Halcyon Lunch Vol.2 - Actualité manga

Halcyon Lunch Vol.2 : Critiques

Halcyon Lunch

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 13 Mai 2016

Les aventures invraisemblables des bras cassés de Halcyon Lunch se poursuivent et réservent nombre de péripéties formidables. Car pendant que Gen et Metako, qui se sont un peu rapprochés (le brave quarantenaire vivant un peu aux crochets de la jeune femme, en fait), voient réapparaître un membre de la famille de notre héros lui rappelant des souvenirs aussi douloureux qu'atteints, Shinji et Triazole, eux, se retrouvent sans qu'on sache trop comment prisonniers d'une dictature étrangère. Sans oublier la rencontre en bord de mer avec l'affreux toutou des mers terrorisant les pêcheurs, ou la découverte du branquignole ayant autrefois servi de petit ami à Metako (dont on se demande toujours ce qu'elle fait là).

Au gré des diverses idées qu'il balance un peu comme il veut et témoignant constamment d'une imagination absurde qu'on ne lui connaissait pas encore, Hiroaki Samura régale de nouveau de par le décalage complet de son univers, avec lequel il fait ce qu'il veut pour délivrer de l'humour sans queue ni tête dont il semble être le seul maître. A l'instar du premier volume, il faut donc accepter de se laisser embarquer dans ce trip demandant uniquement d'être sensible à l'absurdité la plus complète, aux références dans tous les sens et aux jeux de mots prodigieusement vaseux.

D'ailleurs, il faut vraiment revenir une nouvelle fois sur ce travail de traduction française, qui sert à merveille le ton de l'oeuvre. Bien sûr, il y a le talent visuel de Samura et son humour qui sont la base de tout et sans quoi Halcyon Lunch ne serait pas aussi... euh... unique. Mais le génie du traducteur Aurélien Estager, aidé par Ayano Suzuki-Couturier, est de trouver le parfait équilibre entre le respect des références et jeux de mots compréhensibles pour nous occidentaux (ce à quoi il faut ajouter le glossaire en fin de tome, toujours aussi complet), et la "francisation" de plusieurs clins d'oeil (caser du Annie Cordy, quand même, fallait oser). Et entre toutes les références dénichées et les adaptations, on ressent pleinement un travail impliqué, appliqué et de longue haleine.
D'autant que si on compte en plus les références pas forcément signalées (celles à Jun Maeda/Junma Eda, par exemple), il y a tellement, mais tellement de choses à dénicher qu'il y a de quoi renouveler l'expérience à chaque relecture. Chapeau !

Dans tout ce foutoir, pourtant, se dessine tout de même un petit scénario prenant un peu plus de consistance, d'abord dans un début de tome qui amène des précisions sur la famille de Gen, et surtout dans un final génialement tiré par les cheveux, allant au bout de son trip, et se raccordant pourtant très bien au reste.

Dès qu'on parvient à s'immerger dedans (ce qui n'est pas forcément aisé), Halcyon Lunch, c'est donc tout à fait génial. Bien épaulé par une édition française impec', Samura se lâche, nous a pondu une belle connerie, et on en redemande.
Le mieux étant qu'il parvient à rester parfaitement cohérent dans le n'importe quoi. Il en va de même pour la nation !!!

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs