Détective Conan Vol.71 - Actualité manga
Détective Conan Vol.71 - Manga

Détective Conan Vol.71 : Critiques

Meitantei Conan

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 10 Janvier 2023

Critique 2 :


Mademoiselle Kobayashi a une mission de taille pour Conan et son groupe : Retrouver une cassette, au milieu des archives de l'école ! Sur place, ils croisent la route de l'inspecteur Chiba, lui aussi à la recherche d'une vidéo, mais pour des raisons sentimentales. Sur l'une d'elle se trouverait la réponse de son amoureuse d'époque, une réponse que l'ancien élève de l'école cherche aujourd'hui connaître...


Au bout de 70 tomes, on sait que Détective Conan est presque autant une comédie sentimentale qu'un manga policier. Petit à petit, Gosho Aoyama a établi un très large casting, et construit énormément de relations amoureuses qui progressent à rythme tout doux, la plus avancée étant la romance entre les inspecteurs Takagi et Satô. Dernièrement, le mangaka a développé une véritable rédemption de Shiratori, en lui donnant sa propre amourette avec Mademoiselle Kobayashi. Avec ce début de 71e opus, c'est au tour de l'inspecteur Chiba d'avoir droit à sa jolie histoire !


A ce titre, l'introduction du tome ne surprend nullement : La chasse à la réponse est solide mais construite de manière classique pour tout lecteur fidèle à l'oeuvre, le tout débouchant sur une énième relation liée à l'enfance. Chacun pourra donc réagir de manière différente à cette idée, l'aggacement sur la répétition du schéma étant aussi légitime que le plaisir que l'on peut trouver dans la pureté des intrigues sentimentales de Détective Conan.


Nénamoins, le plus gros morceau vient couvrir tout le reste de ce volet, avec une affaire qui ne trouvera sa résolution que dans le prochain. Cette fois-ci, voyage à Londres, suite à une rencontre avec une femme britannique qui a soif des exploits de Kogoro Mouri ! Sur place, une affaire attend les personnages, bien évidemment, via une vraie traque aux indices dans une myriade de références à l'univers de Sherlock Holmes.


Aoyama nous offre une enquête brillante par son rythme maîtrisé, et les multiples fusils de tchekhov qu'elle introduit, au compte gouttes. De l'astuce qui permet à Conan de voyager aux retrouvailles éphémères entre Ran et Shinichi, et en passant par bon nombre d'éléments qui garnissent cette intrigue, tout est fait pour tenir en haleine et garder du suspense jusqu'au point final de l'affaire, qui n'aura lieu que dans le tome 72. A ce titre, l'actuel opus nous laisse sur un type de cliffhanger dont les lecteurs assidus sont coutumiers, ce qui reste suffisant pour nous pousser immédiatement vers la suite !


On notera que c'est la deuxième fois, en relativement peu de temps, que l'auteur sort de la durée classique de ses enquêtes, pour proposer quelque chose de plus long et intense. C'est une progression qui permet de redonner du dynamisme à la série, et sortir quelque peu de la routine, quand bien même le scénario principal n'est pas abordé pour le moment.


Critique 1

Détective Conan franchit le palier des 70 tomes et le niveau de qualité ne diminue pas. Bien au contraire, on est même là en présence de l'un des meilleurs tomes de la série et nul doute qu'il ravira les fans de la première heure.

On commence avec une intrigue simple mais assez mignonne qui voit Conan et les jeunes détectives aider le sympathique Détective Chiba à retrouver un message laissé autrefois par son amour de jeunesse. L'occasion de revisiter l'histoire de l'enregistrement vidéo, à une époque où la VHS et le Betamax étaient en concurrence, une époque qui nous parait désormais bien lointaine. Le mystère est sympathique et utilise intelligemment les propriétés propres à nos vieilles cassettes, mais l'histoire reste simple et assez prévisible. C'est toutefois l'occasion de démarrer une nouvelle histoire de romance policière, maintenant que les inspecteurs Sato et Takagi sont (enfin) ensemble et que Shiratori a rencontré à son tour l'âme soeur. De toute façon, il ne restait plus que lui ou Yumi Miyamoto de la circulation parmi les flics encore célibataires (et Yumi dans une histoire de romance, ça aurait certainement été bien marrant).

Après cette mise en bouche, on entre dans le coeur du tome avec une grosse affaire qui occupe pas moins de neuf chapitres et qui trouvera sa conclusion dans le tome suivant. Il s'agit d'une grande aventure qui emmène Conan et ses compagnons dans la magnifique ville de Londres, terre natale de Sherlock Holmes, sur les traces d'un terroriste qui projette de plonger la ville dans le chaos. Seul un esprit aussi doué que Sherlock Holmes pourrait sauver Londres de la catastrophe et notre jeune détective ne rate bien sûr pas l'occasion de marcher sur les pas de son illustre modèle.

Gosho Aoyama a mis presque dix ans à concevoir cette intrigue, prévue de longue date, et cela se ressent: c'est très nettement l'une des intrigues les plus abouties qu'il ait jamais crée. Elle excelle à tous les points de vue: le mystère est captivant et emploie brillamment le décor londonien, entre les sites touristiques, les références aux aventures de Sherlock Holmes, et la compétition de Wimbledon qui se joue en toile de fond. Beaucoup d'éléments mais que l'auteur gère habilement avec un sens de la mise en scène et de la narration absolument irréprochable. Le suspense est haletant et la tension est palpable, le tout ne cessant d'aller crescendo jusqu'à une confrontation finale d'anthologie entre Conan et le mystérieux coupable. Un grand final d'autant plus surprenant que Conan devra faire équipe avec un allié inattendu pour accomplir un véritable miracle.

Bien sûr, pour une intrigue qui se veut mémorable dans le canon conanien, Gosho Aoyama se devait de marquer le coup et il nous offre quelques magnifiques scènes qui marquent une évolution cruciale de la relation entre Ran et Shinichi. Un grand moment dans l'histoire de la série que les fans ont attendu depuis le premier tome et qui survient finalement au cours de cette intrigue, pas moins de 70 tomes plus tard, même s'il nous faudra encore attendre le tome suivant pour découvrir ce qu'il en retourne réellement (mais croyez-moi, les fans ne seront pas déçus, loin de là !).

A cela s'ajoute une galerie de personnages secondaires parmi les plus marquants que l'on ait vu jusque là, avec en tête de liste la championne de tennis Minerva Glass, véritable déesse de la guerre sur le gazon, qui nous offre une grande séquence d'anthologie au suspense absolument frénétique, mais aussi quelques très belles scènes touchantes avec Ran ("Love is Zero"). Et puis, bien sûr, le grand coupable de cette affaire, Hadès Sabara, dont l'on découvre bien assez vite la nature chaotique. Contrairement à bon nombre de tueurs dans la série, Hadès se distingue par le fait qu'il a abandonné toute part d'humanité pour devenir un agent du chaos, un instrument de destruction, un véritable démon. Extrêmement dangereux et réellement flippant, responsable de nombreux massacres sanglants et de catastrophes d'envergures internationales, il est l'un des adversaires les plus redoutables auquel Shinichi ait jamais eu à faire face, insaisissable et ayant tenu en échec Interpol et les meilleurs détectives au monde à de nombreuses reprises. La grande réussite de ce personnage, c'est aussi que la menace qu'il incarne est crédible: on croit réellement qu'il est capable de plonger Londres dans le chaos et il en a les moyens.

Le grand final de cette intrigue, aussi original que surprenant, s'avère d'anthologie. Cette séquence incroyable, remarquablement rythmée et bénéficiant d'une mise en scène magistrale, est assurément le clou de ce tome et vaut à elle la lecture. Gosho Aoyama nous offre là un de ces moments rares qui marquent à jamais l'histoire d'un manga et l'esprit de ses lecteurs. Le cliffhanger final du tome en est d'autant plus violent que le lecteur est laissé alors que le suspense est à son apogée, et plus que jamais on a envie d'enchaîner directement avec le tome suivant.

Petit bémol toutefois: vu que l'intrigue se déroule dans la ville de Londres, l'auteur a jugé naturel d'écrire plusieurs de ses dialogues en anglais. Malheureusement, force est de constater que, s'il se débrouille à peu près, il est tout sauf bilingue et que ses tournures de phrases sont parfois un peu bizarres. Il faut cependant saluer le remarquable travail de localisation de Kana qui a choisi de respecter ce choix narratif en gardant les dialogues anglais originaux et en leur joignant une traduction française pour les non-anglophones au sein de la même bulle, préservant ainsi la fluidité de la lecture.

Un des meilleurs tomes de la série qui nous prouve que, malgré sa surprenante longévité, Détective Conan n'a rien perdu de sa superbe et qu'après plus de 70 tomes il est même en meilleure forme que jamais ! Du très grand art !


Glass Heart


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

16 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
GlassHeart
19 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs