Habitant de l'infini (l') - Edition 20 ans - Actualité manga
Habitant de l'infini (l') - Edition 20 ans - Manga

Habitant de l'infini (l') - Edition 20 ans : Critiques

Mugen no Junin

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 09 Décembre 2016

Début 2013 s'achevait au Japon l'un des plus importants mangas de sabre de ces dernières décennies : L'habitant de l'infini, que son auteur Hiroaki Samura mena pendant près de 20 ans en rencontrant un grand succès en plusieurs endroits du monde.
En France, la série arriva à partir de fin 1995 chez Casterman, d'abord dans une première édition qui fut avortée en cours de route afin de laisser place à une édition plus aboutie sous le label Sakka. Près de 19 ans plus tard, les aventures de Manji l'Immortel, de sa protégée Lin et des autres s'achevèrent aussi dans nos contrées, en mars 2014, nous laissant sur une conclusion impeccable pour une saga réellement incontournable.
Et en cette année 2016, Casterman a décidé de rendre un nouvel hommage à cette fresque en en proposant une luxueuse édition anniversaire venant marquer les 20 ans de la série dans notre pays. Annoncé depuis déjà plusieurs mois puis repoussée afin de permettre la meilleure édition possible, cet unique ouvrage, regroupant les deux premiers tomes de la série ainsi que plusieurs bonus, est finalement sorti début novembre 2016, ce qui constitue finalement un excellent moyen de conclure une année qui fut placée sous le signe de Samura chez Casterman avec la sortie de Snegurochka, Halcyon Lunch et Emerald.

On ne s'attardera pas ici sur l'oeuvre en elle-même, puisqu'elle a déjà eu ses chroniques et son dossier, mais plutôt sur l'édition que Casterman a pris soin de peaufiner.

Ainsi y trouve-t-on une courte préface de Hiroaki Samura écrite en avril 2016 exclusivement pour la présente édition, une traduction entièrement revue et corrigée par Vincent Zouzoulkovsky (traducteur sur l'édition de Sakka à partir du tome 11 et jusqu'à la fin), et 9 pages en couleurs.

Après ce regroupement des deux premiers tomes de la saga, l'occasion nous est donnée de découvrir une histoire courte inédite en France de Samura. Comptant 27 pages, dont la première, en couleurs, "Le Serment" (nom original : "Ikusa Tsutae") a été publié au Japon en février 2016 dans le cadre du projet "Bullet", un projet qui, pour marquer les 35 ans du Young Magazine de Kôdansha, a proposé tout au long de l'année 2016 35 histoires courtes par 35 auteurs différents.
Au programme, une brève histoire démarrant comme un récit de sabre assez classique autour d'un bretteur de génie, mais qui va ensuite incorporer des éléments de science-fiction, pour un résultat étonnant où l'on retrouve toute la verve graphique de Samura, ainsi que son goût pour de légères petites déviances, et une narration alternant entre la sobriété et de jolies envolées. Une petite curiosité très efficace !

Le point culminant du livre est peut-être sa dernière partie : une longue interview croisée entre Hiroaki Samura et un autre mangaka de renommée mondiale, Masashi Kishimoto ! Le papa de Naruto n'a jamais caché à quel point L'Habitant de l'Infini l'a influencé, et cette riche interview de 8 pages est l'occasion d'en apprendre beaucoup plus sur cette influence : la façon dont Kishimoto était fasciné par l'oeuvre de Samura au début de sa carrière, ce qui l'a inspiré plus techniquement (à commencer par le dessin des mains), les références de certains personnages (Kakashi de Naruto est physiquement inspiré de Magatsu de L'Habitant de l'Infini, Iruka de Manji...) ... C'est aussi l'occasion d'assister à de passionnantes discussions entre ces deux Maîtres concernant la mise en scène, le découpage, les plans, mais également de voir quelques explications de planches, et le tout vaut réellement son pesant d'or pour quiconque souhaite en apprendre un peu plus sur l'art de ces deux dessinateurs. Le tout se referme sur deux belles illustrations en couleurs : Naruto dessiné par Samura, et L'habitant de l'Infini dessiné par Kishimoto (dans les deux cas, c'est canon à voir). Attention toutefois : notez que si vous lisez l'interview sans connaître la fin des deux séries concernées, il y a risque que vous vous les fassiez spoiler.

En résulte un épais ouvrage d'environ 500 pages, destiné avant tout aux fans de la série et de beaux objets, mais aussi aux curieux souhaitant essayer une fresque dont ils ne pourront peut-être bientôt plus se passer. L'ouvrage est proposé sous une très belle forme : grand format, reliure impeccable, excellente qualité d'impression sur un papier à la fois souple, léger, sans transparence ni problème d'encre qui bave. L'éditeur a fait le choix d'une couverture cartonnée sans jaquette ni effets (par exemple, pas de vernis ou de reliefs), pour un objet paraissant à la fois sobre, luxueux et imposant.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction