Dragon Ball - Perfect Edition Vol.33 : Critiques

Majin Boo, devenu bon suite à son amitié avec Satan, a évacué toute sa colère, ce qui a donné naissance à un second Boo bien plus maléfique et puissant. Ce nouvel ennemi a éradiqué la quasi-totalité de l’espèce humaine et cherche maintenant des adversaires à sa hauteur. Les deux seuls espoirs de l’univers ? Goten et Trunks capable de fusionner, et Gohan dont le plein potentiel s’apprête à être éveillé par le Grand Kaio Shin.

Voilà un tome qui pourrait être grave selon deux perspectives. D’un côté, les humains ont presque tous été tués par Boo et seuls trois (ou deux, selon la manière d’appréhender les choses) guerriers sont encore capables de s’opposer à lui. Et de l’autre, ce trente-troisième tome de l’édition Deluxe de Dragon Ball est… l’avant-dernier ! Depuis 2009, début de la parution de cette monture du chef d’œuvre d’Akira Toriyama, Goku aura parcouru un long chemin et affronté des adversaires de plus en plus puissants, à travers une édition d’excellente facture et sur grand format. Toutefois, l’heure n’est pas tout à fait aux adieux…

Malgré les évènements sombres qui frappent l’intrigue de Dragon Ball, Toriyama tente de ne pas faire déprimer ses lecteurs avec une dose presque permanente de burlesque. Alors que les combats auraient pu être dantesques à la manière d’un Goku contre Freezer ou un Gohan contre Cell, le mangaka joue la carte de la dérision tant il est difficile de prendre les joutes au sérieux. Du moins, c’est l’impression ressentie lors de l’affrontement entre Gotenks et Boo. Le caractère insolent de la fusion des deux enfants donne lieu à des échanges de coups qui laissent bouche bée de par leur absurdité, et ce regain d’humour se ressent depuis le début de l’arc. La rupture avec les arcs précédents est assez brutale et peut ne pas plaire à tout le monde, mais rire de nouveau devant Dragon Ball a un petit quelque chose de rafraîchissant, même à un tome de la fin.

Toutefois, l’intensité si chère au second cycle de la série fait de nouveau irruption à partir de l’instant où Gohan entre en scène. On retrouve alors un peu celui qui avait combattu Cell avec brio, pour notre plus grand plaisir, même si cela marque une nouvelle étape (et pas tout à fait la dernière) dans la surenchère de puissance. Après une fusion entre Goten et Trunks parfaitement démesurée, Gohan brille à son tour d’un nouveau pouvoir inattendu. Le point positif, c’est que Toriyama cherche à se renouveler dans sa manière de faire progresser ses personnages, et ces derniers ne s’améliorent pas simplement en s’entraînant dans la salle de l’esprit et du temps. Le tome, notamment sa fin, suit cette optique pour une énième surenchère concernant Goku et Vegeta… mais nous n’en dirons pas plus ! Quitte à partir dans l’exagération, à laquelle on est finalement habitués depuis un moment et qui est devenue une marque de fabrique de la série, Akira Toriyama le fait avec classe et inventivité, ce qui fonctionne plutôt bien et peut-être même mieux qu’auparavant, du fait du caractère moins gratuit de la chose.

Retenons toutefois des twists déroutants pour le lecteur vers la fin du tome. Après une annihilation presque complète des terriens, d’autres héros marquants tombent au combat tandis que Boo se renforce davantage. Certes l’auteur réutilise certaines mécaniques de l’arc Cell, mais ceci permet de faire monter l’intensité dramatique et la pression des futurs affrontements. Comment Goku et Vegeta terrasseront le plus redoutable des djinns ? La réponse nous est partiellement donnée à la dernière page, mais il faudra attendre le prochain et ultime volume pour connaître précisément le sort de nos héros.

Au final, à un tome de la fin de Dragon Ball, Toriyama jongle entre un burlesque osé, mais efficace lorsqu’on l’accepte, une surenchère de puissance tantôt bien menée, tantôt gratuite, et des rebondissements incessants qui maintiennent l’adrénaline en vue du futur dernier tome de la série où les combats devraient être marquants. Il est presque l’heure de dire adieu à Goku et ses compagnons, l’attente du prochain opus nous permettra de nous y préparer.