Honey Days Vol.1 - Actualité manga

Honey Days Vol.1 : Critiques

Oyomesama Honey Days

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 02 Septembre 2014

Habitué aux rendez-vous arrangés pour faciliter les démarches professionnelles de son patron, Yûji n'est jamais parvenu à trouver une femme qui lui aille, convaincu qu'il est d'être trop loser et spécial pour ça. En effet, le jeune homme avoue de lui-même être plutôt fétichiste sur les bords et adorer les fesses féminines, les palper, les sentir... Il s'est résolu à vivre seul, jusqu'au jour où une énième rencontre arrangée place sur sa route Haruna. Elle est belle, vêtue d'un kimono traditionnel du plus bel effet, et a tout pour plaire. D'avance, Yûji préfère ne pas y croire... mais il est étonné de voir que la jeune femme a exactement le même comportement résigné que lui. Tous deux finissent par bien s'entendre, parlent de tout et de rien pendant leur rendez-vous, se sentent naturels et tout simplement bien ensemble, à tel point que le jeune homme finit par avouer sa passion vicieuse à son interlocutrice. La réaction de Haruna est à l'opposé de ce qu'il imaginait : elle-même avoue à son tour avoir des passions qu'elle juge très spéciales : elle adore se masturber, tout le temps, pense constamment au sexe et voue une passion pour les postérieurs masculins, qu'elle rêve de renifler et lécher.


Tous deux se sont bien trouvés. Plusieurs mois ont passé, ils ont décidé de laisser une chance à leur relation, sont désormais en couple, et ne cessent de profiter l'un de l'autre. Ils ne lésinent sur aucune petite extravagance, sur aucune nouvelle expérience pour assouvir leur soif de plaisir, chaque nouvelle expérimentation renforçant un peu plus l'amour qu'ils se portent.


C'est une première dans la collection Hentai sans interdits de Taifu : une série en deux volumes fait son apparition et marque l'arrivée en France d'un nouvel auteur, Tana. Si sa carrière dans le manga X professionnel est relativement récente puisqu'elle a commencé en 2009, l'artiste est également connu pour son travail sur plusieurs jeux vidéo pour adultes. Conçue en 2013, Honey Days est à ce jour son oeuvre la plus récente, et nous plonge dans le quotidien érotique d'un couple pas banal, car sujet à des fantasmes pas forcément très ragoûtants pour tous... mais qu'ils assument totalement.


D'ailleurs, l'auteur donne le ton dès le début, où nos deux personnages centraux avouent clairement être des pervers, penser constamment au corps ou au sexe, et avoir des lubies bien particulières, comme sentir leurs odeurs corporelles. On peut dire que tous deux se sont bien trouvés, et cela se ressent d'un bout à l'autre de la lecture, tant on ressent bien le plaisir qu'ils ont à vivre ensemble.


La série prend donc le parti de nous faire profiter des expérimentations d'un couple qui, petit à petit, se découvre totalement, et s'adonne à diverses formes de fantasmes pour relancer et approfondir constamment leur liaison. Ici, ils s'insultent copieusement et s'humilient un peu en jouant les masochistes avec une certaine violence. Là, lui s'amuse à activer à distance le jouet qu'elle a en elle afin de faire monter la tension avant les retrouvailles. Et, bien sûr, toutes les positions y passent, chacun des deux aimant découvrir avec passion la moindre parcelle du corps de l'autre, à commencer par les parties anales que tous deux affectionnent tant.


Ensemble, Yûji et Haruna s'envoient en l'air avec toujours le même entrain, souvent plusieurs fois de suite tant ils ressentent le plaisir qu'ils ont ensemble, et parfois en allant dans quelques extrémités pour rendre la chose encore plus pimentée. La concrétisation de leurs nombreux et parfois particuliers fantasmes renforce à chaque fois leur couple, et ils aiment aussi découvrir leurs autres qualités ou particularités. Yûji ne peut qu'apprécier la tendresse et le naturel de sa compagne, ainsi que sa façon de vouloir bien entretenir la maison quand elle n'est pas occupée à se masturber ou à s'enfoncer des jouets, et découvre avec attachement son éducation qui l'a rendue telle qu'elle est. Quant à Haruna, elle fond devant la sincérité mêlée de maladresse de son chéri, et prend un malin plaisir à découvrir certaines facettes de son passé, comme le goût qu'il a développé pour les jeux vidéo pornos pour diverses raisons.


C'est donc une relation à la fois très torride, très charnelle, parfois un peu crade (aaaah, l'obsession pour l'anus, la sueur ou les odeurs...), mais en même temps bourrée de tendresse que l'auteur nous propose. Ce couple est un bonheur de vice à suivre, leur relation de plus en plus forte s'épanouissant totalement dans le sexe de façon évidemment exagérée pour le bienfait du lecteur pervers, avec de belles pointes de nawak assez humoristique (rien que la mère de Haruna, modèle de tolérance, est assez excellente dans son genre), mais néanmoins de manière beaucoup moins capillotractée que dans beaucoup d'autres titres du genre.


C'est néanmoins en s'adonnant une énième fois à leurs fantasmes que nos héros sont amenés à se retrouver avec une troisième donne à prendre en compte : Yôko, une mannequin, actrice et ancienne idol de rêve aujourd'hui présentatrice TV, qui surprend notre couple en train de s'exciter dans les bains publics et en ressent un immense plaisir, car elle est elle-même très vicieuse dans son genre. Vous sentez venir cette femme comme une trouble-fête dans la vie du couple ? Vous faites fausse route. Si l'arrivée de la donzelle et les premières expressions de son désir envers le couple brisent un peu le petit semblant de réalisme et menacent de faire retomber la série dans certains clichés du genre, on se rend finalement vite compte que la miss possède elle aussi son propre background, ses propres tourments et ses propres particularités, le tout prenant la forme d'un amour irrémédiable pour un homme d'une laideur repoussante, mais qui a su toucher son coeur. Tana développe alors un passage aussi cochon et crade que touchant entre Yôko et son manager si repoussant. Du haut de son statut de puceau et d'éjaculateur précoce, le bonhomme est loin d'être une bête de sexe (et, par là, brise l'un des plus gros clichés des hentai, celui des puceaux qui se révèlent être des grosses bêtes de sexe), mais fait ressentir à Yôko un plaisir inédit, celui de se sentir réellement aimée en tant que femme. On se trouve alors avec un autre couple imparfait et un peu crade, mais tendre et attachant.


Loin de proposer du sexe pour du sexe, Tana développe des relations qui, sans être des modèles psychologiques, sont autrement plus approfondies et justes que dans la majorité des autres titres du genre qui nous sont parvenus. L'auteur ne lésine jamais sur les réflexions assez crades, sur certaines extrémités (signalons le goût de l'auteur pour écrire des insanités sur les corps des femmes) et sur le jus qui coule à flots, mais il instaure dans tout ça une belle dose de tendresse, de complicité et de découverte qui rendent la lecture infiniment plaisante. D'autant que le mangaka prend également plaisir à offrir, par-ci par-là, quelques réflexions et idées qui valent le coup d'oeil : une métaphore maritime du plaisir que ressent Yôko pendant le sexe, des réflexions sur les raisons poussant les gens à aimer les jeux vidéo pornos ou les tentacules, ou un léger à bord du système des idols (et en quelques pages assez crades, Tana parvient à développer une meilleure vision du truc que Hiroshi Itaba sur tout Rin Backstage, qui était pourtant exclusivement consacré aux idols).


Visuellement, la couverture du tome ne trompe pas : on y découvre une Haruna sexy et généreuse dans un travail de composition coloré et détaillé. L'intérieur est du même acabit : que ce soit Haruna ou Yôko, les héroïnes sont plutôt généreusement pourvues, ce qui ne les empêche pas de dégager beaucoup de charme naturel. Les formes sont très joliment mises en avant via un dessin profond et intense, les corps expriment beaucoup de désir, et les visages très expressifs font parfaitement ressortir le plaisir assumé des personnages. Les nombreuses notes comiques sont bien servies par un design des visages plus relâché, certains vêtements (quand il y en a) sont joliment détaillés, les différents cadres (maison, bains publics, chambre...) sont bien utilisés, et, du fait des différentes expérimentations des personnages, les nombreuses scènes de sexe proposent une grande variété de situations et de positions (il y a même une scène entre femmes, c'est toujours sympa), celles-ci étant parfaitement mises en valeur via un coup de crayon précis et des angles de vue qui n'omettent rien. Et si Tana ne lésine jamais sur les substances s'éparpillant sur les corps, sur le côté un peu crade (ça fait combien de fois que je le dis, ça ?) et sur l'aspect bien rentre-dedans des dessins et des dialogues, il parvient toujours à y mêler la tendresse et l'intimité des personnages.


Avec ses personnages qui s'assument et ont un véritable fond, ses situations très variées, son équilibre entre rentre-dedans et tendresse, ses dessins léchés et ses petits élans d'inventivité, ce premier tome de Honey Days est un pur plaisir à lire, qui plus est très bavard pour un bouquin de ce genre. Bien sûr, cela reste un hentai, mais dans sa catégorie, celui-ci s'affiche clairement dans le haut du panier, et est peut-être même la meilleure surprise du catalogue hentai de Taifu à ce jour. Mais cela reste à confirmer avec le deuxième volume !


Plus épais et plus bavard que la plupart des autres hentai de Taifu, celui-ci est vendu 1€ plus cher que les autres par l'éditeur, et l'édition reste très bonne. Pas moins de 12 pages couleur sont de la partie en début de volume.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs