Hawkwood Vol.3 - Actualité manga
Hawkwood Vol.3 - Manga

Hawkwood Vol.3 : Critiques

Hawkwood

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 12 Mai 2016

Tombées dans le piège d'un Perrier qui n'hésite pas à sacrifier ses propres soldats, les troupes de Hawkwood ont été en grande partie décimées, et ce qu'il reste de la bande ne doit son salut qu'à la fuite et à l'arrivée de renforts anglais. Pourtant, le bilan est terrible pour la compagnie blanche du corbeau, qui a perdu plus de la moitié de ses hommes... rendant ainsi caduc le contrat passé avec le prince Edouard, car il n'y a plus assez d'hommes aux ordres du chef mercenaire. Ainsi, le prince anglais congédie Hawkwood, le poussant à partir reconstruire sa troupe...

Ainsi ce troisième volume s'axe-t-il surtout sur les débuts de la reconstruction par Hawkwood de ses troupes. Aidé de ce qui reste de ses compagnons d'armes, il doit dénicher des hommes motivés et aptes au combat. Une tâche forcément un peu ardue, d'autant plus quand il faut prendre sous son aile des paysans entièrement novice en matière de combat. Cela dit, d'importantes figures font aussi leur apparition pour renforcer les rangs de la compagnie blanche du corbeau, et ici on en retient surtout deux.
Tout d'abord, le dénommé Dafydd Ap Gruffydd, prince gallois désireux de reconquérir son trône usurpé par Edouard, et véritable colosse à la musculature imposante et dotée d'une étrange malformation, un bras plus long que l'autre. Très imposant, cet homme intrigue toutefois quelque peu... A-t-il réellement tout dévoilé de ses motivations ?
Ensuite, Bruno Gabin, surnommé le "renard noir".  Chevelure longue, double menton, visage un peu élancé, fine moustache...  cet homme à l'apparence plutôt soignée n'est pourtant rien d'autre qu'un autre chef mercenaire, à qui Hawkwood propose une alliance afin de s'enrichir encore plus. Et si les deux hommes semblent bien se comprendre du fait de leur statut similaire, cela traduit surtout une défiance naturelle entre deux hommes qui ont conscience de leur dangerosité l'un pour l'autre... ce qui se confirmera très vite. Car après tout, quoi de plus dangereux, pour un chef mercenaire, qu'un autre chef mercenaire ?

Parallèlement à ce qui se passe du côté de nos chers mercenaires pour l'instant sans camp précis, Tommy Ohtsuka n'oublie pas de faire avancer doucement, mais sûrement ses autres pions, que ce soit dans le camp anglais ou dans le français.
L'armée anglaise continue donc son avancée dans les terres françaises, s'attaquant bientôt à Lisieux. Pendant que l'invasion continue, l'auteur en profite surtout pour continuer de faire bouger les principaux acteurs anglais, à commencer par le prince Edouard qui affiche une certaine hargne dans la guerre... mais, du fait de son statut d'héritier, pourra-t-il continuer dans cette voie ? Son père ne semble pas d'accord, et le fait sentir à travers un nouveau personnage, Jean Chandos.
Côté français, les troupes de Perrier, mandatées par Charles le Comte d'Alençon et frère cadet du roi de France Philippe VI, continuent de semer le désordre, poussant peu à peu le monarque à enfin se bouger...
Malgré quelques transitions abruptes, Ohtsuka reste très maître de cette construction scénaristique autour de plusieurs axes menés parallèlement. Cela avance doucement, on n'est jamais perdus, et les enjeux qui se dessinent s'annoncent passionnants.

Une nouvelle fois, Tommy Ohtsuka marie efficacement les références historiques à des éléments de son invention.
Le mangaka reste fidèle aux avancées du conflit, et se permet de nouveau l'utilisation de figures historiques venant renforcer la crédibilité de son récit. Par exemple, Beauchamp, Grailly et Montagu, au service d'Edouard, puisent leurs sources dans des figures ayant bien existé et ayant fait partie du nobilissime ordre de la Jarretière, ordre fondé en 1348 par... Édouard III d'Angleterre. Toujours aux côtés du prince anglais s'affiche Chandos, célèbre capitaine anglais de la première phase de la Guerre de Cent Ans.
Quant à Dafydd Ap Gruffydd, son cas semble plus particulier : bien qu'ayant réellement existé, il a visiblement vécu quelques décennies avant les événements narrés ici.
La figure de Brun Gabin, elle, semble purement inventée, et s'avère d'emblée efficacement de par ce qu'elle apporte en contact avec Hawkwood.

"Je me moque bien de savoir qui je combats ou qui je terrasse. Je laisse ces jeux-là aux gamins en mal de frissons."

Néanmoins, entre les avancées du conflit et ce que l'auteur dépeint dans chacun des camps, ce qui reste le plus passionnant à suivre et qui constitue le coeur de l'oeuvre reste le statut de mercenaire de Hawkwood. De ce côté-là, Ohtsuka ne manque pas une occasion d'approfondir sa façon de voir les choses. Sa réponse au prince Edouard en début de tome confirme qu'il se fiche royalement de savoir pour qui il combat, et qu'il se moque de qui l'emportera entre Anglais et Français, tant qu'il en ressort enrichi. Ses discussions avec Gabin présentent bien le fait que l'argent constitue sa motivation, et montre aussi les stratégies fourbes qu'un mercenaire peut adopter pour s'enrichir, par exemple en faisant exprès de faire durer les hostilités. Quant à la fin de volume, qui annonce un quatrième tome très mouvementé, elle affirme bel et bien qu'entre différents chefs mercenaires, une alliance en toute confiance ne peut exister...

Les dessins d'Ohtsuka restent efficaces pour les raisons évoquées dans les tomes précédents. On peut évoquer en plus le talent de l'auteur pour croquer des designs forts en gueule et bien différents, ou pour alterner les enjeux des mercenaires à des scènes d'interactions renforçant l'immersion (beuverie, discussions entre soldats...).

Avec ce troisième opus, Hawkwood continue son efficace montée en puissance.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs