Enfants de la baleine (les) Vol.4 - Actualité manga
Enfants de la baleine (les) Vol.4 - Manga

Enfants de la baleine (les) Vol.4 : Critiques

Kujira no Kora wa Sajou ni Utau

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 16 Septembre 2016

Dans l'enfer du conflit contre les troupes apathoïa, un détachement emmené par Ohni et Chakuro se dirige vers le noûs Skylos, le coeur du navire ennemi, afin de le couler. Mais face aux troupes ennemies, rien ne se passe sans heurts, et les morts cruelles fusent à nouveau sous le regard triste de Lycos et des autres. Mais ces nouveaux drames qui s'abattent ne sont que les premiers événements de cet assaut final...

Commençons par souligner à nouveau la beauté des planches d'Abi Umeda : parfois certes légèrement confuses dans l'action, mais riches, sublimées par des décors travaillés où l'on ressent toute la texture des navires, par des vues à tendance contemplative en plein coeur du combat qui se joue, ou par l'émotion ou la non-émotion que dégagent les nombreux personnages. L'inclassable atmosphère de cette très artistique série en ressort encore grandie, mêlant le profond drame humain à l'action tragique, à l'onirisme, à la contemplation et au mystérieux.

Mais l'ensemble n'est pas sublime uniquement sur le plan visuel, car côté histoire de nombreuses choses s'y déroulent et s'y dévoilent au gré du conflit. Des éléments nouveaux ou non viennent intriguer, comme ces étranges doigts sortant d'un vaisseau qui paraît vivant, le pouvoir du noûs Phaleina qui est de regarder l'intérieur des gens sans le leur demander, ce que signifie l'incapacité d'utiliser son saimia...
Le travail sur les personnages reste lui aussi très plaisant, que ce soit concernant le rôle d'Ohni en tant que Daimonas, le lien qui unissait Kuchiba à Taisha, le coeur meurtri de Suoh et ce qu'implique son rôle de capitaine, la façon dont Lycos ne peut qu'observer la folie de son peuple, l'ambiguïté du caporal, le rôle de certaines des taupes comme Niby...
Mais cela dit, le focus que l'on retient le plus est sûrement celui concernant le personnage s'affichant sur la jaquette : Leodari, le jeune apathoïa agressif et assoiffé d'émotions, que l'on est amené à cerner au fil de son combat contre le caporal. On trouve un garçon nourri de violentes émotions qu'il ne contrôle pas et qu'il a conservées sans que le noûs les mange, qui ne sait pas quoi faire de toutes ces émotions au sein d'une communauté qui les ignore, mais qui a aussi peur de mourir, et qui a trouvé chez les habitants de Phaleina des gens qui enfin réagissent à sa présence. La symbolique des noms grecs dans la série frappant à nouveau avec l'évocation du noûs anthropos ("anthropos" signifiant "humain") qui a eu un rôle important sur Leodari, on comprend qu'à travers ce personnage Abi Umeda poursuit mieux que jamais son introspection des émotions humaines, en présentant en Leodari ce qu'elles peuvent avoir de plus chaotique et instable. Mais il s'agit bien d'une autre facette humaine de ces émotions que l'on peut ressentir.

Une nouvelle fois, voire plus encore que dans les trois premiers tomes, le récit d'Abi Umeda captive, offre de nombreuses planches sublimes, se révèle unique dans son atmosphère tant il est impossible de qualifier celle-ci en seulement quelques mots, amène de nouvelles pistes intéressantes, croque joliment ses personnages et utilise habilement ceux-ci pour aborder le délicat sujet des émotions humaines.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs