Golden Kamui Vol.4 - Actualité manga
Golden Kamui Vol.4 - Manga

Golden Kamui Vol.4 : Critiques

Golden Kamui

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 10 Avril 2017

Critique 3

Retar est la proie d'un redoutable chasseur, tueur d'ours, Tetsuzo Nihei, et il est bien évidemment hors de question pour Ashirpa que son loup soit tué par un chasseur! Une lutte terrible s'engage alors, mais elle aura d'autres enjeux puisque l'or des Ainous sera bien entendu également en jeu! Une nouvelle occasion pour Sugimoto de démontrer qu'il n'a pas usurpé son surnom d'immortel!

Le volume reprend au beau milieu d'une scène d'affrontement...c'est assez étonnant, mais cela nous oblige à nous replonger dans le titre très rapidement!
Le combat est intense et nous proposera quelques surprises, mais la conclusion de tout ceci ne tardera pas à arriver... Cela n'aura été au final qu'une parenthèse dans la course à l'or des Ainous, mais une parenthèse fort agréable, ayant permis de mettre en scène un personnage fort et charismatique...un de plus!

Ensuite la traque continue avec désormais trois "camps" clairement identifiés ce qui rend les enjeux encore plus intéressants en venant complexifier les choses. Dans le même temps cela vient dynamiser un peu la série qui manque justement parfois de pêche, tant celle-ci se trouve entrecoupée par des interludes pas aussi passionnants qu'on aurait pu l'espérer.
Et on les retrouvera également bien entendu dans ce quatrième opus, mais ils seront heureusement moins présents. Les escapades natures, c'est sympa, l'aspect "top chef des forets" ça va deux minutes, mais à la longue cela devient lassant et nuit justement grandement au rythme de la série. Ce coup-ci nous sommes donc en partie épargnée ce qui nous permet de profiter pleinement de ce qui nous est proposé, à savoir de l'action et quelques surprises.

Le personnage qui volera la vedette dans ce tome n'est pas un de nos deux héros de départ, mais un "camarade" rencontré en cours de route, qui, s'il se montre souvent ambigu, est particulièrement intéressant: il s'agit de Shiraishi qui sera très présent et ira jusqu'à éclipser Ashirpa et Sugimoto! Il va démontrer sa valeur et prouvera qu'il va falloir compter avec lui...et en plus de ça il se montre vraiment amusant! L'auteur tient ici un personnage de qualité qui apporte de la fraîcheur et une note d'humour plus qu'appréciable.

Mais la traque des condamnés tatoués se poursuit et l'auteur nous laisse sur une conclusion particulièrement efficace, un "teasing" faisant intervenir un tueur froid et violent qui s'annonce comme une menace à prendre vraiment au sérieux!

Un très bon volume, qui démontre que l'auteur peut continuer son récit sans trop s'enfermer dans ses explications culinaires ou animalières et se centrer sur l'essentiel, ou tout du moins le plus intéressant!


Critique 2



L’histoire reprend, à la page près, là où le précèdent tome trois s’était interrompu : Sugimoto était en train de se frotter au redoutable chasseur outrancier Tetsuzo Nihei. Ce fou furieux du dépeçage s’était décidé, bille en tête, d’étoffer son tableau de chasse du dernier loup blanc d’Hokkaido : Retar, le fidèle compagnon de route d’Ashirpa.

Un affrontement atypique, intense, surprenant, prompt et où régnera un sacré bordel : course-poursuite à l’aune d’une prise d’otage, retournements de situations couverts d’effusions de sang, animaux se mêlant aux humains entre arme à feu et armes blanches, et cetera. Rien n’est laissé au hasard ; à des kilomètres de ces pseudo échauffourées étrangement allongées lors desquelles il ne se passe pas grand-chose. Un sacré personnage que ce chevronné de la gâchette. Aussi, le dénouement de l’escarmouche ne sera point sans conséquence sur l’intrigue principale ainsi que sur les personnages : qu’adviendra-t-il du toutou Ryu ?

Nombreux sont les antagonistes et les dangers à peupler tant l’ile d’Hokkaido que le récit. Il en sera appris davantage sur l’un de ceux-là : le lieutenant Tsurumi. Un développement qui rend ledit personnage plus complexe, davantage profond : certes, et oui, il fait le mal et ses dessins sont contestables, néanmoins la cause de ses motivations se voudra presque noble. Ledit boss de la septième division sera d’ailleurs au centre de la couverture du présent tome relevé de pointes flashy ainsi que bénéficiaire d’une superbe tranche orangée. Un autre vilain garçon, à la fois singulier et charismatique, fera son apparition : Ushiyama dit « l’invincible ». Un mastodonte moustachu, tiré à quatre épingles et casqué d’un carré frontal. Durant ses entrainements, celui-ci pratique un karaté à même les arbres. La mine angoissante, rien ne semble pouvoir l’arrêter : il est alors craint pour Sugimoto et sa fine équipe qui risquent d’en faire la difficile rencontre. Par la suite, Ushiyama se fera également l’allié des membres du Shinsen Gumi.

Un ouvrage où le rire apostrophe régulièrement les coins de pages. Un vent de comédie porté par le personnage de Shiraishi, lequel se révèlera, pour ainsi dire, sous un nouveau jour en occupant la place de comique de service en toute situation. Aussi, la séquence lors de laquelle celui-ci se rend en ville afin de se faire un peu de monnaie en vendant les précieuses plumes sera assez caractéristique de ce cocktail alliant quiproquo cocasse et action explosive : tête-à-tête inopiné avec Ushiyama ; échauffourées dans les ruelles ; intervention des membres de la septième division ; un braquage de banque en toile de fond ; et autres... Bref, un capharnaüm aussi haletant qu’improbable et fort bienvenu. La planche lors de laquelle Ushiyama fait perdre l’équilibre au cheval est foutrement géniale dans sa façon de retranscrire toute la gravité de la situation, le dynamisme de l’action et le caractère inarrêtable du poursuivant.

Porté par une patte graphique qui sied allègrement à son univers, le tome se voudra également, et à nouveau, très riche en situations en tout genre : chasse au pygargue qui tourne au grand n’importe quoi ; Shiraishi menant une enquête en solo ou presque qui le mettra dans de beaux draps ; Ashirpa comme ambassadrice peu scrupuleuse de la culture Aïnou ; le mec le plus banal de la planète qui ne serait autre que le plus dangereux de tous les tueurs en série ; du côté des méchants garçons, des cercles de pouvoir qui prennent de l’épaisseur ; de la gastronomie mettant l’estomac à rude épreuve ; une amourette perdue de Sugimoto ; de vieux maitres samouraïs qui sèment le désordre ; le trépas qui attend chacun aux détours de cette île hautement sauvage... cela n’en finit pas. Jusqu’à cette incroyable chasse à la baleine où s’embarquera, un peu malgré elle, et sous la pression du perturbant autochtone du village d’Ashirpa, la bande à Sugimoto. Une mésaventure à l’eau salée qui se clôturera lors de la dernière page du tome, laquelle sera littéralement inénarrable et à mourir de rire.

Tandis que se chevauchent de multiples intrigues, l’auteur s’affranchit habilement des structures narratives habituelles pour livrer une sorte de truculent Indiana Jones à la sauce hokkaidienne d’un très bel effet. Les situations luisent parfois d’un charme bizarre quasi-arakien, et c’est sans doute aussi une des raisons pour lesquelles cette œuvre, à l’accessibilité particulière, est très appréciée dans l’archipel. A la contemplation des autres productions du marché, Golden Kamui, tant de par son effervescence que sa singularité, s’affirme comme quelque chose d’unique. Les précédents volumes étaient bons, voire parfois très bons, celui-ci, par son panache et sa cohérence, est excellent. Toutefois, vegans et autres mangeurs de bambous s’abstenir.



Critique 1


Sugimoto, Shiraishi et Ashirpa ont fini par croiser la route de l'un des tatoués, Tetsuzo Nihei, le chasseur d'ours... qui a décidé que sa prochaine cible ne sera pas un ursidé, mais Retar, le loup d'Hokkaido et compagnon d'Ashirpa. Le temps semble compté pour nos héros s'ils veulent sauver à temps Retar tout en mettant la main sur leur cible. Mais Nihei n'est pas seul : le soldat matagi Tanigaki est avec lui, et celui-ci est prêt à tout, y compris à prendre en otage la fillette...

Après d'assez long préparatifs ayant permis de mieux cerner l'ennemi Tetsuzo Nihei, on pouvait s'attendre à franchement mieux qu'à la scène d'action ouvrant le tome et bouclant très vite le cas du chasseur d'ours, par le biais de petits rebondissements qui entretiennent sans mal le rythme, mais qui sont plutôt basiques et ont même parfois un petit arrière-goût de déjà vu. Quoi qu'il en soit, ça a au moins le mérite de souligner d'autres choses intéressantes, à commencer par le rôle du majestueux Retar, a priori dernier représentant d'une espèce sur le point de s'éteindre, mais réservant une bien jolie surprise. On retiendra également le nouveau rôle que pourrait être, par la suite, celui de Tanigaki, blessé et soigné par Ashirpa et les siens alors qu'il est un ennemi.

C'est aussi Tanigaki qui, par la suite, enclenche quelques bribes de révélations concernant le lieutenant Tsurumi, son passé et ses ambitions. Que souhaite-t-il accomplir exactement en mettant la main sur l'or ? La réponse qui se dessine permet de nuancer un peu le personnage d'une façon presque étonnante. Mais Tsurumi n'est pas le seul à voir ses desseins exposés : Toshizô Hijikata et Shinpachi Nagakura, les anciens membres du Shinsengumi, continuent leurs manigances en parallèle, et là aussi l'occasion nous est donnée d'en apprendre plus sur ce qu'ils comptent accomplir... Dans les deux cas, Satoru Noda tire plutôt bien parti d'événements historiques passés qui ont forgé Tsurumi et Hijikata dans leur quête : la guerre russo-japonaise avec le siège de Port-Arthur pour l'un, et le passé shogunal ainsi que le statut d'Hokkaido pour l'autre. Mieux, le manga amorce une petite ouverture concernant la menace de la guerre en Europe, ce qui rend son récit mieux contextualisé.
Mais ils ne sont pas les seuls à se dévoiler un peu plus dans ce tome : l'occasion nous est donnée de découvrir brièvement de nouveaux approfondissements sur le passé de Sugimoto aux côtés de Toraji et d'Umeko. Malheureusement, c'est vraiment très succinct.

Pour le reste, ce quatrième volume poursuit l'histoire par le biais de différents axes, en tête desquels on trouve toujours le parcours de nos héros dans une nature hostile, mais dont il est important de tirer le meilleur. Montrer les vertus de l'eau de bouleau, écouter les animaux pour déterminer ce qui peut se trouver à proximité, ou même observer les excréments pour en apprendre plus d'eux... Ashirpa continue de se fondre dans son milieu naturel grâce à ses connaissances sur celui-ci, et sa petite obsession pour la bouffe permet de poursuivre la découverte des techniques de chasse dans ce coin sauvage. On découvrira notamment une technique pour faire sortir un chien viverrin de sa tanière, un piège à renards, et la fin du volume nous amène même jusqu'à une chasse à la baleine et à la pêche de harengs, mais dans l'immédiat le moment le plus intéressant de cet aspect "chasse" est la traque toute particulière d'un pygargue empereur, majestueux volatile à piéger avec un appât et un crochet. Contrairement au cerf du tome précédent qui avait droit à un certain hommage, on regrettera quand même ici la façon dont le pauvre oiseau finit et se fait vite bouffer. En dehors de la chasse, le récit nous invite également à tout simple cerner un peu plus certains animaux locaux, comme les jolies chouettes de l'Oural, les saumons qui ont un statut central pour les Aïnou, ou le huri, un oiseau géant légendaire... mais est-il si légendaire que ça ? Enfin, une nouvelle fois, cet aspect est le premier à entraîner la découverte de certains petits éléments de la culture Aïnou : les plats, l'amappo (piège à gibier), ou l'an (petite cabane utilisée pour la chasse à l'aigle) ne sont que quelques exemples, auxquels on peut ajouter certaines informations comme la transmission orale et non écrite des récits dans cette culture.

Un autre axe important de ce tome a pour vedette ce cher Shiraishi, qui, quand il ne sert pas d'élément comique (notamment avec le running gag où il se fait croquer le crâne), tente de prouver à ses deux compagnons qu'il n'est pas un bon à rien. Pour cela, le bonhomme entreprend de retrouver par lui-même la trace de l'un des tatoués, le redoutable judoka Ushiyama, mais en le cherchant il ne s'attend sans doute pas à tomber sur de tout autres individus... Au-delà de ses objectifs initiaux et de son statut comique, le "roi de l'évasion" commence alors à prendre un autre rôle, dont on se demande sur quoi il aboutira...

En attendant, le dernier axe important est sûrement l'apparition de différents autres tatoués, dont un homme clairement inquiétant en toute fin de volume. Alors que l'on pouvait craindre que la chasse aux tatoués ne soit trop linéaire, Satoru Noda évite de plus en plus ce possible piège.

On a donc un tome qui, mine de rien, est assez riche sur différents plans et donne un peu plus de consistances aux différents camps et à certains personnages, tout en sachant toujours distiller ses éléments culturels même si c'est parfois de façon un peu mécanique. On reste sur une lecture prenante et assez bien équilibrée.

Critique 3 : L'avis du chroniqueur
Erkael

16 20
Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Alphonse

17 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs