà conscience que sa série serait annulée, mais l’intrigue navigue entre une présentation abstraite des objectifs de l’ennemi et un flashback lui aussi très expédié qui ne permet pas vraiment de comprendre la situation présente. Quelques rebondissements commencent alors à se mettre en place dans ce récit presque politique dans la caste des vampires, mais ces derniers sont rapidement prévisibles et ne surprendront sans doute pas dans le quatrième et ultime volet.

Ajoutons à ça quelques points supplémentaires d’incompréhension, autre que les noms débiles des nouveaux personnages qui cherche à retranscrire l’ambiance gothique à travers des termes français sélectionnés au hasard (nous voici maintenant avec Opéra et Baiser…) quand ils ne sont pas purement interloquant (DxxLmexxA, bon courage pour le prononcer celui-là). On ne sait pas vraiment où et quand situer l’œuvre puisqu’à travers un flashback, l’auteur nous présente l’année 325 apr. J.-C., sensée se dérouler 200 ans seulement avant le moment actuel. Soit le mangaka multiplie les anachronismes en présentant un quatrième siècle aux allures de dix-neuvième, soit celui-ci cherche à dépeindre un tout autre univers et dans ce cas-là, il aurait été bon de le décortiquer davantage. Finalement, on ne sait pas trop comment l’interpréter… Cela peut passer pour du chipotage, mais étant donné la grande confusion de l’intrigue globale, ces détails ne font que déstabiliser davantage le lecteur.

Encore une fois, Illegal Rare ne parvient pas à briller. Bien au contraire, la série s’enfonce dans ses lacunes déjà présentes dans les deux premiers tomes tout en développant une intrigue confuse, pourtant pas inintéressante de base, noyée dans des clichés grotesques voués à rendre l’ambiance plus sombre et gothique, mais qui font plus rire qu’autre chose. Si le mangaka ne voulait pas se prendre au sérieux et livrer un nanar du shônen, c’est chose réussie, mais dans le cas contraire, le constat est alarmant. On n’espère finalement plus qu’une chose pour le dernier tome : que celui-ci conclue son intrigue sans artifices et propose des scènes d’action convaincantes qui nous permettraient d’achever la lecture sur une note un minimum positive…


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
7 20
Note de la rédaction