GTO - Great Teacher Onizuka - Edition 20 ans Vol.1 - Actualité manga
GTO - Great Teacher Onizuka - Edition 20 ans Vol.1 - Manga

GTO - Great Teacher Onizuka - Edition 20 ans Vol.1 : Critiques

Great Teacher Onizuka GTO

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 12 Septembre 2017

Le personnage d'Eikichi Onizuka est emblématique en France. Au début des années 2000, alors que les marchés du manga et de l'animation connaissaient un essor certain, un professeur particulièrement excentrique s'est attiré la sympathie de milliers de spectateurs grâce à la diffusion de l'anime GTO sur Canal+, en clair, via un programme nommé la Kaz. Si Pika éditait déjà le manga GTO à l'époque, cette diffusion a réellement popularisé Onizuka, si bien que l'éditeur a enchainé avec la parution de Young GTO, première œuvre mettant en scène le futur prof de 22 ans, célibataire et libre comme l'air.


Pika avait donc à cœur de célébrer les 20 ans de GTO. Car si Young GTO a vingt-six en cette année 2017, sa suite a officiellement soufflé sa vingtième bougie cette année. Alors, l'éditeur a mis au point un vaste programme pour cette rentrée scolaire, afin que collégiens, lycéens et étudiants démarrent la nouvelle année sous les meilleurs hospices tout en découvrant ou redécouvrant un personnage qui vit toujours à travers les nouvelles publications de Tôru Fujisawa. Une réédition en tomes simples de GTO, une nouvelle édition de Young GTO en volumes doubles, et une publication distincte de Bad Company, premier segment de l'histoire d'Onizuka, en un épais tome à part. De quoi remettre aux goûts du jour le professeur atypique, sans compter que cette nouvelle édition de GTO est plus qu'attractive : les deux premiers opus étant proposés en simultanée, et au prix-choc de 3€ chacun.


Après avoir fait les quatre-cents coups avec son compère Ryuji, Eikichi Onizuka est désormais un jeune adulte de 22 ans. Pourtant, si Ryuji a repris une entreprise, Onizuka reste dans la galère, et surtout célibataire. Lui qui souhaite être un « Great Man », le voilà roulé dans la farine par une lycéenne qui n'a d'yeux que... pour son professeur, un vieillard chauve et rabougri. Aucun doute pour Eikichi, il doit devenir prof, seul moyen pour draguer des dizaines de lycéennes en uniformes ! C'est alors qu'il démarre un stade en tant que professeur, une première expérience durant laquelle Eikichi tombe sur une classe plus que difficile...


Ce premier tome a pour charge de poursuivre le parcours d'Onizuka, tout en tranchant avec Young GTO, série où le futur prof jouait les racailles durant ses années étudiantes. Il n'était pas simple de passer d'une série à l'autre, une chose que Tôru Fujisawa a compris, l'auteur proposant une amorce tout en douceur. Dans la première partie de ce tome, difficile de savoir où le mangaka veut nous amener quand on connait son personnage fétiche : Onizuka veut draguer et tombe sur une lycéenne, tout un chapitre où il ne sera question d'enseignement qu'à la toute fin. Tout en restant fidèle à son personnage, Fujisawa nous amène alors dans une autre ère, celle du Great Teacher, qui ne quittera plus jamais la saga, désormais.


Ce premier tome est alors représentatif du style de l'auteur et plante les graines d'un ton qui évoluera au fil de la série. Onizuka veut être prof, mais il est surtout là pour séduire les lycéennes. Un véritable paradis, selon lui, qui montera vite les parts sombres du métier, une réalité à laquelle Onizuka ne s'attendait pas. D'un côté, les gags autour de la libidé du jeune prof font mouche : ce dernier est beauf sur les bords et semble prêt à tout pour finir au lit avec une fille plus jeune que lui de quelques années. Mais là où cet humour aurait pu rapidement trouver ses limites et devenir balourd, Tôru Fujisawa intègre rapidement une autre dimension à son titre, une dimension fortement sociale. Ceux qui se sont fait des a priori à la lecture des premiers chapitres seront peut-être même surpris, Fujisawa nous parlant aussi d'une jeunesse en conflit avec les adultes. Le thème ne quittera jamais la série et, dans le cas présent, prend une certaine importance en agissant directement sur le professeur. Car si draguer est un bien beau passe-temps, se rendre compte des tourments de ses élèves et rester à leur écoute devra être une de ses préoccupations. Mais puisqu'on reste dans l'univers Onizuka, l'excentricité du prof n'est jamais bien loin : ses tronches improbables font rire à chaque fois et si le prof est capable d'agir comme un pitre, il peut aussi jouer les jeunes adultes sérieux et punir les petites frappes à sa propre manière, ne tenant pas compte des codes établis par la société.


Ce premier tome démontre alors une certaine montée en puissance, et l'inauguration d'un style efficace, tantôt hilarant tantôt plus touchant, un premier opus où l'humour potache n'est jamais très loin du portrait de société et de la leçon de vie. Loin d'un simple manga de bastons et de racailles, GTO présente directement une certaine maturité, sans pour autant renier totalement l'humour coquin d'un Young GTO. A cette époque, Fujisawa avait grandi, et Eikichi Onizuka aussi. Le ton est donc planté, il n'en fallait pas plus pour séduire et convaincre de suivre le Great Teacher les yeux fermés !


Visuellement, on notera que si le style d'époque de Fujisawa paraît un poil daté, il conserve un charme indéniable. Les tronches d'Onizuka, improbables, sont telles que seul l'auteur serait capable de les dessiner, tandis que le travail sur les personnages est représentatif d'un style typiquement années 90 qui a tendance à se perdre, notamment grâce aux racailles très stéréotypées, mais si funs à voir, et ces demoiselles, lycéennes certes, qui apparaissent comme de jeunes femmes toutes plus séduisantes les une que les autres.


Le seul bémol viendra alors de l'édition. Si on salue la volonté de Pika de remettre à disposition une formule simple de GTO, les tombes doubles n'étant pas forcément du goût de tous, les nouvelles jaquettes frôlent l'amateurisme tant elles s'apparentent à de simples mises en couleur d'illustrations par un amateur. Dommage quand on connait les si beaux artworks dessinés par Fujisawa.


Notons aussi un texte qui a été partiellement retouché, ce qui se remarque par des sommes laissées en francs tandis que d'autres sont converties en euros, petit manque d'attention de l'éditeur donc...


Néanmoins, saluons cette remise aux goûts du jour de la série, et surtout la possibilité de mettre la main sur les deux premiers tomes en simultanée. Ce premier tome servant d'amorce à la suite, il est indéniable que tout lecteur voudra avoir la suite à portée de main, histoire de se plonger encore plus dans l'univers de l'auteur. A ce prix, on ne dit pas non !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs