Double Je Vol.2 - Actualité manga
Double Je Vol.2 - Manga

Double Je Vol.2 : Critiques

Inochi

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 20 Août 2015

Critique 1


Les semaines passent et voilà déjà deux mois qui se sont écoulés depuis le décès de Kotori. Pour protéger sa mère, Nobara continue de faire croire qu’elle est Kotori et que c’est Nobara qui est décédée. Mais, il est difficile au quotidien de se faire passer pour une autre aux yeux de tous, que ce soit auprès de sa famille ou que ce soit auprès de ses amis. Nobara ainsi que son entourage devront également affronter l’assassin à travers un procès qui s’annonce plus difficile qu’il n’y paraît.

Au fil des jours qui passent, Nobara s’enfonce un peu plus dans son mensonge. Même si au départ, l’idée de vouloir protéger sa mère lui était louable, Nobara prend conscience qu’elle trompe la mémoire de sa sœur. En effet, les proches qui viennent prier et pleurer ne le font pas pour Kotori, mais pour Nobara. Nobara se retrouve coincée et indirectement à entraîner la mort de son propre monde en décidant de se faire passer pour sa sœur.

L’élément central de ce deuxième tome est le procès de l’assassin de Kotori. Reiko Momochi nous montre à quel point un procès peut détruire psychologiquement les victimes au lieu de les protéger. Cependant, l’auteur à travers ce procès ne fait que critiquer de manière véhémente le système judiciaire japonais. Comme chaque système judiciaire, certaines décisions judiciaires peuvent être incompréhensibles et même peuvent révolter. On comprend très vite où veut en venir Reiko Momochi, mais cet acharnement qu’à l’auteur contre le système judiciaire rend la lecture assez lourde.

Encore combien de temps Nobara pourra continuer à se faire passer pour Kotori ? Cette question trotte dans nos têtes à la lecture de ce deuxième volume. Un tome qui est encore riche en rebondissements et en particulier à la fin.


Critique 2


Après la mort du père des jumelles, c'est Kotori qui a, à son tour, disparu, laissant Nobara seule avec sa mère. La situation ne fait que réveiller le sentiment de culpabilité de la jeune fille, qui a toutes les peines du monde à continuer de se faire passer pour sa soeur. Dans cette situation, elle préfère s'éloigner d'un Yûwa qui échoue à la réconforter, et tente tant bien que mal de continuer à vivre, pour elle, pour sa soeur disparue, mais aussi pour préserver sa mère.


Mais au bout de quelques mois, voilà que le procès du meurtrier présumé de Kotori, le dénommé Manabu Gotôda, est entamé. Mais la tournure de ce procès risque fort de plonger une nouvelle fois la famille de Nobara (enfin, ce qu'il en reste...) dans les pires tourmentes...


Après nous avoir replongés quelque peu dans les tourmentes et les choix difficiles d'une Nobara prête à tout pour préserver ce qui lui reste de famille et de bonheur possible, ce deuxième tome se consacre en grande partie au procès de Manabu Gotôda, étape inévitable et essentielle dans la reconstruction psychologique de notre héroïne et de sa mère au bord du gouffre. Et Reiko Momochi s'applique non seulement à déstabiliser son lecteur via la haine profonde d'une adolescente ne souhaitant rien d'autre que la peine capitale pour celui qui a brisé sa famille, mais aussi à dépeindre les affres d'une justice incertaine, avec la longueur du procès, la loi qui ne prend pas en compte les victimes et ne s'occupe presque que des coupables, le manque de fiabilité de l'expertise psychiatrique... Tout au long de ces nombreux mois de procès, d'attente, de tension insupportable pour Nobara et sa mère, on a tout le loisir de voir se consolider et s'extérioriser la soif de "vengeance" de Nobara ainsi que la chute de sa mère, jusqu'au profond sentiment d'injustice animant l'issue du procès. Une issue que l'on devine largement, au vu de la tournure des choses...


C'est alors la replongée dans l'angoisse, l'impossibilité de faire totalement un deuil déjà difficile. L'impossibilité, simplement, de se reconstruire. Et une nouvelle chute, terrible, pour ce qui reste de la famille de Nobara... Mais le temps passe encore, et la dernière partie du tome relance de plus belle la machine...


Les thématiques du deuil difficile, de la reconstruction à faire derrière et de l'envie de vengeance sont au coeur d'un tome qui les expose très bien, Reiko Momochi n'hésitant pas à bousculer voire choquer un peu son lecteur via l'engrenage brisant à nouveau la famille et les sentiments profondément haineux de Nobara.... Saura-t-elle, plus tard, enfin se reconstruire et s'apaiser pour retrouver une vie normale et heureuse ? Quand on voit les nouveaux coups durs de ce tome, le chemin risque d'être encore très long...


La lecture se suit efficacement, la narration très directe de l'auteure fait mouche pour véhiculer les thématiques et les émotions des personnages... Mais tout aussi efficace soit ce volume, il souffre de défauts évidents, à commencer par les insistances trop fortes sur le procès et sur certaines de ses avancées qui laissent beaucoup trop deviner la tournure des événements. Reiko Momochi a tendance à y rabâcher un peu les mêmes idées, et, pendant ce temps, a toutes les peines du monde à conserver une clarté temporelle, puisqu'on saute de mois en mois en perdant un peu le fil. Déjà légèrement handicapante dans le premier volume, cette gestion un peu aléatoire du temps est ici plus visible encore. Mais ce n'est rien à côté de cette déferlante de petits détails énervants (le petit sourire en coin bien cliché de Gotôda à la fin du procès...) et d'événements beaucoup trop gros, qui se ressent surtout dans la dernière partie du tome. Attention, mini-spoils ! : comme par hasard, Nobara bouscule Gotôda dans la foule. Comme par hasard, il est en couple avec Himé... mais peut-être que tout ceci n'est pas un hasard ? Seule la suite nous le dira... Mais en attendant, la tentative de suspense sur la question de savoir s'il s'agit de Gotôda ou non est plutôt ratée tant on s'y attend au vu des indices disséminés.


Ce genre de très grosses ficelles et de petites tentatives de suspense est d'autant plus dommageable que, pendant ce temps-là, on reste un peu sur notre faim concernant des éléments que l'on pensait voir beaucoup plus en avant : le mensonge de Nobara sur son identité, et surtout sa relation avec sa mère. On ne voit que très peu cette dernière, et quand on la voit c'est uniquement pour constater à quel point sa chute psychologique est terrible. On attend clairement plus de la suite sur cette reconstruction de la relation mère-fille, si tant est qu'elle ait lieu.


Double Je se poursuit globalement de bonne manière, mais cette fois-ci les défauts entrevus dans le tome 1 (grosses ficelles, narration-choc mais sans subtilité, gestion du temps brouillonne...) se font plus visibles, et l'équilibre entre les nombreuses thématiques peine à être trouvé. Mais il va sans dire qu'on lira la suite avec beaucoup d'intérêt, en espérant que Reiko Momochi saura gommer les défauts pour mettre encore mieux en avant la force des sujets qu'elle aborde.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

13 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Einah
13 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs