Cosmic Girlz Vol.1 : Critiques

Déjà connue en France pour la série Ichiko et Niko publiée chez Kana, Lunlun Yamamoto est arrivée aux éditions nobi nobi! en automne 2016 avec son autre série-phare, Cosmic Girlz. Entièrement en couleurs, l'oeuvre invite ses jeunes ou moins jeunes lecteurs dans un univers farfelu, celui que va découvrir la jeune héroïne Corona.

Pourtant, cette petite demoiselle est tout ce qu'il y a de plus banal au départ : élève modèle, assez populaire à l'école, vivant en famille avec ses parents et son petit frère... mais c'est pourtant bien elle que Luna, son étrange camarade de classe et sûrement la fille la plus bizarre de l'école, choisit en tant que... nouvelle membre des Patrouilleurs de l'espace ?! Chargée de venir en aide à ceux qui en eux besoin à travers la galaxie, cette agence a du pain sur la planche ! Et c'est ainsi que Corona se retrouve à devoir gérer à la fois sa vie sur Terre et sa mission à travers l'espace, accompagnée de sa nouvelle coéquipière Luna, et épaulée par un instructeur extraterrestre pas vraiment au point...

Quel enfant n'a jamais rêvé de mener une double-vie ou de voyager dans la galaxie à sa découverte ? C'est tout ça que l'artiste propose à son lecteur... mais avec elle, l'espace risque d'être bien différent des habitudes !

D'emblée, Lunlun Yamamoto nous laisse bien entrevoir un univers très coloré et pétillant, décalé et drôle, en montrant que la série télé de Sf ringarde que Corona regarde est on ne peut plus vraie, et que la Patrouille de l'espace existe bien. L'univers farfelu ne fera que se confirmer tout au long de la lecture de ce premier volume, où Corona devra d'abord commencer par s'habituer à sa nouvelle tâche et à ses nouveaux compagnons.

Parmi ces derniers, Luna et l'instructeur s'annoncent déjà particulièrement savoureux. La première, discrète et introvertie à l'école, devient plus excentrique une fois dans l'espace, où elle semble bien se plaire, et où elle n'affiche pourtant pas toujours un comportement très impliqué dans sa mission. Quant au deuxième, il est un instructeur se révélant vite très flemmard sous ses allures de mignonne peluche.

Alors, comment accomplir convenablement les missions avec des coéquipiers pareils ? Corona va vite le découvrir, un petit peu à ses dépens... et surtout avec beaucoup d'humour ! Car entre un instructeur incompétent ou une Luna qui risque parfois le renvoi, on a droit à une amusante équipe de feignasses qui se tirent mutuellement vers le bas par moments.

Au-delà de son humour décalé, Yamamoto met en place un petit univers rafraîchissant, que l'on découvre peu à peu avec plaisir : la base terrienne, les différences entre novices et agents confirmés, les différences d'écoulement du temps (une heure dans la base équivaut à une minute sur Terre), le système de classement des novices (une fontaine avec des petits cygnes et des étoiles)... sont autant d'éléments enrichissant honnêtement le background pour donner plus de piquant aux missions. Et bien évidemment, au fil de ces missions, Corona sera amenée à découvrir d'autres peuples extraterrestres parfois bien farfelus. Par exemple, les habitants de la planète Mozco dont les bébés font pipi par le dos, qui ne consomment que du froid, ou qui quand ils sont en colère grandissent et deviennent incontrôlables.

Bien sûr, la série tire beaucoup de son style graphique : Yamamoto offre des couleurs vives, très pop, qui dégagent une ambiance d'emblée bien vivante, et les physiques un peu chibi des héroïnes ainsi que les idées de design comme le vaisseau-cygne posent très vite le ton décalé.

L'édition de nobi nobi! en sens de lecture français et en couleurs, est plaisante avec une impression suffisamment soignée faisant bien ressortir les couleurs. Le papier est bon, la traduction de Yohan Leclerc bien vivante... On a affaire à un livre agréable à prendre en mains.

Décalée, rafraîchissante et colorée, la lecture du premier tome de Cosmic Girlz est une bonne petite surprise, que l'on espère voir se confirmer par la suite !