Fire Punch Vol.1 - Actualité manga
Fire Punch Vol.1 - Manga

Fire Punch Vol.1 : Critiques

Fire Punch

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 04 Octobre 2017

Critique 2


Après Fire Force et One Punch Man, voilà que nous arrive Fire Punch, une série au titre évocateur qui n'a pourtant rien à voir avec la fusion des deux précitées! 


Fire Punch est un titre violent et dure issu de l'imagination d'un jeune auteur qui fait ses premières armes ici et qui très rapidement va démontrer un savoir-faire assez étonnant! 


Avec seulement cinq tomes au Japon, difficile de dire si la série sera longue ou pas, mais Kaze ayant senti le potentiel de ce titre nous le propose en Français dans une belle édition... 


Dans un futur éloigné, l'humanité a connu une évolution bien différente de celle qu'on pouvait imaginer! Certains humains, peu nombreux, ont développé des pouvoirs, ils sont les élus. Et l'une d'entre eux, se faisant appeler la "Sorcière de Glaces" a provoqué une nouvelle ère glaciaire entraînant la mort de millions d'humains. Les quelques survivants s'organisent comme ils peuvent dans ce monde post apocalyptique, où la sauvagerie et la loi du plus fort règne en maître! 


Luna et Agni sont deux orphelins vivant paisiblement dans un petit village isolé! Tous deux possèdent un pouvoir de régénération, mais celui d'Agni s'avère extrêmement efficace. Pour nourrir leur village, régulièrement Agni se coupe les bras (qui se régénèrent quasi immédiatement) afin de donner "sa viande" aux villageois, et bien que certains se refusent à se nourrir de viande humaine, cela permet de survivre dans ces conditions extrêmes! 


Un jour une troupe armée de Behemdolg, une grande cité, apparaît et souhaite s'emparer de toutes les provisions du village...ils tombent alors sur un grand nombre de bras dans le garde-manger. Prenant alors les villageois pour des sauvages cannibales, Doma, le leader de la troupe, faisant lui aussi partie des élus, utilise son pouvoir pour exterminer tout le village: des flammes qui ne s’éteignent qu'une fois qu'elles ont tout consumé! 


Une éternité de douleur va alors commencer pour Agni qui se régénère sans cesse, empêchant son corps de se consumer totalement, mais avec des flammes qui ne s'éteignent jamais!   


Dans une douleur indestructible, il verra son village et ses habitants brûler ainsi que sa petite sœur dont le pouvoir de régénération se montre moins efficace, mais lui occasionnant une très longue agonie! 


Pendant huit ans Agni va apprendre à maîtriser cette incroyable douleur et enfin il parviendra à se déplacer...désormais il n'est plus qu'un corps incandescent, ayant perdu l'esprit qui réclame vengeance! 


Et là nous n'en sommes même pas au quart du premier tome! L'auteur nous propose donc une entrée en matière rapide, mais terriblement efficace, mettant un véritable coup de poing (enflammé) aux lecteurs! 


Ce qui frappe dès le départ c'est la sauvagerie et la violence qui se dégagent de ce titre! L'auteur n'a rien inventé à ce niveau, mais il parvient à créer un univers malsain et dérangeant qui a quelque chose de fascinant! Si les univers post apocalyptique sont assez courant dans bien des médias, on a déjà plus rarement connu un monde détruit par le froid et la glace! Pas de route détruite, d'épaves sur le bord des routes, de végétation reprenant ses droits en pleine ville...tout est recouvert par la neige!


Ici l'univers dépeint par Fujimoto s'apparente donc à un mix entre Walking Dead  et La reine des neiges! Parce qu'on le veuille ou non, on est obligé de penser à Elsa lorsque les personnages mentionnent la sorcière des glaces qui a gelé la Terre entière, cela donne un côté assez loufoque, sans doute non voulu à ce titre qui se présente pourtant comme étant très sérieux! 


Pour ce qui est des points communs avec Walking Dead, ils sont assez nombreux, sans parler de la violence et de la sauvagerie du monde dans lequel gravitent les personnages, voir des groupes s'organiser en société et imposant leur supériorité aux plus faibles et démunis...certes ce n'est pas Walking Dead qui a inventé cela, mais c'est en ce moment l'exemple le plus récent et le plus frappant! 


Mais le véritable choc c'est l'idée géniale de confronter deux pouvoirs qui s'opposent et qui font de la survie de Agni un véritable calvaire: un pouvoir de régénération extrême face à un pouvoir de destruction qui ne s’arrête jamais! L'idée de départ était déjà très bonne, mais imposer à son personnage huit années de souffrances et d'immobilité au cours desquelles son esprit vacille, le rendant instable, borderline le fait passer à un autre niveau et nous promet un titre mature et malsain. 


Bien entendu d'autres personnages feront leur apparition, à l'image de Sun, un jeune garçon aussi naïf (stupide) qu'amusant! Mais s'il apporte réellement de la fraîcheur et de l'humour à ce titre qui se veut grave, on se pose la question de sa légitimité dans ce titre. Était-il vraiment utile de donner un side-kick à Agni? Peut être que le rôle de Sun sera de maintenir Agni à un certain niveau d'humanité, cela sera peut être développé plus tard, mais actuellement on se demande s'il était vraiment nécessaire!  


Ensuite on se demande également si l'auteur n'en fait pas un peu trop dans le but de choquer et d'imposer une vision malsaine de son univers! On a le sentiment que tous les personnages que va croiser Agni sont des pervers...C'est peut-être un peu excessif!  


Reste la question du point de vue qui demeure intéressante: si à priori, la vengeance d'Agni apparaît toute légitime, ne peut-on pas comprendre que les villageois de départ aient pu être perçus comme des sauvages cannibales? Comment deviner que les membres servant de nourriture venaient d'un élu et non pas de victimes tuées par les villageois? 


Ainsi ce premier opus soulève déjà de nombreuses questions; il nous entraîne dans un monde sombre et violent, aux multiples possibilités et laisse deviner un potentiel très fort! 


Le dernier chapitre nous entraîne encore dans une autre direction, très étonnante, bien loin d'Agni ou de Behemdolg...une ouverture étrange et inattendue vers le loufoque, mais également le malsain! 


Le trait de l'auteur se montre très efficace, avec des crayonnés nerveux! Pourtant, et même si c'est l’idée de départ qui veut ça, les pages sont souvent vides, les personnages se déplaçant au milieu de rien si ce n'est d'immenses étendues blanches. Mais quelque part cela renforce l'aspect angoissant de la chose! 


On peut cependant noter une faiblesse au niveau des visages, nombreux sont les personnages à se ressembler ce qui peut parfois prêter à confusion! 


Kaze semble bien décidé à mettre ce titre en avant et nous propose une belle édition sans faille ni coquille! On espère tenir là un nouveau titre emblématique de l'éditeur, en tout cas cela part vraiment bien! 


Critique 1


Au printemps 2017, Kazé accueillait en son catalogue une série bien ambitieuse : Fire Punch. Récit sombre et glacial de Tatsuki Fujimoto, celui-ci est prépublié dans la revue japonaise Shônen Jump +, et compte actuellement cinq tomes au pays du Soleil Levant. Son auteur signe ici sa première série, car si Tatsuki Fujimoto a déjà écrit et dessiné différentes histoires, il ne s’agissait que de one-shot et de récits courts.


Fire Punch nous mène dans un énième futur possible, un monde où certains individus ont développé de puissants pouvoirs. Ces gens, on les nomme les « élus », et l’un d’entre eux, une femme surnommée la « sorcière de glace, a imposé sa glace sur le monde entier, faisant connaître à la planète une nouvelle ère glaciaire qui a remis aux goûts du jour la notion de survie.


C’est dans ce contexte que l’humanité se fait de plus en plus restreinte, et que le jeune Agni tente de survivre, avec sa sœur Luna, dans un petit village de survivants. Mais Agni et sa sœur sont des élus. Et, les denrées alimentaires étant rares, Agni se coupe régulièrement le bras, membre capable de repousser en un temps record grâce à son pouvoir de guérison, afin de le donner en nourriture aux membres du village, une pratique déroutante, mais essentielle à la survie de chacun. Seulement, cette pratique ne plaît pas à Doma, leader d’une section appartenant à l’armée qui lutte contre la sorcière de glace. Aussi, ce dernier noie le village d’Agni sous son puissant brasier, condamner l’ensemble à une mort douloureuse. Mais son pouvoir de guérison étant puissant, le jeune homme ne parvient pas à mourir et voit sa sœur périr sous ses yeux. Nourri par la douleur et la rancœur, Agni, des années plus tard et toujours semblable à un brasier, part se venger de celui qui lui a pris ce qu’il avait de plus cher.


Fire Punch était l’une des séries de 2017 très attendues, une œuvre sur laquelle Kazé semble avoir misé étant donné l’insistance de l’éditeur à son sujet. Présentée comme un seinen à l’univers fort, la série avait de quoi intriguer, ne serait-ce par son idée du héros, avide de vengeance, et condamné à flamber en permanence dans ce monde frappé par le froid et la glace. Et effectivement, le premier opus de la série de Tatsuki Fijimoto ne tarde pas à convaincre.


En premier lieu, c’est l’introduction efficace dans l’univers de la série qui prend aux tripes. Le monde que l’auteur nous présente est facile à comprendre et captive par sa dimension post-apocalyptique associée à des reliefs de glace et de neige en toutes circonstances. On croit donc facilement la crédibilité d’un tel monde où il est difficile de survivre, un contexte dur que l’auteur met efficacement en scène dans tout le premier chapitre du tome, à travers le binôme Agni/Luna et le petit village dans lequel ils ont créé leur petit cocon. Une certaine douceur se dégage de toute cette séquence, mais une sacrée dureté de ton aussi : si la chaleur humaine se dégage du village, la manière dont cette poignée d’individus survit a de quoi rendre mal. Et c’est là que survient l’un des thèmes majeurs de ce premier opus : les bouleversements provoqués chez l’homme qui vivrait dans un tel contexte et au sein d’un tel climat. Il y a les sacrifices d’une part, mais aussi une sorte d’escalade dans le malsain de l’autre, tout le long du tome. On croit dur comme fer à la volonté de survie du village d’Agni par le cannibalisme, tandis que d’autres séquences seront bien moins justifiées et serviront surtout à dépeindre une humanité qui sombre dans la folie, symbole de sa perte imminente. A voir ce que cette dimension deviendra par la suite, car quitte à faire dans le sensationnel il y a des moyens crédibles pour justifier ça, comme au début du tome, par exemple.


Mais Fire Punch est avant tout une histoire de vengeance, un récit mis en place par le premier long chapitre qui est une véritable réussite en termes d’introduction. Sur le papier, le pitch de l’œuvre est assez classique, et seule l’idée d’un vengeur en proie aux flammes en permanence apporte une originalité dans le synopsis. Mais c’est sans compter les talents d’auteur de Tatsuki Fujimoto qui permettent à chacun d’entrer efficacement dans ce récit, que ce soit dans la manière de créer un binôme attachant malgré quelques tabous qui sont à deux doigts de se briser entre eux, et une escalade dans l’émotion à travers une scène de massacre choquante, mais impeccablement mise en scène, brillante par l’injustice que le mangaka cherche à dépeindre. Les prémices de cette vengeance nous plongent donc sans mal dans Fire Punch, et la suite se révèlera tout aussi efficace à travers le voyage d’Agni, en quête de l’homme qui a tué sa sœur. Le tout passera par des rencontres, notamment avec le simplet, mais attachant Sun, et un schéma qui rappelle parfois Hokuto no Ken dans la représentation de la survie de l’humanité, et la manière dont Agni réparera quelques injustices : de manière brutale, certes, mais permettant à quelques innocents de survivre.


Le récit ne se cantonne toutefois pas à ce schéma répétitif. Bien au contraire, l’intrigue se développe assez vite et à la fin de ce premier tome, on a presque du mal à voir comment la série pourrait s’éterniser. L’auteur a donc le sens de la surprise et des rebondissements, des facteurs qui donnent indéniablement envie d’avoir la suite de l’œuvre à portée de main.


A noter que dans tout ça, l’auteur n’abuse jamais du registre fantastique de sa série. Plusieurs porteurs de pouvoirs sont présentés, mais ces dons ne sont jamais utilisés pour créer de banals combats spectaculaires. Au contraire, ils servent ici de preuve de la colère du héros, à travers une puissance qui lui permettrait de tuer n’importe quel élu à la simple force de sa rage. Un peu simple, certes, mais totalement à l’image du protagoniste et du monde impitoyable dans lequel l’histoire se déroule.


Enfin, il y a l’imagerie du titre, ses décors enneigés et son absence de paysages qui témoignent d’une planète froide et hostile, sur laquelle il ne fait plus bon vivre. Si on note quelques symboliques comme l’opposition entre la neige et le feu qui condamne Agni, cet élément visuel sert aussi à créer une atmosphère dans tout ce premier tome, une sensation de vide et de désolation qui nous poussent à nous sentir concernés par les différents personnages qu’Agni croisera. Cette maitrise du froid tranche aussi nettement avec le travail sur les personnages, nombre d’entre eux affichant une mine grave symbole de ce monde gelé.


Côté édition, Kazé propose un format dans la lignée de sa collection seinen. Le papier est de bonne facture tandis que la traduction de Sylvain Chollet fait des merveilles, notamment pour faire ressortir toute la naïveté de Sun où l’âme vengeresse et impitoyable d’Agni. Un excellent boulot de ce côté-là.


En somme, malgré si on se questionne parfois sur la légitimité de la surenchère de ce premier tome, cette première partie de Fire Punch est efficace d’un bout à l’autre. Le pitch classique est justifié par l’impact émotionnel du premier chapitre, tandis que toute l’ambiance du titre participe à notre envie d’en savoir plus sur l’univers, alors que les différents rebondissements scénaristiques, eux, posent un grand potentiel pour les tomes suivants. Une pépite ? Il est trop tôt pour le dire, mais ce premier tome est on ne peut plus convaincant.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Erkael

17.5 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs