Deadlock Vol.1 - Actualité manga
Deadlock Vol.1 - Manga

Deadlock Vol.1 : Critiques

Deadlock

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 29 Avril 2016

Critique 1


Yûto Lennix, jeune homme de 28 ans d'origine japonaise, était agent de la brigade des stups à New York, jusqu'à sa condamnation pour un crime qu'il n'a pas commis : con coéquipier et ami a été retrouvé mort chez lui alors qu'ils étaient tous les deux sur une importante filature de cartel, et les assassins se sont arrangés pour lui faire porter le chapeau par le biais de fausses preuves.
A présent, 15 années de détention l'attendent au sein de la prison de Schelger. En tant que petit nouveau, il devient rapidement la cible de certains détenus, dont le dénommé B.B. qui ferait bien sa "femme" de ce petit asiatique à l'apparence guère virile malgré la barbe qu'il se laisse pousser. Mais Yûto n'est certainement pas du genre à se laisser faire, et tandis qu'il s'attire la foudre des uns, il parvient à sympathiser avec d'autres prisonniers plus ouverts d'esprits : Nathan l'"avocat" de la prison, Matthew le petit nouveau candide arrivé en me^me temps que lui, Mickey... et Dick, son compagnon de cellule, un homme secret et mystérieux...

A l'origine de Deadlock, on trouve un roman écrit en 2006 par la célèbre Saki Aida, déjà à l'origine d'Only love et de Back to love, et illustré par Yuh Takashina, alors novice dans le milieu artistique. C'est ce même duo qui, à partir de 2011, a choisi d'adapter sa propre oeuvre en manga, avec au programme une plongée aux côtés d'un homme qui va devoir lutter pour sa liberté en plein coeur d'une prison de haute sécurité américaine. Autant dire que les choses ne s'annoncent pas facile, car Yûto va vite découvrir l'enfer du milieu carcéral, avec ses règles spécifiques et ses rapports de force. Et respecter les horaires de lever et de coucher très précis ne sera guère difficile à côté de se faire une place au sein de cette prison où règnent les conflits entre des ethnies hiérarchisées, où le racisme ambiant est là, et où le stresse, la frustration et le besoin de dominer peuvent vite aboutir sur viols et meurtres...
Le duo d'autrices met très bien en place tout ce contexte houleux, évoquant efficacement la hiérarchie de chaque ethnie (essentiellement les blacks, les latinos et les blancs), les leaders de chaque bande (le dangereux B.B. chez les blacks qui devrait bientôt prendre la place du vrai leader Choker, le malsain skinhead Henry à la tête des blancs, Rivera chez les latinos qu'on attend de découvrir...), certains comportements adoptés pour s'intégrer (la bande des "sisters", travestis devenant de leur plein gré les "femmes" des détenus, et où se dégage fortement la figure de Tonya), la corruption de certains gardiens, les systèmes de troc illégaux... On se retrouve alors avec une micro-société réaliste, crédible, où les deux mangakas n'ont aucun mal à faire ressortir les principales figures. En tête de celles-ci, c'est bien Dick, compagnon de cellule de Yûto, qui intrigue le plus, tant il reste secret malgré sa lente ouverture envers notre héros. Pourquoi est-il en prison ? Qu'a-t-il fait ? Pourquoi personne ne lui cherche de noises au sein de la prison ? Certains éléments de réponse arrivent déjà.

Mais la découverte de ce milieu carcéral et de ses détenus n'est évidement par le seul leitmotiv de l'oeuvre, qui met en place une véritable intrigue autour de l'objectif de Yûto : s'en sortir et prouver son innocence bien sûr, mais cela passe d'abord par une tout autre mission qui lui est confiée et qui s'installe efficacement au fil du volume : retrouver un individu précis, un leader terroriste du nom de Corbus, parmi une liste précise de suspects... Et même si l'on regrette un peu que cela ne soit pour l'instant pas plus fouillé puisque la liste diminue très vite, l'envie de découvrir qui est le "corbeau", terré au fin fond de la prison d'où il donne ses ordres pour l'extérieur, est bien là...

Malgré le contexte en huis clos qui pourrait être étouffant, oppressant et malsain, Yuh Takashina possède un style qui tend pour l'instant à se faire plutôt poser, à tel point que l'on pourrait presque trouver l'ensemble visuellement très gentil et propre pour un récit en milieu carcéral. Par ailleurs, pour les allergiques aux choses trop crues, sachez qu'il n'y a absolument aucune scène de sexe dans ce premier opus, et que l'aspect homosexuel passe même au second plan.
Cela dit, le trait des personnages, élancé, élégant et précis est un ravissement, la narration très claire sert parfaitement le récit, et, chose importante pour une oeuvre se déroulant dans un milieu très fermé, les fonds sont présents quand il le faut, se remarquent sans être trop présents, et contribuent donc habilement à faire ressentir l'atmosphère de prison.

Sur son premier volume, Deadlock se présente alors comme une très bonne surprise, traitant avec une efficacité et une immersion certaines son scénario et la peinture de son milieu carcéral. L'édition de Taifu Comics, avec son papier souple et assez épais, sa bonne qualité d'impression et sa traduction limpide, sert très bien l'ensemble.


Critique 2


Voici le tome un d’une nouvelle série Taïfu que l’on attendait avec impatience. Vendu comme sombre au même titre qu’In These Words, ressemblant par le scénario au plus vieux Under Grand Hotel, on meurt d’envie de découvrir ce qu’il en est. A noter que le duo d’auteur de Deadlock ne nous est pas totalement inconnu. Si nous ne connaissions pas encore Yuh Takashina au dessin, la scénariste Saki Aida nous est familière. Elle a en effet présenté en France « Only Love » et « Back to love ». Première chose intéressante, cela se passe aux Etats-Unis. Un bon point, clairement, puisque l’ambiance des prisons américaines n’est pas forcément la même notamment à propos des guerres de clans. On y rencontre rapidement Yûto, ex agent de la brigade des stupéfiants, incarcéré pour le meurtre de son collègue. Il clame son innocence, persuadé que le cartel contre lequel ils enquêtaient l’a piégé et fait passer pour coupable. Pourtant, toutes les preuves sont contre lui et la criminelle n’a pas poussé très loin son investigation. Il se retrouve donc derrière les barreaux, avec pour mission d’identifier un terroriste qui agit de l’intérieur. S’il y parvient, on lui rendra sa liberté. Lui qui pensait passer inaperçu et s’était fait pousser la barbe exprès afin de ne pas attirer l’attention se fait prendre pour cible dès son entrée dans la prison de Schelger. Mais les rencontres ne sont pas toutes mauvaises à l’intérieur des murs, et s’il devra se battre pour s’en sortir et accepter que certains sont plus forts que lui, Yûto va également faire la connaissance de personnes a priori de confiance.

Les parallèles existant entre d’autres licences de Taïfu sont assez minimes. Comme Under Grand Hotel, on a affaire à une prison. Pourtant dans ce dernier la violence est une évidence, la folie un incontournable. UGH décrit davantage les tourments humains, les déviances que l’on est amené à vivre entre les murs. In These Words est certes un manga très sombre, brillant, violent également, Deadlock ne s’en rapproche pas fondamentalement non plus. Sur ce premier tome en tout cas, la violence est assez lissée, voire sous-entendue uniquement. Certains passages ne sont pas dévoilés au lecteur pour préserver l’image plus douce de Deadlock comparé à d’autres licences. Et d’une manière générale, si la violence et les délits sont sous-jacents dans le récit, le lecteur n’y assistera pas trop. Il y est plutôt question de politique intra-clans, de jeux de pouvoir, d’influence, de luttes entre les différentes castes présentes. L’opposition est d’ailleurs bien décrite, entre les noirs, les asiatiques, les hispaniques, les blancs… On se rapproche un peu de la série télévisée Oz sur la nette différence entre les ethnies, choses que l’on retrouve moins ailleurs. Deadlock est une série à part entière, qui pour l’instant pose des bases. On a hâte de voir comment les personnages vont évoluer, et ce même si la narration est un peu « lisse » et « gentille » pour le moment. La rudesse de la vie en prison n’est pas occultée, mais n’est pas forcément mise en avant. Un juste équilibre qui confère à ce premier tome une note agréable et réussie.

Au niveau des graphismes, on avance dans le même sens. Le trait est véritablement joli, avec un réalisme certain et une justesse dans les âges, dans les expressions qui semble évidente. Toutefois, tous les protagonistes sont « lisses », « parfaits », sans défauts ou blessures apparentes. Les autres détenus sont eux aussi des détenus idéaux, tant par leurs actions (sans doute terribles, mais que l’on ne voit que peu) que par leur physique. Il manque un peu de vulgarité, de brutalité aux personnages. Rien à redire sur l’édition de Taïfu qui livre un travail impeccable. En somme, un bon début de série avec des protagonistes intrigants, une réelle intrigue et de jolis graphismes (parfois un peu trop). A noter que le point le plus positif reste que : pas de sexe dans le premier tome ! Voilà une sacrée bonne surprise !


Critique 3


La vie de Yûto Lenix bascule du jour au lendemain. Agent de la brigade des stups, il est accusé d’avoir tué son collègue. Malgré qu’il clame haut et fort son innocence, il est incarcéré à Schelger, une prison de Californie. Et c’est quinze de détention qu’il doit faire ! Cependant, un marché lui est proposé. Il pourrait être libéré s’il arrive à identifier un terroriste opérant depuis cette prison !

L’univers carcéral sous un fond yaoi a déjà été abordé dans une autre série « Under Grand Hotel » de Mika Sadahiro. Comme dans cette série, nous découvrons un univers très dur où il n’est pas bon de sortir du rang. Certains sont en prison pour des faits graves comme le meurtre mais d’autres s’y retrouvent pour des petits délits ou sont accusés à tort.
Yûto, comme le lecteur, découvre ce monde rempli de règles faites pour éviter les débordements et tout simplement aussi pour ne pas se faire tuer. Ainsi, les prisonniers sont regroupés non pas par rapport à leur appartenance d’ethnie mais par rapport à leur couleur de peau. Il est vivement conseillé d’appartenir rapidement à un clan pour être protégé des autres.
Emprisonné pour certains à perpétuité et ne pouvant assouvir leur besoin sexuel, certains choisissent une « femme » parmi les prisonniers et surtout les petits nouveaux. Yûto craint qu’un prisonnier le force à devenir sa femme. Pour se protéger, il tente de se montrer plus viril en se faisant pousser la barbe et n’hésitera pas à se défendre quand un prisonnier s’approche trop près de lui au risque de s’attirer des ennuis. Il s’attire vite la sympathie de Dick, son compagnon de cellule qui est un homme qui a su se faire respecter dans la prison à la suite d’un événement fâcheux.

Dans ce premier tome, nous découvrons également qu’il n’y a aucune justice au sein même de la prison. Si l’un est roué de coups, au lieu d’être protégé par les gardiens, il risque au contraire de s’attirer encore plus de problèmes. Les gardiens veulent avoir la tranquillité. Ils mettent donc dans le même sac ceux qui donnent et ceux qui subissent les coups. Cependant, un prisonnier nommé Nathan essaye de venir en aide juridiquement à ceux qui ont été emprisonné à tort. Une petite lueur d’espoir...

Concernant les graphismes, l’auteur nous sert des personnages séduisants avec des traits androgynes. Elle sait également dessiner des hommes plus virils qui correspondent bien au monde carcéral. Les trames sont également bien utilisées. Quant à l’édition, elle est de bonne facture comme à son habitude.

Dans ce premier tome, nous découvrons un monde sombre où la loi du plus fort est de mise. Il n’est pas bon de se mettre à dos des leaders de clan en prison. Les relations se construisent au fils des pages et nous attendons d’en découvrir un peu plus. L’auteur a préféré développer son histoire au lieu de faire naitre de suite une histoire sentimentale, et cela est tout à son honneur.



Critique 3 : L'avis du chroniqueur
Einah

14 20
Critique 2 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM

16 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs