DanMachi – La Légende des Familias - Light Novel Vol.1 - Actualité manga

DanMachi – La Légende des Familias - Light Novel Vol.1 : Critiques

Dungeon ni Deai o Motomeru no wa Machigatte Iru Darou ka

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 05 Octobre 2016

Critique 2


Un peu plus d'un an après leur lancement réussi, les éditions Ofelbe, premier éditeur à avoir pris le risque de s'axer exclusivement sur le style littéraire si populaire au Japon qu'est le light novel, ont décidé de s'étendre par le biais d'une nouvelle collection. Ainsi, après la collection principale qui a vu poindre les trois 1ères grandes sagas de l'éditeur que sont Sword Art Online, Spice & Wolf & Log Horizon, arrive la collection LN - Light Novel qui devrait permettre à Ofelbe de proposer des titres peut-être plus atypiques, moins grand public et flirtant avec une vision plus large de la culture pop nippone.
Pour cette collection LN, exit le format typé roman classique et les épais tomes doubles adoptés sur la collection principale : ici le format reste grand, mais on y trouve en plus des rabats, et chaque tome tome français équivaut à un tome japonais. Un format plus proche de celui qu'un trouve au Japon, donc.

Et la série ayant l'honneur d'inaugurer cette nouvelle collection est un titre déjà connu en France pour son adaptation animée conçue en 2015 : Dungeon ni Deai o Motomeru no wa Machigatteiru no Daro ka?, diffusée en simulcast sur Viewster sous le titre Is It Wrong to Try to Pick up Girls in a Dungeon?, puis proposée en DVD/Blu-ray par Black Box sous le diminutif DanMachi.
Avec le light novel DanMachi - La Légende des Familias, Ofelbe nous invite tout simplement à découvrir la série de romans à l'origine de l'animé. Toujours en cours au Japon depuis 2013, celle-ci est écrite par Fujino Omori, tandis que les illustrations sont l'oeuvre de Suzuhito Yasuda, un nom qui s'est beaucoup fait connaître pour son travail sur Durarara!!.

Tout commence par l'incursion de Bell Cranel, aventurier novice de 14 ans, dans le 5ème sous-sol de ce qui est appelé Donjon. Il n'aurait jamais dû s'aventurer si profondément puisqu'il n'en a pas encore l'expérience, et va le regretter en se retrouvant face à un monstre trop puissant pour lui, un minotaure qui serait fort enclin à le mettre en charpie. Il ne doit son salut qu'à l'arrivée d'une aventurière aussi puissante que belle, Aiz Wallenstein, qui réduit à néant la créature... tandis que lui, trop apeuré, s'enfuit à toutes jambes sans même remercier la jeune femme. Mais dans sa fuite, il prend conscience d'une chose : la beauté et la force d'Aiz l'ont subjugué au point qu'il est immédiatement tombé amoureux d'elle. Et c'est avec une volonté de devenir digne d'elle qu'il continuera désormais de progresser en tant qu'aventurier...

Ainsi le court prologue jette-t-il les premiers éléments du récit. Et si ceux-ci, sur le coup, peuvent déstabiliser tant ils semblent vite placés, en réalité ils ne sont que les toutes premières étapes d'un univers qui ne va cesser de s'enrichir.
Vous l'aurez déjà compris, avec ses aventuriers qui doivent progresser et son exploration de donjon où il faut combattre des monstres, tire d'emblée pas mal d'influences des RPG pour poser son contexte axé fantasy. Mais il ne faudrait pas trop vite considérer l'oeuvre comme un énième récit du genre, car petit à petit Omori y développe un bakground bien spécifique qui ne cesse d'intriguer toujours plus, à commencer par ce que l'on comprend de la cité-labyrinthe où se déroulent les choses, Orario. Dans cette cité qui est la seule au monde à posséder un gigantesque donjon souterrain de ce type, nombre de dieux intrigués ont fini par descendre, renonçant à leurs pouvoirs pour fonder des Familias leur permettant de placer des aventuriers sous leur bénédiction. Ainsi dieux, humains et bien d'autres espèces (nains, elfes, hommes-bêtes, filles-chats...) vivent-ils ensemble, souvent même sous le même toit dès lors qu'ils font partie de la même Familia, au sein de cette ville animée. Nourris de la bénédiction du dieu qu'ils ont rejoint, et épaulés par la Guilde qui semble en place depuis très longtemps pour gérer les affaires du donjon, les aventuriers partent jour après jours dans les différents niveaux souterrains à la recherche de gloire, de fortune, d'un moyen de survivre...
C'est dans ce contexte que Bell, notre héros arrivé de sa campagne il y a à peine deux semaines pour devenir aventurier, a essuyé les refus de plusieurs Familias de l'intégrer, avant de se retrouver avec la déesse Hestia, divinité impopulaire dont il devient le premier compagnon. C'est donc seul qu'il part à la conquête du Donjon, qui s'annonce longue et difficile...

Pourtant, au fil de son aventure, Bell va être amené à évoluer assez vite par certains aspects, et à découvrir de plus en plus de choses sur Orario. Et c'est là que l'écriture d'Omori s'avère particulièrement efficace, en nous faisant découvrir petit à petit tout un univers aux multiples caractéristiques.

Ainsi découvre-t-on peu à peu avec plaisir Orario, une cité certes mystérieuse, mais où se croisent toutes sortes d'espèce, où en plus de la guilde on trouve toutes sortes de commerces comme des tavernes et des forges, mais aussi des événements ponctuels comme la férie des monstres, ou des quartiers spécifiques comme le pauvre et labyrinthique Daidalos. Quand il ne sont pas dans le Donjon, les personnages sont souvent amenés à s'entrecroiser en ces lieux où ils vivent, et il est intéressant de noter que les membres des Familias ne se limitent pas forcément aux aventuriers, ce qui là aussi ouvre pas mal de possibilités.

De même comprend-on vite que le Donjon est un lieu vraiment à part. Considéré comme l'un des trois plus grands mystères du monde, apparemment il existait déjà avant l'arrivée des dieux, se répare tout seul quand les aventuriers l'abîment, voit toutes sortes de monstres y naître de façon mystérieuse, et semble impossible à totalement dessiner sous forme de carte puisque plus ses niveaux descendent, plus il devient grand et labyrinthique au point d'être un vrai dédale où l'on pourrait très vite se perde... et devenir la proie de monstres toujours plus dangereux.
Des monstres qui, d'ailleurs, s'avèrent assez variés, les espèces allant de classiques comme les gobelins, les minotaures, les kobolds ou les trolls, à des choses plus originales comme les crapauds-cyclopes ou les murombres. il ne s'agit que de quelques exemples, et on devine déjà que l'écrivain pourrait se permettre nombre de choses sur ce point par la suite.
En combattant ces monstres, il est possible de récupérer sur les cadavres des cristaux magiques et autres drop items, pouvant être échangés contre de l'argent auprès de la Guilde... tandis que, bien sûr, les combats permettent aussi, comme dans un RPG, de progresser en expérience via ce qui est appelé le statut, soit un tableau de compétences (force, défense, habileté, agilité) divisé en 10 niveaux (de I à A en ajoutant le summum, le niveau S) et où il faut ajouter la magie, les sorts et les compétences particulières. Au début de l'intrigue, Bell n'a que très peu d'expérience, forcément, ce qui lui vaudra plus d'une fois des moqueries, mais rapidement il pourrait montrer des possibilités pour le moins insoupçonnées. Tellement insoupçonnées qu'elles pourraient vite attirer l'attention d'autres divinités...

On en arrive alors aux personnages, bien différents puisqu'il vont des humains aux dieux en passant par toutes sortes d'autres espèces cohabitant, et qui s'avèrent nombreux dès ce premier tome.
En tête de ces personnages, il y a évidemment un duo : Bell et Hestia, l'humain encore jeune et la déesse impopulaire à physique de lolita mais aux seins généreux (si bien que ses pairs la surnomment de façon moqueuse la "lolita-laitière"), qui forment un tandem pour le moins intéressant, tant on comprend vite qu'en peu de temps ils se sont déjà attachés l'un à l'autre. Et si Bell a parfois du mal à le montrer et préfère se contenter de vouer un respect envers sa déesse, ce n'est pas le cas d'une Hestia absolument exquise, qui passe par toutes les émotions de façon parfois presque enfantine, est capable de s'exciter sur trois fois rien ou de soudain faire la moue, et qui s'avère prête à tout donner pour épauler comme il se doit son unique aventurier, alors qu'auparavant elle était paresseuse au point de ne pas avoir envie de fonder de Familia. Leur relation anime beaucoup les pages, Bell se retrouvant souvent un peu gêné par le comportement de sa déesse qui semble vouloir une relation plus poussée (elle aime se blottir contre le torse du garçon, en ville veut lui donner à manger comme le ferait un couple d'amoureux, est jalouse de toutes les filles qui s'approchent un peu de son protégé...). De ce fait, l'humour est bien présent et s'avère efficace. Mais limiter la relation de ces deux-là à cela serait une erreur, car nous sommes aussi amenés à découvrir des raisons plus profondes faisant qu'il s'attachent tant l'un à l'autre : ils n'avaient plus personne, étaient rejetés, et ont trouvé ensemble le moyen d'effacer leur solitude et de retrouver en quelque sorte une famille.
A eux deux s'ajoutent donc pléthore d'autres personnages : la magnifique Aiz qui attire tous les regards, Eina la calme responsable de Bell à la Guilde, la serveuse Syl, Anya la fille-chat qui n'a pas sa langue dans la poche, la naine Mama Mia... et de nombreux dieux. Parmi ceux-ci, trois figures se détachent beaucoup pour l'instant : Héphaistos l'amie forgeronne d'Hestia, Loki la déesse d'Aiz et planche à pain avec qui Hestia entretient une relation conflictuelle parfois très très puérile (ce qui, là aussi, entraîne de savoureux moments comiques), et Freya la déesse de la beauté aux desseins énigmatiques. Mais il ne faudrait pas oublier le beau et supérieur Ganesh, le pauvre Takemikazuchi, Miach... Les plus observateurs auront évidemment remarqué que pour tous ses dieux, Omori s'inspire de divinités réelles extraites de religions diverses et variées (grecque, celte, germanique, hindouiste...). Il ne s'agit d'ailleurs pas des seules références mythologiques. Par exemple, le Donjon surmontant le labyrinthique souterrain est aussi appelé Tour de Babel, il y a le labyrinthique quartier de Daidalos (Dédale) avec son fil d'Ariane...

Au gré des premières aventures de ce tome, Omori pose donc un contexte déjà plus riche qu'on aurait pu l croire avant la lecture, qui s'offre de nombreuses possibilités et qui promet de passionner, et tout ceci est accompagné d'une écriture efficace, où l'auteur alterne joliment les moments d'action assez épique aux instants plus calmes de découvertes, d'humour, d'interactions prenantes entre les personnages.
On appréciera l'écriture au présent qui donne vraiment l'impression d'y être, ainsi que la variété dans l'écriture. Par exemple, quand il s'intéresse à Bell, Omori adopte une narration du point de vue du jeune garçon, tandis que quand il nous invite à suivre les autres personnages il propose une narration extérieure. Ça aurait pu être un peu casse-gueule, en réalité ici cela s'avère habile, car bien dosé. L'auteur offre également de nombreux petits éléments descriptifs, qui sont bien disséminés de façon à ne jamais être sous forme de pavés lourds, et qui nous permettent tout naturellement de mieux comprendre le déroulement des combats, et de mieux imaginer l'agencement des lieux, l'apparence des monstres et des personnages... Sur ce dernier point, l'auteur possède un certain goût pour décrire les personnages féminins, qui sont très nombreux, et qui sont tous marqués par une grande beauté, quel que soit le style de cette beauté (beauté élégante, mignonne, poitrine généreuse, yeux à tomber par terre, traits fins...). Omori ne manque jamais de distiller ainsi une pointe légère de fan-service autour de ces nombreuses demoiselles bien différentes mais visiblement toutes pleines de charme. Et plusieurs d'entre elles montrent déjà envers Bell un fort intérêt confinant plus d'une fois à des élans de harem.

A cela viennent s'ajouter les illustrations ponctuelles de Suzuhito Yasuda. La première page couleur voyant Hestia de dos offre d'emblée une pointe d'érotisme, tandis que le dépliant couleur recto verso situé juste après confirme tout de suite la portée fan-service. Le rendu de ces illustrations couleurs est vraiment joli et impose d'emblée le charme des filles. Par contre, il y a une légère déception concernant les illustrations en noir et blanc, qui généralement suivent bien les événements de la lecture, mais ne mettent en scène que beaucoup trop rarement des passages réellement forts. Par exemple, aucune scène de combat n'est illustrée. On y regrette aussi un trait qui paraît un peu plus lisses que sur les illustrations couleur du début.

En dehors de tout cela, il faut aussi saluer la très bonne traduction de Marie-Saskia Raynal, vivante, limpide, et faisant bien ressortir les différentes ambiances.


Critique 1


Plus d’un an après le lancement des éditions Ofelbe, rattachées à Taifu et Ototo et publiant du light novel, l’éditeur s’est enrichie d’une collection nouvelle. La gamme LN – Light Novel pourrait en surprendre plus d’un mais outre son changement de format à travers des tomes fins et unitaires là où ceux des ouvrages sans collection sont en réalité des tomes doubles, Oferbe a tenu à choisir des titres bien caractéristiques du style, des thèmes et de la richesse que ce genre de littérature nippone. Tandis que Durararara ! devrait étoffer la collection prochainement, la saga DanMachi – La légende des Familias de Fujino Ômori et Suzuhito Yasuda fait son entrée en France sous sa monture originale, en simultanée avec la sortie de l’adaptation animée en DVD et Blu-ray dans l’hexagone.

Orario, la cité-labyrinthe, attire des centaines d’aventuriers désireux d’arpenter le donjon en dédale et vivre de multiples aventures. C’est aussi cet endroit que des Dieux et des Déesses ont choisi pour descendre sur Terre et ériger les « Familias », des clans que les divinités dirigent et prennent dans leurs rangs des aventuriers se lançant dans l’exploration du labyrinthe.
Bell Cranel, adolescent de 14 ans, est le seul membre de la Familia de la déesse Hestia dont l’apparence juvénile est trahie par son importante poitrine. Voulant se lancer dans l’action pour se construire un harem, le débutant qu’est Bell est pris au dépourvu quand un puissant Minotaure l’attaque. Sauvé par la vaillante Aiz Wallenstein, Belle tombe sous le charme et jure alors de devenir un guerrier aguerri…

L’expérience de ce premier opus de DanMachi est atypique pour ceux qui s’attendent à un roman au schéma classique, et donc un volume qui narrerait un arc narratif. Par cette amorce, Fujino Ômori démontre le style narratif des light novels : la publication ne s’embarrasse par du schéma littéraire classique et agit comme le ferait une grande saga manga. Les codes du lecteur littéraire sont chamboulés, ce qui sied parfaitement à l’univers que nous propose l’écrivain.

En effet, DanMachi est une œuvre de fantasy teintée d’une approche typiquement nippone qui façonne un univers original. Le monde de la saga est un astucieux mélange entre des mécaniques de RPG classiques avec son fonctionnement à bases de guildes et de statistiques, et une forte dimension fan-service marquée par une ribambelle de personnages féminins décrits comme impressionnants de beauté, le tout apportant un côté harem que les amateurs de manga de comédies sentimentales apprécieront très certainement. Toute cette facette forge alors l’intérêt de DanMachi qui, si sur la forme de l’anime ne se montre peut-être pas très innovant, surprend davantage sur le format littéraire.
Ainsi, c’est une série légère que nous propose Fujino Ômori tant sa narration insiste sur les rapports entre Bell et les différents personnages féminins, en particulier la pétillante Hestia. Si l’auteur n’entre finalement que peu dans les narrations internes empêchant aux personnages d’être décortiqués de manière exhaustive, ces derniers n’en reste pas moins marquant et attachant. Cela n’empêche toutefois pas quelques séquences d’action et de bravoure. Si les premiers assauts de Bell sont hésitant dans la manière qu’a l’écrivain de les dépeindre, la grande course-poursuite finale se révèle finalement haletante et efficace, apportant un suspense qui renouvelle correctement notre lecture. Ainsi, au fil des tomes, DanMachi est vouée à devenir une œuvre de fantasy divertissante à souhait, à condition que l’auteur continuer de bien jongler avec les différentes orientations de son récit.

Gageons aussi que l’univers a encore beaucoup à démontrer. Au fil des chapitres, Fujino Ômori plante son décor, donne des explications sur la ville d’Orario, les Dieux ainsi que les Familias, de manière assez ponctuelle afin de piquer notre curiosité sans qu’on s’y attende. On peut entrevoir un univers aux mille-et-une-facettes, que l’écrivain aura le loisir de développer sachant qu’il dispose d’un grand nombre de possibilités pour décortiquer un tel monde.

Finalement, notre seule petite déception est la touche de Suzuhito Yasuda, le dessinateur de la série qui nous propose quelques planches ci et là. Si ses illustrations colorisées sont du plus bel effet pour mettre en avant la beauté et les attributs des différentes Déesses, on ne peut s’empêcher d’être mitigés par rapport à ses illustrations ponctuelles qui semblent arriver de manière hasardeuse et ne représente pas vraiment les moments forts de l’histoire. Dommage car le chapitre final aurait permis des illustrations dynamiques et puissantes.

Pour ce nouveau format, changement total de politique éditoriale pour Ofelbe. Le volume se révèle ainsi plus mince, fidèle au nombre de page d’un tome japonais, mais reste sur un grand format et justifie alors le prix qui est des plus honnêtes pour un livre de cette taille. L’éditeur livre ainsi une excellente copie, conservant une fabrication de qualité et une traduction qui l’est tout autant.

La collection LN – Light Novels d’Ofelbe s’ouvre donc sur une série atypique en terme de littérature, marquée par un style et une ambiance bien connus dans le manga et l’animation nippone mais qui offre un divertissement rafraichissant en terme de roman. A la fois léger et épique, DanMachi brille de son style simple et son univers aux multiples possibilités. Une belle surprise que cette série, et une œuvre fantasy jeunesse qui a de quoi plaire.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

16 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15 20
Note de la rédaction