Golden Kamui Vol.3 - Actualité manga
Golden Kamui Vol.3 - Manga

Golden Kamui Vol.3 : Critiques

Golden Kamui

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 23 Mai 2017

Critique 4

Sugimoto s’est fait capturer par les membres de la 7ème division, aussi à la recherche des tatouages pour mettre la main sur le trésor. Si « l’Immortel » n’a pas dit son dernier mot et ne compte pas s’allier à l’ennemi, il lui sera difficile de s’évader seul… Heureusement, Ashirpa retrouve Yoshitake, le « Roi de l’évasion », et fera tout pour sortir Sugimoto de ce mauvais pas.

La fin du précédent tome laissait Sugimoto en bien mauvaise posture. De manière logique, cette suite s’intéresse dès sa première partie à l’évasion du personnage, un bon moyen pour introduire Yoshitake dans le camp des héros et proposer une scène habilement rythmée, et importante scénaristiquement tant elle démontre le danger permanent du Shinsen Gumi.

Aussi divertissante soit cette première phase, essentielle à la suite de la série, elle ne constitue pourtant pas le cœur de ce volume qui va entretenir tout un intérêt en traitant les chemins croisés de deux groupes de personnages : nos trois compères d’un côté (quatre si on prend en compte Retar, le loup qui montre ponctuellement son utilité) et Matagi de l’autre, le survivant s’étant allié à un chasseur redoutable en la personne de Tetsuzo Nihei qui va vite constituer une menace redoutable.

Toute cette partie du tome oscille entre la progression de chacun des deux groupes tout en exploitant toujours la dimension de survie en milieu hostile du titre. Alors, entre deux scènes qui rapprocheront les personnages de leurs objectifs (à chaque fois un gibier à abattre), Satoru Noda en profite pour parler des vertus de la nature, des manières de l’utiliser pour survivre tout en accentuant le côté chasse. Le schéma fonctionne alors plutôt bien, le récit se montre certes bavard, mais conserve un aspect didactique bienvenue, bien que les explications sur la culture aïnoue soient un peu mises de côté, pour le coup. On se console toutefois par l’ambiance parfois légère des moments d’échange entre les trois têtes d’affiche, l’auteur n’hésitant pas à inclure quelques gags pour accroitre notre attachement envers le trio.
On notera que le coup de maître narratif vient du climax du tome qui apporte des enjeux beaucoup plus grands qu’il n’y paraissait. Aussi, cet arc aura un intérêt crucial pour la suite de la série, aussi notre attention est facilement captée et le cliffhanger qui achève ce tome y contribue énormément.

Pourtant, c’est un nouveau personnage qui règne sur la couverture : Hijikata. Bien que l’individu ait droit à son moment de gloire à travers une séquence montrant toutes les prouesses du vieillard, celui-ci n’est clairement pas un enjeu de ce tome et ne prendra de l’importance que dans les chapitres à venir, à n’en point douter.

Alors, Golden Kamui se dote d’un très bon troisième tome. Moins instructif que le tome second sur les aïnous, il parvient toutefois à jongler comme il se doit avec des moments rythmés qui font progresser l’intrigue, et des séquences de survie où le mangaka a le loisir de faire parler son expérience au contact de la nature. Le tout séduit toujours autant, et on a hâte de retrouver Ashirpa, Sugimoto et Yoshitake dans leurs prochains périples.


Critique 3

Sugimoto a tenté de la jouer cavalier seul en laissant Ashirpa derrière lui, et grand mal lui en a pris : le voici entre les mains des soldats de la 7ème division emmenée par le lieutenant Tsurumi, qui le retiennent prisonnier dans leur base en ville. La situation s'annonce d'autant plus périlleuse pour lui qu'il s'est mis à dos deux soldats, des frères jumeaux qui risquent fort de chercher à se venger...
Mais Ashirpa n'est certainement pas décidée à laisser tomber son compagnon. Parvenue à retrouver la trace du "roi de l'évasion" Yoshitake Shiraishi grâce au flair de Retar, elle parvient à le persuader de l'aider à libérer Sugimoto...

L'épineux problème de l'emprisonnement de Sugimoto ne dure en réalité pas très longtemps dans ce volume, et sa libération repose sur quelques rebondissements un peu faciles. Par exemple, les membres de la 7ème division ne sont quand même pas bien malins en ne vérifiant pas du tout la blessure de leur prisonnier... Mais il reste que ce petit passage offre un certain rythme, notamment parce que le plan de sauvetage initial ne se passe pas tut à fait comme prévu. Le principal intérêt vient, cela dit, d'autres points. Tout d'abord, la mise en place de Shiraishi en tant que nouvel allié et compagnon d'aventure de nos deux héros, ce qui était plutôt prévisible mais est bienvenu. Ensuite, une insistance un peu meilleure sur le personnage de Tsurumi, qui campe un ennemi plutôt efficace dans son genre, bien qu'il reste un brin exagéré dans son physique et son comportement. Enfin, la poursuite de la consolidation du lien entre Sugimoto et Ashirpa : l'ancien soldat Sugimoto continue de prendre conscience qu'il n'est parfois rien sans l'aide de cette jeune aïnou forte en caractère et habile, et il se doit donc de la considérer comme une partenaire en qui il doit avoir pleinement confiance sans chercher à la préserver sous prétexte qu'elle est une enfant. Le tout tandis qu'Ashirpa, elle, semble avoir cerné pourquoi Sugimoto survit à tant d'épreuves au point d'avoir été surnommé l"Immortel" : il s'approche sans hésitation du danger, pour mieux voir comment lui échapper. Une relation d'égal à égal s'installe toujours plus, c'est intéressant à voir.

Dans la suite du tome, la recherche des tatouages peut alors reprendre en forêt pour nos héros. Mais dans la nature sauvage et hostile d'Hokkaidô, il est toujours utile de savoir subsister en attendant de dénicher sa cible... Satoru Noda nous replonge dans la survie au coeur de la nature enneigée de l'île, et pour Sugimoto et Ashirpa cela passe essentiellement par la longue traque d'un cerf, blessé mais pas abattu car l'"immortel" a raté son tir, et qui va donner du fil à retordre à nos deux héros... Après notamment les ours, Noda s'intéresse donc ici à une autre proie animale, et le résultat est à la fois prenant et saisissant pour certaines choses. La traque du gibier s'étale sur plusieurs heures pour le duo, à travers Ashirpa l'auteur s'applique à montrer comment ne pas perdre sa trace en pleine nature, et au bout du compte on y retient également le respect que l'animal inspire à Sugimoto : pourtant touché et proche de la mort , il a tout donné pour continuer de vivre, et nos héros auront alors plus que jamais à coeur d'honorer cette proie digne.
En filigranes de tout cela, de nombreux éléments culturels sont à nouveau là, et après un tome 2 qui était un peu trop mécanique et poussif sur ce point, ici on a un volume plus équilibré, distillant les choses avec plus de parcimonie. On a ainsi mieux le temps d'apprécier certains petits détails sur les aïnous : les "pise" et "kuyoi" (sorte de gourdes faites en estomac d'ours ou en vessie de cerf, permettant de conserver des graisses animales et de l'eau), les propriétés du poison des flèches... Mais ce sont aussi nombre de nouvelles choses sur les richesses de la nature qui sont évoquées : les vertus de la viande de cheval ou des aiguilles de sapin, l'eau d'érable, comment trouver de l'eau en milieu sauvage... En même temps que Sugimoto, on entrevoir grâce à Ashirpa différentes façon d'utiliser les éléments de la nature aux alentours pour fabriquer des objets et abris de fortune utiles, et ainsi tirer le meilleure de cette contrée sauvage.

Ce côté culturel est-il rébarbatif ? Hé bien non, car en plus de la parcimonie évoquée, Noda a fait ici le choix d'une construction parallèle venant régulièrement briser la routine. En effet, par intermittences, le mangaka nous invite à suivre une autre traque, celle que suivent Tanigaki et un homme dont il a croisé la route : Tetsuzo Nihei, un home qui, on le devine facilement avant même la dernière partie du tome regroupant les deux traques, aura son importance. tandis qu'on a l'occasion de cerner un peu plus Tanigaki, à la fois soldat et matagi, c'est bien Nihei qui intrigue le plus. On découvre un homme qui s'est taillé une réputation solide en tant que chasseurs d'ours, et qui peut apparaître assez antipathique. Le bonhomme prend plaisir à éradiquer les ours, connaît tout de leurs moeurs, ne semble pas forcément montrer un immense respect pour les proies qu'il abat (il se contente de les bouffer en sortant des vulgarités), apparaît un peu prétentieux, n'est pas avare en réflexions un peu macho ou graveleuses... Dans tout ça, il y a malheureusement à nouveau quelques légères fautes de goût de l'auteur, entre le look ridicule du personnage (cette coupe de cheveux improbable...) et ses remarques graveleuses trop présentes (comme quand il dit régulièrement qu'il a la gaule... ben tant mieux pour lui, hein...). L'homme finit pourtant par attirer l'intérêt, de par sa façon de vivre : il suit loi de la vie en montagne, ne lâche jamais ses proies avant de les avoir eues, et veut se confronter à la nature jusqu'au bout jusqu'à y mourir et retourner à la terre... Qui plus est, il possède certains traits de personnalité s'apparentant à Sugimoto, à commencer par cette façon d'aller directement face au danger pour mieux l'éliminer.
Autour de cet homme, Noda crée un petit suspense prenant, car tandis que nos héros chassent le cerf, sa proie à lui n'est autre qu'un certain loup blanc majestueux...

Et à part ça ? Hé bien, il y a aussi de quoi apprécier les quelques renvois historiques que fait l'auteur, avec une petite explication sur l'année 1879 qui a marqué le début de l'extinction des loups d'Hokkaidô à cause de la rudesse de son hiver, certains personnages historiques renvoyant au passé proche du pays (le Shinsengumi, l'indépendance d'Ezo/Hokkaidô). Les quelques notes d'humour, sont elles aussi, bienvenues, surtout celles jouant sur les légers chocs de culture et sur certaines expressions faciales d'Ashirpa. Enfin, les décors restent suffisamment soignés et immersifs quand il le faut, que ce soit les bâtiments de la ville d'époque, ou les contrées enneigées de la nature. Par ailleurs, notons bien que Noda reste à nouveau très porté sur le dépeçage de bébête, en montrant directement les choses avec un certain réalisme, afin de nous plonger au plus près du truc. Dans une série comme celle-ci cela se justifie parfaitement, mais certaines âmes sensibles pourraient être quelque peu dégoûtées par ces organes à l'air.

Bien qu'il subsiste quelques petites fautes de goût, on a un troisième volume riche et qui trouve un meilleur équilibre entre une histoire qui avance à son rythme, un peu d'action et de vie en milieu hostile, et d'assez nombreux mais bien disséminés éléments culturels.


Critique 2


Sugimoto a été capturé par la 7e division! Commence alors une séance de torture menée par le lieutenant Tsurumi, un soldat aussi détraqué qu'inquiétant!
Ashirpa de son côté, pour tenter de le délivrer, va quémander l'aide de Yoshitake Shiraishi, le roi de l'évasion...
La quête pour retrouver l'or perdu des Ainous se poursuit, avec de nouveaux intervenants qui entrent en jeu!

Suite à deux tomes absolument passionnants, on s'attendait en toute logique que ce troisième opus soit dans la même veine, et s'il l'est sur bien des points, le titre commence déjà à montrer certaines limites...encore légères, mais bien présentes malgré tout!

On commence avec des scènes d'actions du plus bel effet, entre la torture de Sugimoto, sa tentative d'évasion, l'aide apportée par Ashirpa et enfin la véritable évasion qui ne se fera pas sans couler le sang de ses tortionnaires, on se retrouve en plein film! L'auteur met tout cela en scène de façon très cinématographique, grâce à un découpage astucieux et surtout très lisible! Du grand art! Une entrée en matière des plus efficaces...et à ce stade nous n'en sommes qu'à quelques pages du début du volume...ça part donc plus que bien!

Ensuite on retrouve le vice commandant du ShisenGumi qui trône sur la couverture dans une nouvelle effusion de sang, il démontre une nouvelle fois si besoin était à quel point il est redoutable et pourquoi il est considéré comme un démon, une agréable parenthèse, mettant encore l'action et la sauvagerie au centre du récit...on redoute alors autant qu'il nous tarde d'assister à la confrontation avec nos héros.
Mais tous ces personnages ne sont pas les seuls à susciter notre intérêt, on découvre un chasseur aussi rustre qu'efficace qui semble bien décidé à traquer le dernier loup de la région, à savoir Retar, le compagnon de Ashirpa... un nouvel élément que nos héros vont devoir prendre en compte, eux qui se retrouvent avec de plus en plus d'ennemis à leurs trousses.
Tout ceci contribue à insuffler une dynamique au récit qui se veut intense et prenant...

Dynamique régulièrement cassée par des leçons de cuisine façon Top Chef des forets!
Depuis le début on apprécie les digressions sur la culture ainous, sur les méthodes de chasse (qu'on affectionne ou pas la chasse), sur la faune, la flore...des parenthèses nous permettant de nous immerger encore un peu plus dans le récit... Et même les petites pauses repas avec des explications sur les méthodes de cuisine et les bienfaits de certains mets sont intéressantes...mais dans ce tome on le sentiment qu'il y en a trop, et outre le fait que cela vienne casser le rythme du récit, cela vient également atténuer la gravité de la situation qu'endure nos héros et joue sur l'ambiance globale du volume. Et puis il faut aussi le dire, il y en a trop tout simplement et plus on se prend au jeu de la trame et du récit et plus ces parenthèses culinaires viennent agacer le lecteur.

Encore un excellent tome, mais le plaisir qu'on prend à le lire est malheureusement nuancé par des digressions trop répétitives qui viennent rompre le rythme et ne se justifient plus...à long terme cela pourrait sérieusement nuire au titre.


Critique 1

Sugimoto l’Immortel a été fait prisonnier : le voilà enfermé dans le repaire de la septième division tandis que les étranges jumeaux en ont après lui. Ashirpa, son loup Retar et Shiraisi tenteront de lui venir en aide au point de créer un petit capharnaüm… des échauffourées qui se poursuivront jusque dans une course à cheval dans les rues de la ville.

Durant cette introduction pleine d’action et de suspense, ainsi que frappée de quelques rebondissements, l’auteur s’amuse de singularités fortes bien venues comme l’utilisation de la graisse d’ours pour se faufiler entre les barreaux ou encore un leurre plein de tripes. Aussi, il était toujours autant sympathique de voir la jeune Ashirpa assurer un max dans une situation à la fois dangereuse et cruciale. La double planche lors de laquelle Arshirpa, chevauchant son loup, décoche une flèche en direction du poursuivant fait mouche. Puis, après l’effort de la libération, viendra le temps du réconfort et de la dégustation.

Il aura été remarqué que l’auteur habille son récit, par interstices réguliers, de séquences gastronomiques pas franchement veganesques dans le genre : le chitatap avec la trachée de cerf après la cervelle d’écureuil crue avec un zeste de sel… à vomir... Ashirpa avait toujours refusé de goûter à cette spécialité nipponne qu’est le miso, songeant qu’il ne s’agissait là que d’une vulgaire purée d’excréments, mais il se pourrait bien que les choses changent… Ces poses culinaires sont plutôt une bonne idée en soi, en ce que, notamment, elles permettent de faire le point sur la situation ; néanmoins, il pourrait être également ressenti que cela coupe parfois le rythme du récit par un relatif manque de contextualisation d’autant que, à certains endroits, la quantité de texte manque de juste répartition et proportion dans les cases.

Plus que les recettes d’un autre temps, la chasse sera un brin au cœur de cet ouvrage, sans jamais quitter le fil conducteur de la quête des peaux tatouées. Une chasse au cerf qui occupera le large centre du présent tome : un des moments les plus intéressants sans doute avec toutes ces anecdotes, agrémentées çà et là, et le trio Sugimoto-Ashirpa-Retar qui fonctionne toujours aussi bien. Mais, qui dit chasse dite chasseur ; et, justement, en parlant de chasseur, il y en a un assez hors-norme qui sera présenté ici : un allumé, dont la vie… c’est la chasse et la chasse… sa vie… : il veut mourir en chassant et retourner à la terre... Ce personnage, dont le terrifiant n’aura d’égal que son potentiel comique sera sans doute le rehausseur de goût du présent volume : un sacré numéro ce gaillard.

Il se sera passé beaucoup de choses durant ce troisième volume de « Golden Kamui ». L’auteur ne manque pas de faire avancer son intrigue tout en renforçant les liens de ses personnages ; un nouveau « mauvais garçon » entre véritablement en scène sous l’étoile du shinsengumi. Sans doute que cela mangeaille beaucoup ; peut-être que les évènements ne sont point toujours suffisamment contextualisés ; encore l’humour et l’action prendront-ils un peu trop le pas sur le ressenti des personnages et leurs philosophies de vie (autre que culinaire) ;… Quand bien même, il sera passé un agréable moment.

Œuvre davantage distrayante qu’à la portée transcendante ; à la croisée des chemins seinen-shonen : « Golden Kamui » demeure assez unique sur le marché actuel de la planète-manga. Alternant les trois chasses – chasse à l’homme, chasse au trésor et chasse à l’animal – et articulant recettes de cuisine d’un autre temps, attitudes légères, armées à la dérive et samouraïs sur le déclin : le cocktail se déguste frais et  un brin pimenté.



Critique 4 : L'avis du chroniqueur
Takato

15.5 20
Critique 3 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

15.5 20
Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Erkael

15 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Alphonse
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs