DanMachi – La Légende des Familias Vol.3 : Critiques

Critique 2

Bell est désormais devenu le premier membre de la familia d'Hestia depuis plusieurs jours et, sous la protection de sa déesse, poursuit son exploration des premiers niveaux du donjon. Progressant rapidement, il enchante sa déesse qui est folle de lui, tout autant qu'il suscite l'intérêt de la sournoise Freya, qui visiblement aimerait beaucoup se l'accaparer... Mais pour progresser encore et espérer pouvoir explorer plus en profondeur le donjon, le jeune garçon, en plus de monter en niveau, va devoir veiller à d'autres choses ! Tout d'abord, s'offrir un équipement un peu plus consistant, à commencer par une nouvelle armure, et par un nouvel outil d'attaque offert par Eina qui prend décidément bien soin de lui. Ensuite, trouver des compagnons d'aventure, car explorer seul le donjon relèverait, au bout de quelques sous-sols, du suicide. Et ça tombe bien, car sa route finit par croiser brutalement celle d'une étrange demoiselle. Faisant a priori partie de l'espèce des Prums (ou des semi-humains ?), la dénommée Liliruka Arde, ou Lili, vient lui proposer ses services de porteuse, une tâche particulièrement utile pour le stock des objets dans le donjon. Bell décide de lui faire confiance. Mais tandis qu'avec son aide il parvient rapidement à s'enfoncer plus profondément dans le donjon et à accumuler plus de richesse et d'expérience, Lili semble cacher une part sombre... Faut-il réellement lui faire totalement confiance ?

En adaptant le premier volume des romans d'origine, les deux premiers tomes du manga DanMachi faisaient office d'introduction posant assez bien l'univers de base. Dès lors, ce troisième volume, qui entame l'adaptation du deuxième roman, suit une voie à la fois classique et inévitable, en commençant à amener auprès de Bell des compagnons d'aventure. La première est donc Lili, petite demoiselle effectuant efficacement son travail de porteuse, mais ayant peut-être de tout autres motivations plus secrètes et moins glorieuses. Kunieda rend plutôt bien l'essentiel, en intriguant comme il se doit autour de deux points : tout d'abord Lili elle-même, qui a souvent l'air sombre et paraît n'accorder aucune confiance aux aventuriers, puis la familia de Soma dont elle fait partie, une familia assez opaque et qui possède une réputation plutôt mauvaise à cause de ses aventuriers obnubilés par l'argent au point de devenir agressifs quand il est question de celui-ci, et d'un étrange vin divin conçu par Soma, le dieu de cette familia...Que se trame-t-il au sein de la familia de Soma ? La petite Lili est-elle liée aux affaires de vol ? Concrètement l'intrigue est pour l'instant cousue de fil blanc, mais le récit sait s'emballer comme il se doit en jaugeant bien l'utilisation des personnages (on appréciera aussi les moments amusants autour d'Hestia et la plus forte présence de certains visages comme Ryû), la part de mystère autour de Lili et de sa familia, et les petites séquences d'action qui sont certes mises en scène de façon très classique, mais sont pourvues d'un bon dynamisme.

Mais tout en développant sa petite intrigue, le récit amène également quelques nouveaux petits approfondissements de l'univers. Entre autres, on découvre avec intérêt certaines spécificités de la tour de Babel dont les plus hauts étages sont réservés aux dieux, on voit s'enrichir encore le bestiaire présent dans le donjon avec quelques designs suffisamment denses, et on assiste à un petit focus sur les compétences, les sorts et la magie. Toutefois, ce dernier point reste malheureusement très succinct, surtout par rapport au roman qui précisait pas mal les choses. Rien de grave cependant : on n'est pas perdus à la lecture pour autant.

La version manga de DanMachi reste encore un peu lisse dans certains développements, mais pour l'instant elle sait retenir l'essentiel des romans d'origine pour offrir un divertissement efficace et ne jamais nous perdre. Ici, Liliruka intrigue comme il se doit, la familia de Soma possède l'aura de mystère nécessaire, et les différents personnages désormais installés sont plutôt bien utilisés.

Critique 1

Invitée par Eina, Belle se rend à l'armurerie Hephaistos pour y découvrir le travail des forgerons, et éventuellement acquérir du nouveau matériel. Sur place, il croise Hestia, travaillant pour éponger sa dette suite à la création de la Dague Hestia. Peu après, l'apprenti aventurier croise la route de Lili, porteuse appartenant à la familia Soma, et proposant ses services à Bell...

Avec ce troisième tome de la version manga de Danmachi, nous entrons de plain-pied dans l'intrigue du second tome du light-novel, centré sur la rencontre avec Lili. Un nouveau personnage fait son donc apparition dans la série, la jeune porteuse qui va proposer ses services, en échange d'une maigre rémunération.

Alors, une grande partie du volume se consacre à cette rencontre, aux interactions entre les deux personnages, et à la véritable facette de Lili. Il ne faut pas bien longtemps au lecteur pour douter de la porteuse, la mise en scène étant suffisamment explicite sur l’ambiguïté de la jeune fille, mais là n'est pas le problème puisqu'il met aussi en avant la candeur de Bell qui ne saurait doute de sa nouvelle accompagnatrice. Au lieu de ça, l'aventurier se concentre sur ses prouesses, le récit étant plutôt habile pour mettre en avant les progrès du héros. Les séquences au sein du donjon se font donc plus nombreuses et sont assez plaisantes, le binôme Bell/Lili offrant pour le moment une belle alchimie. Le récit, lui, maintient bien le suspense sur l'issue de la collaboration, et il faudra atteindre le quatrième opus du manga pour savoir ce que l'histoire nous prépare réellement.

En parallèle à ça, l'auteur Kunieda croque toujours aussi bien l'univers des romans de Fujino Omori. Là où l'anime s'est montré particulièrement expéditif sur les débuts du récit, le mangaka prend son temps pour retranscrire toutes les subtilités de l'histoire d'origine. Le tome prend alors le temps de s'étaler sur plusieurs points de l'univers, le dilemme de la familia Soma, l'armurerie de la familia Hephaistos, donne un peu plus d'importance aux serveuses de la Fertile Maîtresse (Ryû en particulier, le personnage étonne même par ses aptitudes), ou encore la relation entre Bell et Hestia développées par quelques péripéties intimistes, particulièrement plaisantes par la douceur qu'elles apportent. Le récit ne joue pas la carte de l'intensité à tout va et préfère évoluer doucement, s'intéresser à ses personnages, mais aussi à son univers. Ceux qui ont été séduits par le monde de Danmachi y verront alors une lecture plaisante et particulièrement complète. Quant à ceux qui préfèrent les séquences d'action pure, les prochains volumes devraient les convaincre davantage, s'ils respectent le light-novel d'origine.

On notera aussi un dessin toujours plus efficace de la part de Kunieda. Celui-ci s'est bien approprié l'univers de la série et présente certaines séquences sous un angle différent par rapport à l'anime, faisant du manga une version complémentaire bonne à lire. Les amateurs un peu coquins apprécieront aussi les quelques séquences orientées fan-service autour de Hestia, des passages bien assez anecdotiques pour que les réfractaires de la pratique n'y apporte pas plus d'importance que ça.

En définitive, ce tome trois est à l'image qu'on pouvait se faire de Danmachi : un récit de fantasy qui mise sur l'univers et ses personnages plus que par l'action dantesque. C'est réussi, le tout se révélant toujours aussi plaisant à la lecture. Et en termes d'adaptation, le tout se révèle très complet, bien plus que l'anime qui a tendance à expédier certains arcs...