DanMachi – La Légende des Familias Vol.1 - Actualité manga
DanMachi – La Légende des Familias Vol.1 - Manga

DanMachi – La Légende des Familias Vol.1 : Critiques

Dungeon ni Deai o Motomeru no wa Machigatte Iru Darou ka

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 18 Septembre 2017

Critique 2


Dans un monde fantastique, Orario est une cité-labyrinthe réputée pour sa cohabitation entre les dieux, les humains et les autres espèces, mais aussi pour le Donjon, une vaste étendue souterraine, divisée en de nombreux niveaux s'enfonçant dans le sol, et au fils desquels surgissent des monstres de plus en plus forts. Cet endroit mystérieux et un peu labyrinthique ne manque pas d'attirer un grand nombre d'aventuriers désireux de l'explorer. Pour cela, lesdits aventuriers peuvent se placer sous la protection d'un Dieu, au sien de ce qui est appelé une Familia. L'objectif des Dieux ? Tout simplement tuer leur ennui, c'est bien pour ça qu'ils sont descendus dans le monde inférieur, tout en s'interdisant d'utiliser leurs pouvoirs.


Bell Cranel, jeune garçon aux cheveux blancs sortant tout juste de l'enfance, est récemment devenu le tout premier "enfant" de la déesse Hestia, et grâce à sa bénédiction, il part explorer le Donjon avec la fougue de la jeunesse... et, surtout, son inexpérience. Car alors qu'il rêve de rencontrer dans ce donjon des filles à sauver, c'est lui qui, quand un Minotaure surgit devant lui, est secouru in extremis par une sublime et puissante guerrière blonde et fine. Elle s'appelle Ainz Wallenstein, elle fait partie de la familia de Loki... et Bell est tombé instantanément amoureux d'elle. Galvanisé par sa rencontre avec cette beauté inaccessible, il donnera son maximum pour explorer le donjon ainsi que la cité d'Orario. Mais les dangers seront peut-être plus nombreux qu'ils ne le pensent, et ne viendront pas uniquement du Donjon...


Après l'anime et le roman, la saga multi-supports DanMachi se décline désormais en manga en France grâce aux éditions Ototo. A l'origine de cette saga, on trouve le light novel éponyme édité en France par les éditions Ofelbe depuis l'année dernière. Toujours en cours au Japon depuis 2013, cette série de romans est écrite par Fujino Omori, tandis que les illustrations sont l'oeuvre de Suzuhito Yasuda, un nom qui s'est beaucoup fait connaître pour son travail sur DuRaRaRa!!. C'est la même année qu'a déboulé chez nos amis nippons l'adaptation manga dont il est question ici. Celle-ci est dessinée par le mangaka Kunieda, jusque-là inconnu en France et dont c'est seulement la deuxième série. Avant l'arrivée de ces deux formats papier, DanMachi s'est fait connaître chez nous par son adaptation animée, diffusée sur Viewster en 2015 et sortie en DVD & Blu-ray l'année suivante chez Black Box. Et la saga ne s'arrête pas là, puisque côté manga et roman l'oeuvre a déjà eu droit à plusieurs spin-off au Japon, et que l'un d'eux, Sword Oratoria, a aussi eu droit cette année à un anime (qui fut diffusée sur Wakanim et sortira aussi physiquement chez Black Box).


Ici, tout comme dans le roman, l'aventure commence par l'incursion de Bell Cranel, dans un niveau du Donjon visiblement trop élevé pour lui. Il ne doit son salut qu'à l'arrivée d'Aiz, qui réduit à néant la créature, pendant que lui, trop apeuré, s'enfuit à toutes jambes sans même remercier la jeune femme. Mais dans sa fuite, il prend conscience d'une chose : la beauté et la force d'Aiz l'ont subjugué au point qu'il est immédiatement tombé amoureux d'elle. Et c'est avec une volonté de devenir digne d'elle qu'il continuera désormais de progresser en tant qu'aventurier.


Ce court prologue installe alors sur le vif les toutes premières étapes d'un univers qui ne va ensuite cesser de s'enrichir, et pour ça le mangaka Kunieda effectue un très bon travail, en sachant distiller les informations pour qu'elles ne paraissent jamais trop lourdes, si bien qu'on les assimile facilement.


Avec ses aventuriers qui doivent progresser et son exploration de donjon où il faut combattre des monstres, le récit tire d'emblée pas mal d'influences des RPG pour poser un contexte axé fantasy. A partir de là, le scénario imaginé par le romancier d'origine développe peu à peu un bakground bien spécifique qui ne cesse d'intriguer toujours plus, à commencer par ce que l'on comprend de la cité-labyrinthe où se déroulent les choses, Orario. Dans cette ville qui est la seule au monde à posséder un gigantesque donjon souterrain de ce type, nombre de dieux intrigués ont fini par descendre, renonçant à leurs pouvoirs pour fonder des Familias leur permettant de placer des aventuriers sous leur bénédiction. Ainsi dieux, humains et bien d'autres espèces (nains, elfes, hommes bêtes, filles-chats...) vivent-ils ensemble, souvent même sous le même toit dès lors qu'ils font partie de la même Familia. Nourris de la bénédiction du dieu qu'ils ont rejoint, et épaulés par la Guilde qui semble en place depuis très longtemps pour gérer les affaires du donjon, les aventuriers partent jour après jour dans les différents niveaux souterrains à la recherche de gloire, de fortune, d'un moyen de survivre...


C'est dans ce contexte que Bell, a rejoint la familia de la pétillante déesse Hestia, divinité impopulaire dont il est alors devenu le premier compagnon. Et pour l'instant, c'est donc seul qu'il part à la conquête du Donjon, qui s'annonce longue et difficile...


Pourtant, au fil de son aventure, Bell va être amené à évoluer assez vite par certains aspects, et à découvrir de plus en plus de choses sur Orario, un lieu aux multiples caractéristiques.


En même temps que lui, on découvre une cité certes mystérieuse, mais où se croisent toutes sortes d'espèces, où en plus de la guilde on trouve toutes sortes de commerces comme des tavernes et des forges, mais aussi des événements ponctuels comme la féria des monstres. Quand ils ne sont pas dans le Donjon, les personnages sont souvent amenés à s'entrecroiser en ces lieux où ils vivent, et il est intéressant de noter que les membres des Familias ne se limitent pas forcément aux aventuriers (par exemple, celle d'Héphaïstos est spécialisée dans la forge), ce qui là aussi ouvre pas mal de possibilités.


De même, on voit déjà que le Donjon est un lieu vraiment à part. En y combattant des monstres qui peuvent être très variés, il est possible de récupérer sur les cadavres des cristaux magiques et autres choses, pouvant être échangés contre de l'argent auprès de la Guilde... tandis que, bien sûr, les combats permettent aussi, comme dans un RPG, de progresser en expérience via ce qui est appelé le statut, une sorte de "tableau de compétences" auquel il faut aussi ajouter la magie, les sorts et les compétences particulières. Au tout début, Bell n'a que très peu d'expérience, forcément, ce qui lui vaudra plus des moqueries cruelles, mais rapidement il pourrait montrer des possibilités pour le moins insoupçonnées. Tellement insoupçonnées qu'elles pourraient vite attirer l'attention d'autres divinités...


Le récit installe rapidement (un peu trop parfois), mais plutôt efficacement une palette de personnages déjà assez riche, car Orario grouille décidément de monde et est très animée. 


En tête de ces personnages, il y a évidemment le duo Bell/Hestia, l'humain encore jeune et la déesse impopulaire à physique de lolita, mais aux seins généreux (si bien que ses pairs la surnomment de façon moqueuse la "lolita-laitière"), qui forment un tandem pour le moins intéressant, tant on comprend vite qu'en peu de temps ils se sont déjà attachés l'un à l'autre. Enfin, surtout Hestia, heureuse d'avoir enfin un compagnon, et qui du coup se montre à la fois parfois trop jalouse, parfois inquiète à l'idée de le perdre et de retomber dans sa solitude, mais toujours désireuse de tout donner pour l'épauler comme il se doit. Sa demande folle à Héphaïstos en est une excellente preuve.


A eux deux s'ajoutent pléthore d'autres personnages : la magnifique Aiz qui attire tous les regards, Eina la calme responsable de Bell à la Guilde, la serveuse Syl, Anya la fille-chat qui n'a pas sa langue dans la poche, la naine Mama Mia qui tient l'auberge de la Fertile Maîtresse (qui deviendra un lieu de passage régulier pour Bell)... et de nombreux dieux. Parmi ceux-ci, trois figures se détachent beaucoup pour l'instant : Héphaïstos l'amie forgeronne d'Hestia, Loki la déesse d'Aiz et planche à pain avec qui Hestia entretient une relation conflictuelle parfois très très puérile (ce qui entraîne de savoureux instants d'humour), et Freya la déesse de la beauté aux desseins énigmatiques. Les plus observateurs auront évidemment remarqué que pour tous ses dieux, Omori s'inspire de divinités réelles extraites de religions diverses et variées.


Au gré de ce premier tome, le manga pose donc un contexte déjà riche, qui s'offre de nombreuses possibilités et qui promet de passionner, et tout ceci est accompagné d'une narration efficace, qui passe notamment pas mal par les pensées de Bell pour nous aider à mieux cerner l'univers. Bien sûr, par rapport au roman, le mangaka doit occulter pas mal de détails, mais pour l'heure il fait toujours les bons choix.


Visuellement, Kunieda livre globalement une très bonne copie. L'artiste est soucieux de rester fidèle aux designs originaux de Suzuhito Yasuda, et parvient à animer efficacement les différentes figures en leur offrant de bonnes palettes d'expressions. Le seul détail qui chagrine par moment concerne quelques inégalités sur le visage d'Hestia. Les décors sont présents assez souvent, sont tantôt juste esquissés pour renforcer l'immersion, tantôt plus insistants afin de bien dégager le charme de la cité cosmopolite et animée d'Orario. Les quelques scènes d'action présentes vont à l'essentiel, ne s'éternisent pas trop, mais jouissent d'un découpage limpide, où l'on comprend aisément l'enchaînement des mouvements et des coups.


Sur ce premier volume, la version manga de DanMachi démarre donc vite et bien, Kunieda sachant retenir ce qu'il faut du roman original afin d'offrir un divertissement soigné, clair et immersif.


Concernant l'édition, on appréciera tout d'abord de retrouver à la traduction Marie-Saskya Raynal, qui est également la traductrice des romans, et qui connaît donc déjà bien l'univers de DanMachi. Elle offre un travail sans fausses notes et toujours limpide. Le papier allie épaisseur et souplesse, l'impression effectuée chez Aubin est excellente, les quatre premières pages en couleur sont plaisantes, et le travail de lettrage et d'adaptation graphique de LBH est tout à fait convaincant.


Critique 1


En France, on commence à bien connaître la licence DanMachi. A l'origine, cette saga est un light-novel écrit par Fujino Ômori et illustré par Suzuhito Yasuda, un roman publié chez nous via Ofelbe. A partir de 2015, une adaptation animée par le studio J.C.Staff est produite et totalise 13 épisodes, avant de connaître une deuxième série dérivée en 2017 : Sword Oratoria.


Les éditions Ototo nous proposent maintenant de découvrir l'adaptation manga du light-novel originel. Comptant actuellement neuf opus au Japon, le titre est dessiné par Kunieda, un auteur que nous découvrons en France et qui ne compte que deux œuvres à son actif : DanMachi ainsi qu'un récit achevé en trois tomes, Judgement Overman.


A Orario, la Cité-labyrinthe, des centaines d'aventuriers se plaisent à explorer le « Donjon », un souterrain divisé en de nombreux étages où les monstres qui y résident sont de plus en plus puissants, au fer et à mesure que l'on s'enfonce dans les profondeurs. Bell Cranel est l'un de ces jeunes aventuriers et a rejoint la familia de Hestia, une jeune déesse qui a bien du mal à faire prospérer sa famille... Car à Orario, des dieux sont descendus dans le monde des humains pour former leurs familias, de véritables guildes qui ont plus ou moins impacté la ville, certaines étant désormais connues de tous les habitants d'Orario.


Un jour, alors que Bell s'aventure dans le Donjon, il est secouru in extremis par une guerrière d'une autre familia, alors que le jeune homme allait être la proie d'un redoutable Minotaure. Cette aventurière, c'est Aiz Wallenstein, une épéiste aussi froide que populaire. Le cœur de Bell balance, le jeune guerrier aura des progrès à faire s'il espère, un jour, attirer l'attention d'Aiz !


DanMachi est un titre qui pourrait se définir assez simplement : un univers fantastique marqué par un style harem très propre aux mangas est anime post années 2000, le tout piqué par un zeste de dimension RPG en ce qui concerne les phases d'exploration du Donjon. L'univers créé par Fujino Ômori peut paraître classique au milieu de dizaines de titres qui ont abordé un style similaire durant ces dernières années, mais ce premier tome vient apporter la confirmation que si DanMachi ne renouvelle pas son genre, l’œuvre possède un univers assez riche porté par des personnages rendus rapidement attachants.


C'est donc une introduction qui nous est proposée ici, une entrée en matière qui insiste sur les concepts majeurs de la série, et force est de reconnaître que le tout est présenté de manière assez fluide. Pas de forts enjeux pour le moment, mais une habilité de l'auteur a représenté le système d'Orario, ses familias portées par des divinités, son labyrinthe qui peut vire s'avérer redoutable, et une affinité entre les humains et les dieux qui justifie totalement la patte RPG du titre. Chaque chapitre amène alors son lot de développement et met surtout à l'honneur une poignée de personnages cruciaux. Bell et Hestia, d'abord, mais d'autres individus, humains comme dieux, qui permettent de mieux cerner l'étendue de la ville d'Orario. Il demeure aussi une certaine légèreté en ce qui concerne les personnages, le côté harem étant vite mis en avant et la volonté de l'auteur de planter tout un tas de demoiselles séduisantes plaçant vite la série dans une ambiance qui ne dépaysera pas les lecteurs de titres du genre. Le côté light-novel est donc bien présent, ce qui se prête aussi très bien en manga et aboutit à une lecture guillerette et qui divertit sans mal jusqu'à la fin.


Et, au-delà de ça, on ne pourra passer à côté du potentiel de l'univers que nous présente ce tome. La fin, en particulier, semble mettre un semblant de complot en avant, quand tous les concepts de la série laissent une importante marge de manœuvre pour élaborer une intrigue plus importante tout en renouvelant les aventures de Bell. Forcément, on ne peut qu'en attendre encore plus de la suite.


Le format manga de DanMachi paraît en France après l'anime et le light-novel originel, la question de l'adaptation se pose donc forcément pour ceux qui ont touchés à au moins l'un des deux supports précédents. Et, bonne surprise : le manga s'emparer parfaitement du roman et se montre extrêmement fidèle à ce dernier. A l'instar du premier volume de l’œuvre de base, ce premier volet du manga prend son temps pour planter les concepts et ne cherche pas à précipiter les choses. Contrairement à l'anime, qui a tendance à bousculer beaucoup trop vite le rythme léger et presque routinier du roman, le manga cherche à servir un univers et ses personnages, à nous faire comprendre l'étendue de ce monde nous en happant par sa légèreté qui oscille entre l'exploration de donjons et la tranche de vie teintée de fantaisie. Aussi étonnant que cela puisse paraître, le manga semble donc être une adaptation plus réussie que l'anime, aussi bien quant à la fidélité de l’œuvre originale que la volonté de coller aux intentions de Fujino Ômori.


Visuellement, le titre s'en sort très bien et se montre fidèle au character-design de base de Suzuhito Yasuda. Les personnages sont reconnaissables et montrés vivants par le dynamisme du trait et l'accent mis sur les expressions des personnages, sans compter cette impression que Kunieda s'en est donné à cœur joie pour dessiner ces nombreuses jolies demoiselles, humaines comme déesses. On regrettera peut-être des arrières-plans trop souvent vides, marquant peut-être un manque d'assistants pour l'auteur. Dommage, car certains décors font très bien ressentir l'âme de la ville d'Orario.


Quant à l'édition, elle se montre impeccable : papier épais et de bonne facture, couverture mât... Aucun souci non plus avec la traduction de Marie-Saskia Raynal qui se montre très convaincante.


DanMachi est à ranger dans la catégorie des titres de fantasy très ancrée dans les années post 2000, sans grande prétention, mais qui parviennent à divertir par leur univers et leurs personnages. Fidèle au light-novel d'origine, ce premier tome du manga garantit totalement cet effet, si bien qu'on en redemande volontiers.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

15.5 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15 20
Note de la rédaction