Divci Valka Vol.4 - Actualité manga
Divci Valka Vol.4 - Manga

Divci Valka Vol.4 : Critiques

Divči valka

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 03 Mars 2017

L'armée hussite est sortie victorieuse de sa dernière confrontation en date, mais à quel prix ? Dans ce conflit, Sarka a dû tuer Irma de ses propres mains, tuer quelqu'un pour la première fois. Et qui plus est, son amie Gabriela se retrouve frappée par la peste, et est alors envoyée avec d'autres malades sur un ilot d'isolement... La jeune fille n'a pourtant pas vraiment le temps de s'en remettre, car déjà de nouveaux conflits se préparent.

Pendant que Zizka était alité, plus de la moitié de l'aristocratie hussite a rejoint le camp des catholiques, et il faut rapidement réagir tandis que le Pape et l'Empereur préparent une nouvelle croisade. Zizka devrait pouvoir compter sur son allié Cenek de Wartenberg, un homme voulant concilier idéaux et réalité, évoquant l'idée d'une République, et à qui le chef hussite choisit de confier la part politique. Qui plus est, on commence à évoquer l'idée de bâtir l'ordre du calice, ordre de chevalerie hussite qui permettrait d'unir l'aristocratie hussite... mais avant tout cela, une bataille plus urgente attend les "hérétiques" hussites : l'ennemi catholique s'est barricadé dans le château de Vysehrad, forteresse qui défend le sud de Prague, et l'idée d'avoir un bastion ennemi près du fief des hussites est évidemment dangereuse...

Ce volume s'axe essentiellement sur le siège de Vysehrad, une bataille qui reste particulièrement méconnue chez nous, et que Kouichi Ohnishi a à coeur de bien représenter, notamment en faisant appel aux combattants historiques de cette bataille (comme Hynek Krusina de Lichtenburg côté hussite, ou Jan Vsembera de Boskovice côté catholique), et en présentant des stratégies toujours aussi prenantes. On pense notamment au retour de la stratégie des wagenburg qui s'affiche sous une autre forme tactique, aux méthodes presque diaboliques de Zizka pour saper le moral de l'ennemi, et aux différentes machines de guerre novatrices apportée par une nouvelle venue, la dénommée Liselotte. Cette dernière est pourtant l'élément le plus crispant du volume : dotée d'un caractère assez agaçant et cliché, elle fait un peu tache sur le coup dans la série, et qui plus est l'auteur choisit cette fois de prendre aussi un peu plus de libertés dans lesdites machines qu'elle amène, pour un résultat un tantinet comique qui ne fonctionne qu'à moitié. Pourtant, cette nouvelle figure est intéressante, car elle permet au mangaka d'évoquer une grande figure historique, l'ingénieur Konrad Kyeser, théoricien des machines de guerre, qui se verra plus développé dans les habituelles pages bonus du tome.
Pour le reste, le conflit est assez long, car il se transforme rapide en guerre d'usure où chacun des deux camps cherche à briser le moral de l'autre en le contraignant à mourir de faim à petit feu. Une épreuve qui, une nouvelle fois, frappera la jeune Sarka de plein fouet, mais aussi ses compagnons d'infortune... La vision de la guerre que le mangaka nous offre depuis le début de sa série n'est décidément pas tendre, une nouvelle fois les morts pleuvront de façon dure et notre jeune héroïne souffrira peut-être plus que jamais, Ohnishi n'épargnant rien visuellement. Cette nouvelle épreuve continuera-t-elle de la forger, ou aura-t-elle raison d'elle ? La réponse qui se dessine en fin de volume est plutôt jolie, tant cette enfant malmenée par la guerre tente d'être forte à sa manière, tout en se désespérant, de façon très pure, de voir la mort frapper constamment...

Si Sarka reste une jeune héroïne attachante et intéressante, Jan Zizka aussi reste une figure intrigante. Le chef de guerre, plus d'une fois, apparaît terrible, parfois presque inhumain quand il semble purement abandonner les prisonniers du château à leur sort, et pourtant il continue de surprendre et de captiver dans ses stratégies aussi diaboliques qu'efficaces. Il en est de même lors de sa petite rixe avec Hynek Krusina de Lichtenburg qui n'est pas fan de ses tactiques exploitant les paysans : l'occasion nous est alors donnée de mieux cerner son souhait de combiner la technique défensive du wagenburg et les assauts offensifs de la cavalerie. Enfin, s'il y a un autre point où Zizka intrigue aussi, c'est bien dans son état physique, que Sarka remarque rapidement et qui se confirme...

En éclairant avec efficacité des personnalités et des conflits souvent méconnus, tout en offrant une héroïne malmenée, mais qui évolue doucement et en croquant le tout sans concession, Divci Valka reste une lecture historique globalement réussie.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction