Dreamland Vol.16 : Critiques Invasion

Après la Celestiafest, une épreuve attend les Voyageurs : ces derniers doivent en effet atteindre le septième ciel dans l’espoir de rencontrer le Seigneur du temps, véritable dieu de Dreamland. Terrence et les siens ont trouvé un moyen plus que particulier pour y parvenir : leur combat contre les Neostorm ayant redonné vie à la Locomotive du temps, les voilà projetés en plein ciel ! Au cours du voyage, chacun des quatre compagnons rencontre son passé ou son futur… Arrivés à destination, tous arborent alors une apparence nettement différente ! Les portes d’Edenia s’avèrent alors de plus en plus proches, mais une menace bien plus grande plane au-dessus d’eux, et de Dreamland tout entier…

A peine quatre petits mois après le quinzième opus, le seizième tome de Dreamland pointe déjà le bout de son nez ! L’attente de deux ans depuis le volume quatorze est donc largement récompensée, une attente d’ailleurs expliquée par l’auteur en conclusion de ce pavé.
L’opus précédent s’était montré très particulier puisque dépeignait le front mené par Asmodheus, son déroulement et sa conclusion. Mais maintenant, la trame reprend là où elle avait été laissée en 2014, marquée par un retournement de situation des plus surprenants qui est désormais expliqué.

Très dense, le scénario continue d’opérer une montée en puissance, promise depuis un certain temps, mais qui se concrétise avec l’arrivée des Voyageurs au septième ciel. D’une part, on y voit l’accomplissement des objectifs des Lucky Stars tout en permettant à un pan plus vaste de l’intrigue de se développer. Il demeure alors une certaine tension tout le long du tome, tension caractérisée par la menace des Meteors qui projettent leur invasion de Dreamland. Progressivement, le danger tant redouté devient réalité et la menace est d’autant plus palpable que les Lucky Stars demeurent presque impuissants pour l’heure. La montée de cette intensité vient alors du retour de certains personnages menant leur propre front, le tome n’étant donc pas avare en moments d’action.

Gageons que Reno Lemaire opère une partie de son œuvre qu’il avait moins abordée durant ces derniers tomes : le développement approfondi des personnages principaux. Le début du tome se montre même dur à ce sujet puisqu’il revient sur le passé de Terrence et les origines de sa peur, un moment dur par son réalisme et le fait que l’auteur ne verse pas dans le pathos simpliste. Eve et Sabba ont aussi droit à leurs moments de mise en avant, leur psychologie étant alors remise ne cause et permettant à chacun d’évoluer de manière inédite. Les personnages progressent donc en même temps que le récit, une belle preuve de l’avancée de la série dans son ensemble.

Alors, le retour en grande force de Dreamland est séduisant puisque le récit fait un vrai bond en avant par la menace dépeinte, et le développement maîtrisé des personnages qui donne une vraie consistance au volume. Le joyeux délire de Reno Lemaire constitue un plaisir à chaque opus, et ce n’est pas la suite qui risque de déroger à la règle tant l’impatience du lecteur à l’idée des événements à venir n’a jamais été aussi palpable.