Ile de Hozuki (l') Vol.4 - Actualité manga

Ile de Hozuki (l') Vol.4 : Critiques

Hoozuki no shina

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 16 Juin 2016

Critique 1


Afin que nos héros puissent s’échapper de l’île de Hozuki, seule la navette de l’école semble être un moyen fiable et pour cause, les navires de l’embarcadère sont en miettes. Mais Melle Kai rattrape les enfants et se confronte à Shûichirô que Kokoro voit tomber d’une falaise, pour s’écraser sur un rocher quelques mètres plus bas… La situation est donc critique, mais pour sauver les rescapés, le garçon attire l’attention du professeur, mais la course-poursuite s’achève, pour tous deux, dans une cuve se remplissant progressivement d’eau…

Nous voici déjà à l’ultime volume de L’Île de Hozuki, série qui s’est avérée être un divertissement à suspense des plus efficaces jusqu’à présent, mais notre appréciation finale ne peut toutefois se faire qu’après lecture de la conclusion qui portera tout le sens de l’œuvre. Et malheureusement, on ne peut s’empêcher d’être très mitigés à la lecture de ce volet final qui, s’il propose de bonnes choses, coupe court à l’enthousiasme et aux réflexions qu’on pouvait se faire jusqu’à présent.

Pourtant, dans sa première grande partie, le tome continue d’être habile dans la tension qu’il maintient, proposant des dernières confrontations au rythme efficace ainsi qu’un dernier acte à l’intensité palpable. Ainsi, difficile d’être déçus lorsque l’on parcourt la première moitié du volume, fidèle à ce que proposait Kei Sanbe dans sa série jusqu’à présent.

C’est toutefois les derniers rebondissements qui laissent un goût amer en bouche. Pourtant, dans le fond, ils ne font que respecter l’une des grandes pistes de réflexion de la série dans l’opposition entre enfants et adultes. D’une certaine manière, l’issue de la série est assez logique, mais elle aurait eu beaucoup plus de sens si elle avait été traitée de manière différente, plus sombre par exemple, afin de faire correctement écho à la dualité entre deux générations qui marquaient le cœur du récit.
On ressent surtout les maladresses du mangaka pour achever son intrigue puisque toute la résolution arrive comme un cheveu sur la soupe, avec une forte aura de happy end, ce qui trahit alors toute l’ambiance dépeinte par l’œuvre jusqu’à présent. L’île de Hozuki est pourtant un manga porteur d’un thème fort, mais celui-ci ne trouve pas de finalité marquante si ce n’est un « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil… sauf le méchant ». Pire encore, les personnages ne semblent pas plus traumatisés par le ou les morts qui représentent le seul bilan marquant de la série. Notons au passage les belles incohérences de l’auteur, refusant de tuer trop de personnages, quand bien même ces derniers chuteraient d’une falaise d’une quinzaine de mètres de haut… Difficile de ne pas sentir l’ambiance de l’œuvre trahie jusqu’au bout.

Le comble de la maladresse de l’auteur est alors sa manière d’éclaircir son intrigue, à travers un chapitre épilogue ou les héros, devenus adultes, reviennent sur les lieux pour expliquer simplement les tenants et les aboutissants de l’histoire. Difficile de faire plus bancale comme finalité, puisqu’une pareille conclusion aurait pu avoir bien d’autres effets, par exemples thématiques puisque les héros sont devenus aussi âgés que ceux qu’ils semblaient mépriser des années auparavant.

Les seuls compléments appréciables restent finalement le chapitre bonus autour de l’enfance de Melle Kai, permettant de légèrement approfondir le personnage même si on voit surtout un prétexte pour étendre un peu l’œuvre. A titre de comparaison, l’histoire autour de Kuwadate mettait correctement en exergue la folie du personnage et apportait un véritable plus à l’œuvre.

Finalement, les meilleurs moments de ce tome résultent dans ses frissons finaux, condensés dans la première moitié du volume, dus à une belle mise en scène de Kei Sanbe. Néanmoins, toutes les bonnes idées de la série sont presque anéanties par un final expédié, parfois incohérent et aux allures de happy end qui s’opposent avec le reste de l’œuvre. L’île de Hozuki aurait pu être un excellent divertissement horrifique sur la globalité, mais cette fin ne laisse qu’une impression de récit gâché.


Critique 2


Bancale, très bancale, telle est la fin de L'île de Hôzuki, qui s'achève ici en laissant une impression plus mitigée qu'autre chose.

Ce dernier tome commence pourtant très bien, avec une confrontation psychologique intense entre Kokoro et Mademoiselle Kai, coincés ensemble dans une cuve d'eau qui se remplit peu à peu. Kokoro parvient à en sortir, mais, doutant de Mademoiselle Kai qu'il pense être la meurtrière de Shû, il décide ne pas la sauver, préférant tenter de tirer parti de la position inconfortable de la jeune femme pour la faire parler sur ce qu'elle sait des mystères de l'île. Et pour Mademoiselle Kai, le principal coupable serait Shû... Chacun des deux personnages y va donc de ses hypothèses quant aux récents drames de l'île: les morts de Riki, Usui et Shû, le fantôme... Les interprétations fusent avec une belle cohérence, semant à coup sûr le trouble chez le lecteur tant les deux protagonistes pourraient tous deux avoir raison... Voici donc un passage très intense, d'autant plus qu'il permet de voir chez Kokoro une paranoïa qui pourrait le faire plonger dans la folie...

Pendant ce temps, le détraqué Kuwadate a repris sa chasse, et se retrouve vite sur la piste de Yume, Hatsune et Futoshi... Une partie de cache-cache dans la forêt telle que nous en avons déjà eu dans les précédents tomes s'engage alors, et s'il faut donc avouer que Kei Sanbe ne se renouvelle pas beaucoup ici, le tout est rendu toujours aussi intense par le coup de crayon de l'auteur. Kokoro arrivera-t-il à temps pour sauver ses amis ?

Entre cette nouvelle course-poursuite en forêt et cette confrontation entre Kokoro et Mademoiselle Kai, ce volume se suit avec un certain plaisir. Mais malheureusement, un constat s'impose: arrivés quasiment à la fin de la lecture, nous n'avons encore aucune révélation sur les mystères de l'île. Et là où l'on s'attendait à voir le récit s'assombrir, par exemple en exploitant le passé apparemment glauque des enfants que nous avions pu entrapercevoir dans le premier volume, ce qui aurait été d'autant plus convaincant que l'on commençait ici à voir apparaître chez Kokoro une paranoïa confinant à la folie, Kei Sanbe choisit une tout autre voie, profondément convenue, et qui a un mal fou à convaincre. Nonobstant le fait que toutes les révélations arrivent dans le dernier chapitre sur quelques malheureuses pages, elles déçoivent lourdement, car là où l'on s'attendait à des révélations bien amenées compromettant plusieurs personnages, il n'en est finalement rien. Ici, en dehors d'un protagoniste, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, les morts ressuscitent, et les explications balancées sur ces quelques malheureuses pages de fin ne sont qu'un amas de gros concours de circonstances qui s'avèrent, pour la majorité, trop tirés par les cheveux pour convaincre.

Si ce dernier volume reste globalement sympathique à suivre, on reste déçu par cette fin complètement ratée. Mauvais choix de la part de l'auteur, qui a préféré nous balancer ça plutôt que de nous amener avec un peu plus de subtilité la conclusion plus malsaine et noire que l'on attendait, et qui aurait largement mieux collé avec le contenu de tout ce qui a précédé.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

11 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
10 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs