Citrus Vol.2 - Actualité manga
Citrus Vol.2 - Manga

Citrus Vol.2 : Critiques

citrus

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 29 Juin 2016

Critique 1


La cohabitation entre Yuzu et Mei n’est pas des plus faciles et à cause des gestes ambigus de sa sévère demi-sœur, Yuzu est en proie à ses sentiments et commence à ressentir en elle un amour pour celle qui ne partage pas son sang. Mei continue pourtant de se montrer distante et malgré ses initiatives pour intervenir dans sa vie, Yuzu continue à être mise de côté… Pourrait-elle découvrir les tracas qui hantent sa demi-sœur ?

La légèreté teinte les débuts de ce second tome avec l’entrée en scène de Momokino, vice-présidente du conseil des élèves qui s’avère être aussi très attirée par Mei… Une rivalité sentimentale se met alors en place, élément classique dans les récits qui font intervenir la romance, mais pas de quoi être rebuté. Car malgré cette amorce classique, ce volume deux ne s’attarde pas plus que ça sur ce point, et ce malgré la grande présence dans le tome de Momokino qui ne fait jamais véritablement d’ombre à nos deux héroïnes.

La relation entre Yuzu et Mei continue alors d’être astucieusement exploitée. Il est d’abord intéressant de noter que Saburouta ne choisit toujours pas de présenter les deux demoiselles sous l’angle de demi-sœur, mais bien d’un point de vue de deux êtres moralement liés, mais que tout semble séparer, le but de la série étant donc de les rapprocher. Dans cette optique, il est ainsi question du passé de Mei, notamment par rapport à son père. L’intrigue entre alors plus en profondeur dans la psychologie de la jeune fille qui, comme on pourra s’y attendre, doit son caractère à quelques séquelles psychologiques. Rien de trop dramatique pourtant, la mangaka s’attarde sur des éléments qui façonnent chaque être humain et les utilisent pour donner de l’épaisseur à ses deux héroïnes qui, par la présence l’une de l’autre, se rapprochent progressivement. C’est alors une certaine douceur qui se dégage des interactions entre les deux jeunes, continuant de doter Citrus d’un charme indéniable.

On apprécie aussi que l’auteure ne tombe pas dans le piège du sexe facile et met l’amour au premier plan de son histoire. Alors, que ce soit un baiser ou un échange un chouïa plus torride, chaque instant entre Yuzu et Mei a lieu pour enrichir la relation et ne pas proposer un bête fan service. Intentions louables donc, sans compter qu’elles contribuent à apporter une ambiance sincère à la série.

En somme, c’est donc un excellent second opus que nous offre Saburouta qui, loin d’une simple romance à tendance incestueuse, poursuit son histoire d’amour et d’humanité en construisant la relation entre Yuzu et Mei, mais surtout la psychologie des deux demi-sœurs, tout en cherchant à développer une ambiance particulièrement efficace. C’est définitif, Ototo ne s’était pas trompé en choisissant Citrus comme nouveau yuri à publier.


Critique 2


Yuzu n’est toujours pas remise de ce qu’elle a dit à Mei. Persuadée que cette dernière a compris ses sentiments, elle craint comme la peste sa prochaine rencontre avec elle et est, en outre, certaine que sa « petite sœur » n’a plus la moindre envie de la voir. La situation n’est donc pas des plus reluisantes, et elle n’ira pas en s’arrangeant lorsque Himeko Momokino, la vice-présidente du conseil des élèves, vient trouver Yuzu pour lui parler seule à seule. La demoiselle va clairement lui annoncer la couleur : Mei est à elle et rien qu’à elle !

L’attente était grande, très grande même, vis-à-vis de ce deuxième opus. Après tout, le premier tome de Citrus avait non seulement placé la barre haut, mais il avait également servi d’excellent porte-étendard à un genre qui en manque à l’heure actuelle cruellement. Soyez rassurés sans plus attendre, il n’y aura pas de quoi être déçu, bien au contraire ! Saburouta va ici développer non seulement son intrigue, mais aussi ses personnages et les liens qui les unissent. Pourtant, au départ, c’est face à quelque chose d’assez léger que l’on se trouve. La petite vice-présidente est une boule d’énergie qui se la joue gothic lolita à ses heures perdues et qui ne manque pas une occasion de fourrer son nez là où il ne faut pas. Bref, c’est le genre d’individu qui, hors de contrôle, peut rapidement agacer. C’est d’ailleurs la crainte initiale que l’on aura en découvrant son comportement. Cependant, on comprendra bien vite que l’auteur fait preuve de suffisamment d’intelligence que pour ne pas, déjà, nous proposer quelqu’un d’insupportable. En fait, elle se fera même rapidement attachante et s’intégrera plutôt bien au récit en venant se caler entre Yuzu et Mei sans pour autant entraver l’évolution de leur relation. Sa présence, un peu par hasard et non sans un certain humour, entraînera même le contraire. En effet, suite à un quiproquo provoqué par la vice-présidente, nos deux héroïnes vont même « passer à la vitesse supérieure », comme dirait Yuzu.

Plus concrètement, ce tome sera l’occasion pour les deux adolescentes de mettre leurs sentiments en avant. Parfois leur maladresse rendra la chose amusante, parfois, par contre, elles se montreront beaucoup plus touchantes. Pour chacune d’entre elles, il nous sera donné l’opportunité de découvrir certains pans de leur passé et des doutes, des douleurs qui les habitent. Des doutes et des douleurs qui rapprocheront et qui provoqueront certaines situations fortement ambiguës entre elles. C’est aussi là que leur lien de « sœurs » trouve un intérêt supplémentaire. Plus on avance dans la lecture, plus on en vient à se demander ce qu’elles sont réellement l’une pour l’autre, ce que leurs actes font d’elles. Au-delà de ça, on pourra également apprécier la variation dans ce qu’elles nous proposent. Il leur arrive d’être de temps à autre naïves, mais, à d’autres moments, elles se montrent extrêmement justes et pertinentes dans leur jugement. En outre, l’intégration réussie de personnages tels que Himeko ou encore le père de Mei, couplée au maintien efficace de têtes déjà connues au sein de l’histoire  rend cette dernière plus profonde et efficace qu’on aurait pu le croire de prime abord. Indéniablement, Citrus ne se contente pas de jouer la carte de la romance lesbienne facile avec ce qu’il faut de plans racoleurs et d’écolières pauvrement vêtues. La série est bien plus riche que cela et ne cesse de surprendre par ce qu’elle nous propose.

Ceci étant dit, s’il y a un autre point qui conserve ses qualités et qui va même en s’améliorant, c’est le coup de crayon de Saburouta. Encore une fois, l’auteur nous propose des planches soignées, souvent bien pensées, à l’instar d’une mise en scène aux petits oignons. Certains passages, notamment, sont une franche réussite. Les visages des deux héroïnes sont très souvent, eux aussi, à tomber. C’est du coup avec un plaisir décuplé que l’on suit l’avancée du scénario ici proposé.

Ce deuxième opus de Citrus ne se contente pas de nous séduire. Il nous charme d’une manière envoûtante. Qu’il s’agisse de Yuzu ou de Mei, chacune a sa manière bien à elle de venir retenir notre attention, de susciter notre intérêt. Mais c’est avant tout l’alchimie qui se crée entre les deux, l’attraction magnétique qui les lie, qui captive et qui convainc. Qui convainc déjà pour de bon !


Critique 3


Vivant désormais dans la même maison que Mei, Yuzu se sent troublée face à cette "demi-soeur" qu'elle pensait froide et très sérieuse, mais dont elle a surpris d'autres facettes. Et son petit coeur n'en finit plus d'être chamboulé depuis que la belle brune l'embrassée avec un détachement presque étrange... A force d'être intriguée par les mystères de Mei, Yuzu voit grandir en elle des sentiments sur lesquels elle peine à faire totalement le point. Mais, un peu perdue, elle finit par avoir envers celle qui l'attire des mots qu'elle pourrait regretter... Persuadée que Mei ne voudra plus la voir, Yuzu doit en plus se farcir les remarques d'une nouvelle tête : Himeko Momokino, vice-présidente du conseil des élèves, qui ne cache pas sa passion dévorante pour Mei.

Alors que nous retrouvons une Yuzu toujours troublée, les premières pages du tome marquent de suite l'arrivée de Himeko... et quelle arrivée ! La demoiselle, aussi mignonne que hautaine, se présente vite comme une petite adolescente énergique à la langue acérée comme un couteau, et balançant d'emblée à Yuzu des remarques déstabilisante, agressives, notamment en affirmant qu'elle est passée à la vitesse supérieure avec Mei... On aurait tôt fait de cataloguer Himeko en gamine vouée au rôle d'agaçante rivale amoureuse, et c'est le cas au début, mais Saburouta en profite surtout pour mieux nous surprendre après en parvenant à nuancer cette demoiselle qui finit par nous plaire de par sa spontanéité, et qui, plus qu'une rivale (qu'elle n'est jamais réellement), se pose plutôt en catalyseur (malgré elle, elle permettra certaines évolutions entre Yuzu et Mei). Aux côté, entre autres, d'une Harumin toujours aussi chouette, elle vient subtilement enrichir la palette de personnages secondaires gravitant autour de Yuzu et Mei.

Yuzu et Mei qui, donc, restent les personnages centraux. Et de leurs côtés, Saburouta confirme un talent indéniable pour dépeindre avec finesse et bienveillance des évolutions portées par plusieurs éléments très bien croqués. En tête, les tourments et questionnement qui passent constamment dans la tête de Yuzu, qui s'interroge beaucoup sur ce qu'elle ressent exactement pour Mei, et qui est d'autant plus décidée à veiller sur elle dès lors qu'elle commence à entrevoir certaines de ses faiblesses. Cela commence par des pleurs, en dormant, et des murmures évoquant le père de Mei... Père que nous finissons par découvrir.
On devine en Mei des tourments, des douleurs qui ne demandent qu'à extérioriser avec sincérité. Yuzu saura-t-elle devenir la personne auprès de qui Mei pourra se confier ?

On apprécie vraiment le soin que la mangaka apporte à ses personnages et à ses variations d'ambiance. Car très loin de ne narrer qu'une simple relation homosexuelle, Saburouta en dépeint bel et bien les différentes facettes. Elle s'applique à retranscrire avec douceur ces deux héroïnes si différentes mais qui se cherchent, sont parfois troublées et perdues dans ce qu'elles ressentent exactement, veulent parfois maladroitement et difficilement aller de l'avant (surtout Yuzu pour protéger une Mei qu'on devine moins froide et moins forte qu'elle en a l'air), ressentent me^me plus d'une fois un certain désir tendu... Tout cela s'écoule avec une grande clarté, et est sublimé par les dessins très clairs, doux et expressifs.

Après un premier tome très séduisant, ce deuxième volume ne fait que confirmer les qualités de Citrus, série qui a tout pour devenir le porte-étendard d'une collection Yuri qui mérite de redécoller. Taifu Comics a bel et bien fait un excellent choix en jetant son dévolu sur cette oeuvre.



Critique 3 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

16 20
Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Shaedhen

17 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs