Cité des esclaves (la) Vol.7 - Actualité manga
Cité des esclaves (la) Vol.7 - Manga

Cité des esclaves (la) Vol.7 : Critiques

Dorei-ku - Boku to 23 Nin no Dorei

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 24 Mai 2016

Un des élèves de classe de l’enseignant Tsubaki Sétagaya – celui à l’origine de la présence du SCM au marché noir – passe des nuits entières sur la toile : ça tourne pas rond. Il semble épris d’une demoiselle répondant à l’avatar prophétique de « Marie ». Il pense que le diable hante le lycée et que ladite Marie pourra lui venir en aide, le sauver. De fil en aiguille, Guékkô, ce lycéen paumé, fera la rencontre de celle qu’il souhaite, pour des raisons encore assez floues,  servir aveuglément. Une silhouette apparaît, c’est elle, c’est Marie : il la bade ; mais seulement voilà… Marie… elle n’a rien à voir à ce qui aurait pu être imaginé : ce jambonneau cosmique, au poids qui semble avoisiner les cent cinquante kilogrammes, invite le jeune homme chez elle. Alors qu’elle se met à s’empiffrer de façon assez indécente, attablée au sein de son appartement-bourbier, l’endoctrinement du jeune Guékkô, quant au fonctionnement du SCM, pourra débuter…

Le récit développe un aspect du mécanisme du SCM jusqu’alors jamais rencontré, puisqu’il semble s’agir ici, à travers le personnage de ce jeune lycéen, de constater la présence des effets du « Slave Control Method » sur une personne qui n’a jamais utilisé celui-ci… Sans que suffisamment d’éléments relatifs à la compréhension de tout cela ne soient pour l’heure révélés, il peut-être fort bien anticipé tout l’intérêt de la chose dans le cadre d’une stratégie pour les affrontements de SCM à venir. D’autant que cette soi-disant « Marie » semble avoir une certaine ambition.

Bien que ce tome introduit encore deux nouveaux protagonistes, le cœur de l’ouvrage se consacrera néanmoins à deux personnages plus anciens et, plus précisément, à la relation que ceux-là peuvent entretenir : il s’agira, bien évidemment, de Ryûô et de Julia. Un lien qui apparaîtra plus complexe et atypique que ce à quoi il aurait pu être attendu, notamment à raison d’une évolution de la mentalité du très jeune, et non moins petit génie, Ryûô : lequel semble, à l’égard de celle-ci, porter un nouveau regard, une considération sentimentale. D’ailleurs, tout cela est très particulier puisque la haute affection que pourra ressentir Julia à l’égard dudit jeune garçon est, à l’origine, le résultat de l’utilisation du SCM ; et pourtant, malgré tout, il en est émergé un agrégat de sentiments, desquels sont épris ceux-là, qui existent bels et biens, alors que leur naissance aura été purement provoquée ; d’autant qu’elle ne semble plus avoir besoin de l’appareil esclavagiste pour le servir ad vitam æternam… une situation, tout à la fois, psychologique et philosophique qui interpelle, entre présence des sentiments actuels et superficialité de leur naissance… très particulière, voire déstabilisant en ce que l’auteur pourra parvenir à toucher le lectorat ; bien que difficilement concevable sur un plan moral.

Au-delà de tout cela, cet ouvrage se consacre, de manière générale, à être le révélateur des coulisses de bien des évènements du précédent tome : le comment du pourquoi Fujiko Taïto a pu se faire enrôlée par l’enseignant Tsubaki Sétagaya ; par quelle situation Ryûô en est-il venu à être mis en difficulté ; le rôle éventuel de Guékko dans tout ce fatras. Le trait fin, froid et d’un ressenti quasi métallique de l’auteur est toujours aussi plaisant ; la couverture est du plus bel effet par ses divers contrastes, entre pénombres maculées et ses tons de rouge et de bleu rutilants parsemés de fraises : vraiment très appréciable. Toujours en ce qui concerne la prestation de Hiroto Ooishi, il aura été relevé quelques idées plutôt plaisantes de mise en scène, avec un découpage séquentiel sans texte, sur un total de six pages successives, mettant en scène des moments de réflexion de Ryûô, à la fenêtre d’un bar, dans le plus simple apparat ; relevé par des marges bordées telles des pellicules cinématographiques d’autrefois.

Ainsi, voilà un agréable tome de « La Cité des Esclaves » lequel, s’il ne manque point, bien évidemment, de reprendre les ingrédients habituels de la série, arbore un supplément d’âme plus important que les deux précédents, à raison, notamment, d’un travail plus profond effectué sur les sentiments et les relations de personnages clés ; tout en levant le voile sur quelques zones d’ombre.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Alphonse
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs