Femme fatale Vol.2 : Critiques

Saitou s’est éloigné de son cercle universitaire tandis qu’Ebisawa a refusé ses sentiments. Pourtant, il ne parvient pas à prendre ses distances avec la demoiselle et lorsque celle-ci rompt avec son petit-ami, elle trouve le moyen de se faire loger par notre héros. Comment agir dans une telle situation ? Et que fera Saitou si Ebisawa persiste à refuser son amour ?

10 mois, c’est le temps qu’il aura fallu pour avoir accès au second volume (sur trois) de ce qui semblait s’annoncer comme une histoire sentimentale très mature. Ce nouveau volet confirme le bien que l’on pense de ce titre, même si celui-ci ne s’adresse peut-être pas à tous les férus de manga romantique.

Le tome a en effet un rythme assez particulier puisqu’il prend son temps sur différents événements. En réalité, l’histoire de Femme Fatale se déroule sur plusieurs mois, ici marqués par quelques périodes qui seront cruciales pour Saitou qui trouvera différents axes de réflexion par rapport à ses sentiments envers Ebisawa. Ces questionnements passent par des discussions avec des tiers, notamment Utsugi qui se trouve en pleine détresse amoureuse après qu’elle ait cru, elle et son petit-ami, être enceinte. Les discussions s’étendent facilement sur plusieurs pages, parfois pour relater des pistes sans apporter un réel dynamisme, ce qui pourra s’avérer laborieux pour la plupart. Mais au-delà de ça, on se rend compte des réelles volontés de Kaya Shigasawa : Femme Fatale n’a pas pour unique vocation de narrer une romance mature, mais bien de développer des axes de romance communs aux jeunes adultes. Une première relation sérieuse, la peur du mariage, la crainte d’attendre un enfant… Beaucoup de thématiques reviennent et rendent le contexte intéressant, mais aussi les personnages attachants. Plus encore, ces axes permettent à Saitou de se questionner, et nous de comprendre davantage son mode de pensée et les choix qu’il sera amené à faire. Les personnages parlent donc beaucoup entre eux, mais tout cela n’a rien d’un blabla inutile et a systématiquement un enjeu scénaristique.

Mais le vif du sujet de ce manga, c’est l’idylle entre Saitou et Ebisawa, ou du moins les sentiments d’un jeune homme pour une demoiselle assez quelconque qui ne parvient pas à lui rendre la pareille. Finalement, on voit assez peu celle qui occupe les pensées de notre héros dans ce tope, et le récit oscille entre les pistes optimistes et d’autres moins positives entre les deux individus. Il y a une évolution indéniable, mais les tourments de chacun sont au centre du titre, ce qui fait que les interactions sont subtiles et que la concrétisation ne se fait pas d’un claquement de doigts, ce qui rend toute l’histoire vraiment captivante. D'ailleurs, il est impossible d’affirmer si Saitou parvient à ses fins, notamment avec la conclusion presque violente et plutôt surprenante de ce volume.

Femme Fatale confirme notre bonne impression du premier volume. Titre de romance mature, l’histoire de Kaya Shigisawa continue d’amener des axes de réflexion par rapport à l’amour dans un couple de jeunes adultes. Difficile de connaître l’issue d’un manga qui cherche à avoir une approche si réaliste, aussi le troisième tome saura se faire attendre, et c’est avec grand plaisir qu’on dégustera la conclusion de cette trilogie.