Fate/Zero Vol.11 : Critiques

La Guerre du Graal entre dans sa dernière phase : il ne reste plus que 4 Esprits héroïques en lice, et avant les ultimes confrontations, l'heure est venue pour chacun de faire le point et de peaufiner ses plans.

Rider et Waver confrontent leur conception des choses, et tandis que l'on commence à entrevoir chez le jeune maître du Roi des Conquérants un certain sens de la stratégie, on apprécie toujours autant la verve de son Servant, qui reste digne en souhaitant attaquer de front, sans sournoiseries.

Du côté des Einzbern aussi, les choses se font très intéressantes, de par l'approfondissement que Shinjirô apporte aux personnages.
Ainsi, pendant que Saber continue de se tourmenter concernant les procédés utilisés par Kiritsugu pour arriver à ses fins, le mangaka exploite au mieux ce qu'il a proposé dans la fin du tome précédent pour dépeindre ici mieux que jamais la relation entre Emiya et une Irisviel de plus en plus affaiblie à cause de son rôle d'Homoncule. Il en ressort une ambiance très juste, à la fois sombre et presque nihiliste, mais en même temps teintée d'une pointe de mélancolie. Et c'est un peu le même topo dès que l'auteur décide de s'attaquer à la discrète, mais indispensable Maiya, que l'on découvre mieux à travers sa discussion avec Iris, les révélations sur son passé horrible et dépourvu d'espoir, et sa rencontre avec Kiritsugu 11 ans auparavant. EN quelque page, le mangaka parvient efficacement à dépeindre tout le drame de la vie de cette femme. Une personne de plus emportée par les affres glaciales et sans pitié du monde et du champ de bataille.

Et pourtant, c'est encore un autre camp qui intrigue le plus. Car désormais épaulé par Archer, Kirei Kotomine passe enfin à l'action. Et tandis que se dévoilent ses véritables intentions, on reste autant captivés qu'effrayés par ses plans ne montrant aucun scrupule dans l'exploitation des autres. C'est bien lui, dès lors, qui emmène tout le monde dans son sillon pour accélérer la tension et les événements. Mort de figures importantes, manipulation psychologique des moins imposants, nouvelles confrontations entre Esprits héroïques, sans oublier les informations amenées par la sombre figure de Zôken Matô, sont alors au programme de ce volume qui passe à nouveau certains éléments un peu vite, mais qui reste indéniablement riche et entretient à merveille l'atmosphère et les enjeux.

Il faut ajouter à cela les planches de Shinjirô qui conservent toute leur densité, notamment durant les retrouvailles entre Saber et Rider, et grâces aussi à un encrage dense et minutieux, et l'on se retrouve avec un volume de très bonne facture, qui peaufine beaucoup de choses tout en enclenchant ce qui devrait être la dernière ligne droite.